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MASPHA DE BENJAMIN


muel, identique elle-même au moderne Néby-Samuîl. Le nom du prophète attaché à cet endroit et son ombeau qu’on y garde sont, prétend cet auteur, l’attestation de l’identité de Néby-Samuîl et de Rama ; et les assemblées nombreuses tenues à Maspha indiquent que celle-ci n'était pas différente de Rama, la résidence du prophète. Le nom de Maspha est d’ailleurs le synonyme de Ramâ-Sophim, « la hauteur de ceux qui font la garde, s et nul endroit ne peut plus justement revendiquer ce titre que Néby-Samuîl, le sommet le plus élevé des alentours de Jérusalem, d’où le regard embrasse tout le pays. Tebuoth ha-Aréz, nouvelle édit., Jérusalem, 1C00, p. 152 et 492. Robinson, pour des raisons

infirmés par les documents positifs de l’histoire. — On doit apprécier de la même manière une autre identification quelquefois proposée : celle de Tell el-Fûl. Voir t. iii, fig. 2, col. 7. Cette colline est située à droite sur le chemin de Jérusalem à el-Biréh et à Naplouse, à 5 kilomètres de distance au nord de Jérusalem et à 3 au sud d’er-Ràm (Rama) ; elle domine toutes les collines des alentours et avait à son sommet une tour dont les ruines accusent l’importance. Tell el-Fûl, a-t-on prétendu encore, est identique à Nob où résidait l’arche sainte jusqu'à l’avènement de David, et par conséquent à Maspha, et d’après le prophète Isaïe, x, 32, il faut chercher Nob à Tell el-Fûl. Cf. Survey of Western Palestine,

228. — NébySamutt. D’après une photographie de M. L. Heidct.

analogues, propose le mêmeendroit. Biblical Researches, Boston, 1841, t. H, p. 139-149. L’autorité du docte Américain a rallié à cette opinion l’adhésion d’un grand nombre de géographes. Cf. Gratz, Schauplatz der heiligen Schriften, Ratisbonne, nouv. édit., p. 350 ; Van de Velde, Map ofHoly Land, Gotha, 1865 ; H. Kiepert, Nette Handkarte von Palàstina, Berlin, 1876 ; Bourquemont, S. J., Maspha de Benjamin, dans les Études religieuses, avril 1864, p. 35 ; F. de Saulcy, Dictionnaire topographique abrégé de la Terre Sainte, Paris, 1871, p. 220 ; Armstrông, Names and Places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 127 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, t. iii, p. 144 ; Riess, BïbéLAltlas, Fribourg-enBrisgau, 1887, p. 20 ; Buhl, Géographie des Alten Palàstina, Fribourg et Leipzig, 1896, p. 167-168. La première raison sur laquelle est fondée cette identification, l’identité de Ramathaïm et de Maspha, est très contestable et presque généralement rejetée. Voir Ramatiia. et Rahathaïm-Sophim. La seule raison réelle est le site de Néby-Samull, auquel convient admirablement le nom de Maspha. Mais les arguments de cette nature sont souvent plus spécieux que solides et fréquemment

Memoirs, t. iii, p. 149, Conder, Primer of Bible Gedgraphy, Londres, p. 90 ; Armstrông, Names and Places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 127-128. Quel que soit le site de Nob, l’identité de ce lieu avec Maspha n’est guère soutenable (voir Nob) et l’emplacement de cette ville ne peut tirer à conséquence pour celui de Maspha. Tell el-Fûl est d’ailleurs plus souvent identifié avec Gabaa. Voir Gabaa, t. iii, p. 6-10.

Victor Guérin a identifié Maspha de Benjamin avec le village actuel de Sa’afàf (fig. 229). « Ce village, dit-il, est situé sur un plateau élevé d’où l’on domine parfaitement la coupole et les minarets de Jérusalem. Sa population toute musulmane est de deux cents habitants environ. Les maisons y sont pour la plupart assez anciennes et voûtées. On y voit les restes d’une église du moyen âge avec voûtes et fenêtres ogivales. Quelques belles pierres, de toute apparence antiques, avaient été employées concurremment avec d’autres matériaux de moindre appareil, dans la construction de cette petite église. Près de là gisent ' les débris d’un bâtiment désigné par les habitants sous le nom de Deir el-Mahrouq, « le couvent incendié. » Dans le voisinage de ce point