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MATSOR — MATTHANA

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gâte, au lieu de i canaux d’Egypte s, traduit agute clausse, IV Reg., xjx, 24, c’est-à-dire « eaux gardées, défendues » ; rivi aggerum, Is., xix, 6 ; xxxvil, 25, pour « ruisseaux d’Egypte garnis de remblais, de retranchements » " ; civitates munîtes, Mich., vii, 12, « villes fortifiées » pour « villes d’Egypte ». On peut admettre d’ailleurs que le nom propre de Màsôr vient de ce que la route d’Asie en Egypte était défendue par des forteresses (égyptien : mtr, msr). Cf. Diodore de Sicile, i, 31 : ’H Aî-pjitroc TOtvTer^ôdev <pv<rixûc îu^iipMTai. Les anciens Égyptiens n’ont jamais désigné leur pays par ce nom, mais les Assyriens l’appelaient aussi Musur, Musru, Misr (Misri, généralement dans les lettres de Tell el-Amarna). Les consonnes du nom de Mâsôr sont les mêmes que celles de Misravm, ce qui a fait penser à quelques-uns que Màsôr est la forme simple de Misraïm, mais ce point est douteux.

    1. MATTHÂI##

MATTHÂI (Christian Friedrich von), philologue allemand, né à Grôst (Thuringe) le 4 mars 1744, mort à Moscou le 14 (26) septembre 1811. Après avoir reçu sa première éducation à l’école de Sainte-Croix (Kreuzschule ) à Dresde, il étudia depuis 1763 à l’université de Leipzig et devint en 1772, à Moscou, professeur extraordinaire de littérature ancienne. Dans un voyage en Saxe, une maladie mit obstacle à son retour en Russie. En 1785 on lui conféra, dans sa patrie, la place de recteur à la Landesschule de Misnie et en 1789, le titre de professeur de langue grecque à l’université de Wittenberg. Nommé en 1805 conseiller aulique de Russie, il retourna à Moscou, où il reprit ses fonctions de professeur de littérature classique. — Au xviii » siècle les trésors littéraires des bibliothèques de Russie étaient encore peu connus et peu exploités : Matthâi en tira grand profit pour ses nombreuses publications, dont il enrichit tant la littérature grecque profane que la littérature sacrée du Nouveau Testament. Ses œuvres principales relatives à la science biblique sont : 1° BîxTopoç 7rpE<rëuTÉpoij’AvTtox « ’  «  « x « l ètXXwv tivûv if fuv 7taTép<t>v c^riYTjcrie et ; to xaxà Mripxov âftov EÙafYÉXtov ; ex codicibus Mosquensibus in-8°, edidit, Moscou, 1775. — 2° Sanctorum Apostolorum septem Epistolse catholicæ ; ad codiçes manuscript. Mosquenses primum a se examinâtes recensuit et inedita scholia grmea adjecit, versionem latinam vulgatam codici diligentissime scripto conformavit, in-8°, Riga, 1782. — 3° Actus Apostolorum, grsece et latine ; textum ad codices manuscript. Mosquenses… recensuit, etc. (comme le précédent), in-8°, Riga, 1782. — 4° D. Pauli Epistolee ad Romanos, ad Titum et ad Philemonem, grsece et latine ; varias lecliones ex codicibus manuscript. Mosquens. numquam antea examinatis, scholia grseca, maximam partem inedila, et animadversiones criticas adjecit, in-8°, Riga, 1782. — 5° D. Pauli Epistolse ad Hebrssos et ad Colossenses, grmee et latine ; varias lecliones, etc. (comme le précédent), in-8°, Riga, 1784. — 6° D. Pauli Epistolse I" et II* ad Corinthios, grsece et latine ; varias lectiones, etc., in-8°, Riga, 1787. — 7° D. Pauli Epistolœ ad Galatas, adEphesios et ad Philippenses, grsece et latine ; varias lectiones, etc., in-8°, ’Riga, 1789. — SfD. Pauli Epistolse ad Thessalonicenses et ad Timotheum, grsece et latine ; varias lectiones, etc., et animadvefàiones criticas adjecit, ac denuo recensuit ; cum notitia codicum reliquorum omnium, codicum speciminibus et appendice, in-8°, Riga, 1785.— 9° Johannis Apocalypsis, grsece et latine ; ex codicibus numquam antea examinatis edidit et animadversiones criticas adjecit, in-8°, Riga, 1786. — 10° Evangelium secundum Joannem, grsece et latine ; ex codicibus, etc. (comme le précédent), in-8°, Riga, 1786. — 11° Evangelium secundum Lucam, grsece et latine, etc., in-8°, Riga, 1786. — 12° Evangelium secundum Marcum, grsece et latine, etc., in-8°, .Riga, 1787. — 13° Evangelium secundum Matthseum,

grsece et latine, etc., cumaliquot codicum speciminibus et indice codicum omnium, qui in quattuor Evangeliis primo sunt adhibiti, in-8°, Riga, 1788. — 14° Tredecim Epistolarum Pauli codex grsecus cum versione latina vetere vulgo antehieronymiana, olim Bœmerianus, nûne bibliolhecx electoralis Dresdensis, summa fide et diligentia transcriptus et editus ; cum tabulis sere expressis ; accessit ex eodem codice fragmentum Marci M, in-4°, Misnie, 1791. — 15° Euthymii Zigabeni Commentarius in quattuor Evangelia, grsece et latine.

— Textum grsecum numquam editum ad fidem duorum codic. membranaceorum bibliothecarum SS. Synodi Mosquensis auctoris œtate scriptorum diligenter recensuit et repetita versione latina Joannis Hentenii suisque adjectis animadversionibus edidit, 3 in-8°, Leipzig, 1792. — 16° Animadversiones ad Origenis Hexapla, ex, codice B SS. Synodi Mosquensis Num. xxxi in-folio excerptse. Dans le Repertorium fur biblische und morgenlàndische Litteratur, IV. Theil, Leipzig, 1779. — 17° Varise lectiones ad LXX, lectiones Aquilse, Symmachi, Theodotionis et editionis quintse et sextx ad Canticum canticorum, dans le même ouvrage, XVI. Theil, Leipzig, 1785. — 18° Ueber die sogenannten Recensionen, welche Bengel, Semler und Griesbach in dem griechischen Text des Neuen Testamentes wollen entdeckt haben, in-8°, Ronneberg et Zwickau, 1804. Matthâi considérait les manuscrits qu’il éditait comme le texte primitif du Nouveau Testament. Il y avait, en effet, une concordance presque complète dans ces documents. Quant aux différences peu considérables, Matthâi les attribuait aux essais de correction d’Origène, de saint Jean Chrysostome et d’autres Pères et commentateurs. C’était une erreur ; car les documents dont il se servait, d’ailleurs très importants, provenaient pour la plupart du mont Athos et ne contenaient que le texte byzantin. L’erreur fut relevée par Griesbach, Eichhorn, Semler et autres. Les éditions de Matthâi n’en conservent pas moins une valeur durable à cause des matériaux qu il y a réunis. — Voir Meusel, Dos gelehrte Teutschland, Lemgo, 1797, t. v, p. 68-72 ; Allgemeine deutsche Biographie, t. xx, p. 606 ; O. von Gebhardt, dans Herzog, Realencyclopâdie, 3e édit., t. ii, p. 757 ; A. Julicher, Einleitung in das Neue Test., Ie et 2e édit., Leipzig, 1894, p. 397 ; F. S. Freukle, Einleitung in das Neue Test., Fribourg, 1897, p. 456 ; Hermann Freiherr von Soden ; Die Schriften des Neuen Test., t. i, part, i, Berlin, 1902, p, 5. E. Michels.

    1. MATTHANA##

MATTHANA (hébreu : Matfânâh, « don ; » Septante : MavOavoiEfv), cinquante-troisième station des Israélites se rendant d’Egypte en Palestine. Elle est mentionnée seulement dans les Nombres, xxi, 18-19, entre Béer (le Puits) et Nahaliel. Voir Béer 2, t. i, col. 1548. Eusèbe et saint Jérôme, Onomast., édit. Larsow et Parthey, 1862, p. 274, 275, disent que Matthana s’appelait de leur temps Maschana et était situé sur l’Arnon, à douze milles (dix-huit kilomètres) à l’est de Médaba. Que Matthanah ait été à l’est de Médaba et à douze milles de cette ville, c’est assez difficile à admettre, parce qu’il en résulterait que les Israélites, pour se rendre dans la Terre Promise, auraient fait à l’est un long détour qu’on aurait de la peine à expliquer. Aussi Hengstenberg, Die Geschichte Bileani’s, in-8°, Berlin, 1842, p. 240, note, croit-il qu’il faut lire « au sud ». Voir aussi Keil, Pentateuch, t. iii, 1867, p. 147. Quoi qu’il en soit, le site précis de Matthanah est inconnu. Tout ce que l’on peut dire, c’est que cette localité était sur la route de l’Arnon aux plateaux de Moab, au nord de l’Arnon et à l’orient de la mer Morte. Le campement de Matthana n’est pas mentionné dans le catalogue de Num., xxxiii, 45. Des critiques modernes pensent qu’il ne doit pas y figurer, en effet, parce que Matfânâh est un nom commun, qui a été pris à tort pour un nom propre, et que les mots ;