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MASPHA DE GALAAD — MASSA


2° Histoire. — Maspha, au temps les plus recalés, à cause sans doute de ses souvenirs et peut-être aussi à cause de son importance, semble avoir été en quelque sorte la capitale du pays de Galaad et le lieu des grandes réunions du peuple de la Transjordane. Quand les Ammonites envahirent la contrée occupée par les Israélites, le peuple de Galaad vint camper à Maspha, et c’est là que les chefs se réunirent pour délibérer sur ce qu’il y avait à faire. Jud., x, 17. Ayant appelé Jephté pour lui proposer de se mettre à la tête de l’armée, c’est à Maspha qu’il posa ses conditions et reçut la promesse d’être établi le chef du peuple. Jud., xi, 11. Dès ce moment le nouveau juge d’Israël paraît s’être fixé à Maspha. Il entre en pourparlers avec le roi des Ammonites pour lui faire évacuer le pays. Celui-ci s’y étant refusé, Jephté, rempli de l’esprit de Dieu, parcourt la contrée pour lever une armée. Maspha paraît avoir été le lieu de ralliement, car c’est de là que Jephté se mit en marche pour aller attaquer les Ammonites. Jud., xi, 29. Après sa victoire complète sur l’ennemi, Jephté reprit le chemin de Maspha où était sa demeure. Jud., xi, 34. On sait comment la fille de Jephté ignorant le vœu imprudent de son père sortit de la ville avec ses compagnes, pour aller à sa rencontre, et changea en un jour de deuil un jour de triomphe. Jud, , xi, 34-40. « Jephté le Galaadite jugea Israël six ans, mourut et fut enseveli en sa ville de Galaad, » ajoute son historien. Jud., xil, 7. En disant sa ville, il semble désigner la même localité où Jephté avait sa maison, bien que le texte l’appelle Galaad. Il faut probablement lire, il mourut en sa ville en Galaad. La préposition a, be, « en, » a pu facilement disparaître par la négligence d’un copiste. Au temps du roi d’Israël Jéroboam II (824-783 ou 783-743), .Maspha, devenue un centre d’idolâtrie et de crimes, est menacée par le prophète Osée des vengeances du Seigneur. Ose., v, 1 (hébreu) ; vi, 8. Cf. Maspha 1, col. 833 ; Galaad 5, t. iii, col. 47. Maspha a été ruinée et son nom s’est conservé seulement dans quelques familles d’Arabes bédouins. Maspha semble avoir appartenu à la tribu, de Gad, comme l’indiquent Eusèbe et saint Jérôme, Onomastic, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 283, 285. En en faisant une ville lévitique, ils paraissent la confondre avec Ramoth de Galaad.

L. Heidet.

6. MASPHA, ville de Moab où David persécuté par Saùl conduisit ses parents pour les mettre à l’abri des colères du roi. I Reg., xxii, 3-4 : « Et David partit delà (Odollam), dit le récit sacré, pour Maspha qui est en Moab, et il dit au roi de Moab : Que mon père et ma mère, je vous prie, demeurent avec vous, jusqu’à ce que je sache ce que Dieu fera à mon égard. Et il les laissa auprès du roi de Moab et ils demeurèrent avec lui, tout le temps qu’il demeura dans la forteresse. » Certains exégètes ont trouvé ces dernières paroles équivoques et ont cru pouvoir traduire ; ils demeurèrent avec David tout le temps qu’il demeura dans la forteresse d’Odollam. Cf. Vigouroux, La Sainte Bible polyglotte, t. ii, p. 405, note 4. L’interprétation qui paraît indiquée par la phrase elle-même et le contexte est la suivante : Et il les laissa auprès du roi de Moab, tout le temps que David dut demeurer dans la forteresse, c’est-à-dire à Odollam ou dans un lieu d’un accès difficile pour échapper à Saûl. C’est l’interprétation la plus généralement adoptée. — Quelle que soit d’ailleurs la signification de la fin du passage, la ville où David mena ses parents, d’après ses paroles, paraît être celle même où résidait le roi de Moab, probablement sa capitale. De là plusieurs interprètes ont cru que Maspha et Moab n’étaient pas différentes de Kir Moab, aujourd’hui le Kérak, la plus forte des villes de l’ancien pays de Moab, à l’est de la mer Morte et située sur une montagne élevée d’où le regard embrasse tout le pays, la mer Morte dans presque toute. son étendue et jusqu’aux montagnes de Juda. Voir Km

Moab, t. iii, col. 1895-1907. Maspha serait ici l’équivalent de qîr ou de Kérak, « forteresse, donjon. » Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 1179 ; J. Schwarz, Tebouoth ha-Arez, nouv. édit., Jérusalem, 1900, p. 254. L’hypothèse n’est pas invraisemblable, mais peut s’appliquer, de la même manière à toute autre ville importante où le roi Moab aurait eu sa résidence, comme Rabboth-Moab, Ar ou Ar-Moab, aujourd’hui Habba ou quelque autre. Cf. Ar, Ar-Moab, t. i, col. 814-817. Des critiques modernes attribuent le nom de Maspha de Moab à une erreur du copiste : il faudrait lire selon eux Misrephoth de Maon, T. K. Cheyne, Encyclopecdia biblica, Londres, art. Hareth, t. ii, 1901, col. 1963, mais cette hypothèse est tout à fait gratuite. L. Heidet.

7. MASPHA, lieu élevé du désert de Juda d’où Josaphat, avec son armée, vit toute couverte de leurs cadavres la région où s’étaient entre-égorgés ses ennemis, les Ammonites, les Moabites et les Iduméens. II Par., xx, 24. Le texte hébreu a : ham-Mispéh le-midbar, le maspha ou « l’observatoire du désert » ; les Septante ont traduit l’expression par le nom commun 7| mcomâ et la Vulgate de même par Spécula. Lès autres versions font de même. Il ne semble pas d’ailleurs qu’il ait existé une, ville de ce nom dans le désert ; il pourrait s’y rencontrer cependant une tour, ou une maison de garde. L’endroit se trouvait au sud ou au sud-est du désert de Thecué d’où venait le roi Josaphat et à l’ouest de la mer Morle, mais il n’a pu être jusqu’ici déterminé d’une manière précise. Voir Josapha.t, t. iii, col. 1649.

L. Heidet.

    1. MASPHATH##

MASPHATH, orthographe, dans la Vulgate, du nom de lieu qu’elle écrit ailleurs Maspha, Masphe ou même Masepha et Mesphe. Voir ces divers noms. La forme Masphath se trouve dans le premier livre des Rois et dans Jérémie et désigne toujours Maspha de Benjamin. I Reg., vii, 5, 6, 7, 11, 12, 16 ; Jer., xl, 6, 8, 10, 12, 13, 15 ; xli, 1, 3, 6, 10, 14, 16. Dans I Sam. (I Reg.), vii, 5, 6 et 7, le texte hébreu porte ham-Mïspdtdh, avec le hé locatif, ce qui a amené le traducteur à écrire Masphath, et il a eonservé cette orthographe pour l’uniformité, aux ꝟ. 11, 12, 16 du même chapitre, quoique le texte original ait dans ces passages hani-Mispch. Il a fait de même, pour les mêmes raisons, dans Jérémie, où on lit en hébreu, xl, 6, 8, 10, 12, 13 ; xli, 1, kam-Mispâfâh, et XL, 15 ; xli, 3, 6, 10, 14, 16, ham-Mispéh.

    1. MASPHE##

MASPHE, orthographe, dans la Vulgate, du nom de lieu écrit ailleurs ordinairement Maspha. Dans Josué, xi, 8, campus Masphe est le territoire appelé terra Maspha au ji. 3 du même chapitre. Voir Maspha 2, col. 834. — Jos., xiii, 26, la ville nommée Masphe est Maspha de Galaad. Voir Maspha 5, col. 849.

M ASRÉCA (hébreu : Maèrêqah ; Septante : Mas<r£y.xà, MoKiExxà), ville inconnue, située probablement en Idumée. Elle est nommée dans la liste des rois d’Idumée, où nous lisons qu’Adad, fils de Badad, étant mort, Semla de Masréca régna à sa place. Gen., xxxvi, 36 ; I Par., i, 47. Eusèbe et saint Jérôme, Onomast., 1862, p. 280, 281, disent que c’est une ville d’Idumée, dans la Gébalène, c’est-à-dire dans [la partie septentrionale de l’Idumée. On peut interpréter le nom de Masréca par « vignobles ».

    1. MASSA##

MASSA (hébreu : Maisa’, « élévation » ), nom d’un fils d’Ismaël, et, d’après divers interprètes, d’un pays.

1. MASSA (Septante : Mocaor, ), le septième des fils d’Ismaël. Gen., xxv, 14 ; I Par., i, 30. On a rapproché son nom de celui de la tribu arabe des Mauavof, Ptolémée, v, 19, 2, qui habitaient le désert d’Arabie, du côté de la Babylonie, et des Masmi, Pline, H. N., vi, 30, tribu no-