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MASSORE

MASTELYN

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miyyâ’ar, Ps. lxxx, 14, est suspendu, parce que c’est la lettre qui tient le milieu parmi toutes celles des Psaumes. — On trouve un résumé de tous ces remarques massorétiques à la fin des Bibles hébraïques. Voir spécialement dans celle de Van der Hooght et Hahn, Leipzig, 1867.

5° Les points-voyelles. — Voir Hébraïque (Langue), t. iii, col. 504-508.

6° Les accents. — Ils ont existé de bonne heure, pour faire distinguer par l’intonation de la voix des mots qui se vocalisaient de même, mais qui avaient des sens différents. Saint Jérôme, Qu&st. hebraic, in Gen., H, 23, t. xxiii, col. 942, dit que c’est au moyen de l’accent qu’on peut distinguer’issâh, « femme, s de îssd’, « il prend. » Les massorètes ont ingénieusement complété et combiné le système des accents, pour marquer la syllabe tonique, unir ou disjoindre les mots, ponctuer les phrases et même servir de notation musicale pour la lecture correcte des textes sacrés dans les réunions des synagogues. En vingt-huit passages, les massorètes interrompent un verset par un petit cercle appelé pisqâ’, « pause, » pour indiquer un changement de ton dans la lecture. Cf. Num., xxv, 19 ; Dent., ii, 8 ; Jos., iv, 1 ; vm, 24’; Jud., ii, 1 ; I Reg., xiv, 36 ; xvi, 2, 12 ; xvii, 37 ; xxi, 10 ; xxiii, 11 ; Il Reg., v, 19 ; vi, 20 ; vii, 4 ; xii, 13 ; xvii, 14 ; xviii, 2 ; xxi, 1, 6 ; xxtv, 10, 11, 23 ; III Reg., xiii, 20, etc.

IV. Valeur de la massore. — Les massorètes ont rendu de réels et importants services à la critique textuelle de la Bible, en fixant nettement l’état du texte à leur époque et en le protégeant contre les corruptions ultérieures. Grâce à eux, nous possédons la Bible, hébraïque en l’état où elle se trouvait au v siècle après J.-C, et même bien antérieurement, puisque les massorètes s’appuient surtout sur les travaux des docteurs qui les avaient précédés. Le scrupule qui les a empêchés de corriger quoi que ce soit dans le texte lui-même et leur a inspiré de mettre en marge leurs annotations constitue une garantie de plus en faveur de la valeur objective de leur œuvre. Ils ont encore eu le mérite de fixer la prononciation de l’hébreu, et d’en faciliter l’intelligence, par leur ponctuation. Il est assez probable que la prononciation réglée par leurs points-voyelles et leurs accents diffère de celle des anciens Hébreux. Elle n’en a pas moins sa très grande utilité. Il n’est pas indifférent de remarquer que la secte des Caraïtes, qui rejette en bloc toutes les traditions rabbiniques, voir Caraïtes, t. ii, col. 243, adopte cependant les points-voyelles et la prononciation massorétique de l’hébreu. Ce fait tendrait à prouver l’ancienneté de la vocalisation fixée par les massorètes. La peine que se sont donnée ces derniers pour noter les irrégularités verbales, les variantes et tout ce qui intéresse la lettre du texte, n’a pas été non plus sans résultat, puisqu’elle a servi à mieux expliquer le texte lui-même. Quand la massore sera mieux connue et mieux étudiée dans le détail, elle fournira sans nul doute des ressources plus précieuses encore pour l’intelligence des textes sacrés. À ces divers titres, les massorètes méritent reconnaissance. Il importe peu dès lors qu’une partie de leurs efforts aient été consacrés à des puérilités et à des préoccupations plus ou moins étranges. La notation de lettres soi-disant mystérieuses sent déjà la kabbale. Voir Kabbale, t. iii, col. 1881. Le remplacement de mots qu’ils regardent comme obscènes serait une impertinence envers les auteurs sacrés, si le changement des temps n’imposait parfois au langage certaines modifications. Quant au compte et à la forme des lettres, aux lettres médianes, et à ces mille détails d’ordre tout conventionnel, ce sont choses inutiles, dans la plupart des cas. Un respect exagéré pour la lettre de la Bible a pu inspirer ces recherches, mais ne leur a communiqué aucune utilité pratique. — Sur la Massore, voir EUas-Lévita, ifassoret

kani-Massoret, ou « Clef de la Massore » ; cf. t. ii, col. 1669 ; Chr. D. Ginsburg a publié The Massoret-ha~ Massoreth of Elias Levita, Londres, 1867 (texte hébreu avec traduction anglaise) ; J. Buxlorf, Tiberias sive commentarius Masorethicus quo primum explicatur quid Masora sit, tum historia Masoretharum ex Hebrseorum annalibus excutitur… secundo clavis Masorse traditur, Bâle, 1700, publié d’abord à la fin du rv « vol. de la Biblia maxima Rabbinica, Bâle, 1620 ; Cappel^ Critica sacra, iii, 15 ; v, 12, Paris, 1650, p. 170-372 ; . Morin, Exercitationes biblicse, ii, 12, Paris 1669, p. 383 ;  : Walton, Biblia polyglotta, Londres, 1654, dont les Prolegomena, rv, traitent de la massore, dans le Sacrse Scripturee Cursus completùs de Migne, Paris, 1839, t. i ; col. 265-290, et ensuite de la kabbale, col. 290-296° ; , Richard Simon, Histoire critique du Vieux Testament, Rotterdam, 1685, p. 131-159 ; A. Gilly, Précis d’introduction à l’Écriture Sainte, 3 in-12, Nimes, 1867, t. i, p.148-150 ; Cornely, lntroductio in utriusque Testamenti libros sacros, 4 in-8°, Paris, 1885, t. i, p. 258-262 ; Harris, The rise and development of the Massorah, dans-The Jewish Quarterly Review, i, 1889, p. 128-142, 223257 ; Blau, Masoretische Untersuchungen, Strasbourg, 1891, et Massoretic studies, dans The Jewish Quart. Review, viii, 1896, p. 343-359 ; ix, 1897, p. 122-144, 471490 ; Ginsburg, The Massorah compiled front manuscripts, Londres, 1880-1885, et Introduction lo the massoretico-critical édition of the Hebrew Bible, Londres, 1897 ; Hyvernat, Petite introduction à l’étude de la Massore, dans la Revue biblique, 1902, p. 551-563 ; 1903, .

p. 529-549.

H. Lesêtre.
    1. MASSORÈTE##

MASSORÈTE, nom donné aux savants juifs qui ont compilé la Massore. Voir Massore, I, col. 855.

    1. MASSUE##

MASSUE, morceau de bois qui va en grossissant à, l’une de ses extrémités, et dont on se sert pour frapper, , assommer, briser, enfoncer, etc. La massue s’appelle en hébreu tôtafy, le tartahu assyrien, que les versions, rendent par crçûpa, nialleus, « marteau. » Pour l’hippopotame, « le fôfâh n’est qu’un brin de paille. » Job, xli, . 20. Contre un tel animal, on lève plutôt une massue qu’un marteau. La massue est le çôizaloy des Grecs, lliad., Hl r 559, Odys., ix, 319 ; Sophocle, Trachin., 512, etc., et la clava des Latins. Cicéron, Verr., ii, 4, 43 ; De senect., 16/ Silius Italicus, viii, 524, etc. La xopvvri était la massuede guerre, lliad., vii, 141 ; Hérodote, i, 59. Les Assyriens, qui suivaient l’armée de Xerxés portaient des massues, de bois hérissées de nœuds de fer. Hérodote, viï, 63. Il est possible que leurs devanciers aient déjà connu cettearme et que, par conséquent, les Hébreux l’aient vue aux mains de leurs ennemis. — Les Septante ont traduit par pdirâ).ov l’hébreu nié fît, Prov., xxv, 18, qui désigne le marteau de guerre et peut s’entendre parfaitement d’une sorte de massue armée de fer. Le Sêbét ou bâton était aussi employé comme arme et devait prendre alors une forme approchant de celle de la massue. Voir Bâton, t. i, col. 1513. Cf. Is., x, 24 ; xiv, 5 ;

xxviii, 27.

H. Lesêtre.
    1. MASTELYN Marc##

MASTELYN Marc, commentateur belge, chanoine régulier, né à Bruxelles vers 1599, mort aux Sept-Fons le 23 décembre 1652. Il embrassa la vie religieuse à Groenendæl près de Bruxelles et suivit à Louvain les cours de théologie, qu’il fut eusuite chargé de professer dans son monastère ainsi que la philosophie. Il fut prieur du monastère de Sept-Fontaines. Il compléta et publia un travail sur les Psaumes commencé par Jean de Bercht, un de ses confrères : Elucidatorium in Psalmos Davidicos, in-4°, Anvers, 1634. — Voir Pagnot, Mémoires pour servir à l’hist. littéraire des Pays-Bas, t. IX, p. 360 ; A. Goeværts, dans Biographie nationale de Belgique, t. xa., 1891, ç. 6-Vi. t&. Hsxiïsîsws..