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MARTIANAY — MARTIN


    1. MARTIANAY Jean##

MARTIANAY Jean, savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, né le 30 décembre 1647 à Saint-Sever-Cap, dans le diocèse d’Aire, mort à Paris à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés le 16 juin 1717. Il entra chez les bénédictins de La Daurade à Toulouse où il prononça ses vœux en 1668. Il étudia avec ardeur les langues orientales et l’Écriture Sainte dont il devint professeur dans plusieurs maisons de son ordre. Pendant qu’il enseignait à Bordeaux, il publia sur la chronologie biblique un livre qui attira l’attention de ses supérieurs et le fit appeler à Paris. Son œuvre principale est l’édition des Œuvres de saint Jérôme. Il l’annonça en 1690 dans son Divi Hieronymi Prodromus, in-4°, 1690, et la publia à Paris en cinq volumes in-f » de 1693 à 1706, Sancti Eusebii Hieronymi Stridonensis presbyteri, divina Bibliotheca antehac inedita, etc. Il la fît suivre d’une Vie de saint Jérôme tirée particulièrement de ses écrits, in-4°, Paris, 1706. On lui doit aussi : Défense du texte hébreu et de la chronologie de la Vulgate, contre le livre intitulé : L’antiquité des temps rétablie du P. Pezron, de l’ordre de Cîteaux, in-12, Paris, 1689 ; Continuation de la défense du texte hébreu et de la Vulgate, in-12, Paris, 1693 ; Relation de la dispute de l’auteur du livre de l’Antiquité des temps rétablie contre le défenseur de la Vulgate, in-12, Paris, 1707 (Martianay défend les chiffres du texte hébreu et la chronologie de la Vulgate contre le P. Pezron qui défendait la chronologie des Septante) ; Vulgata antiqua latina et itala versio Evangelii secundum Malthœum, e vetuslissimis eruta monumentis, in-A%, Paris, 1695 ; Remarques sur la version italique de l’Évangile de saint Matthieu qu’on a découverte dans de fort anciens manuscrits, in-12, Paris, 1695 ; Traité de la connaissance et de la vérité de l’Écriture Sainte, 4 in-12, Paris, 1694-1695 ; 1717 ; Continuation du premier Traité de l’Écriture, où l’on répond aux difficultés que l’on a faites contre ce même Traité, in-12, Paris, 1699 ; 1719 ; Suite des Entretiens ou Traités sur la ^vérité et la connaissance de la Sainte Écriture, in-12, Paris, 1703 ; Traité méthodique ou manière d’expliquer l’Écriture par le secours des trois syntaxes : la propre, la figurée et l’harmonique, in-12, Paris, 1704 (c’est une herméneutique dans laquelle l’auteur insiste sur la règle d’interpréter les Livres Saints d’après les Pères et les coneiles, et non d’après les principes des Juifs et des protestants ) ; Défense de la Bible de saint Jérôme contre la critique de M. [Richard] Simon, in-12, Paris, 1699 ; Eruditionis Hieronymianes Defensio adversus Johannem Clericum, in-8°, Paris, 1700 ; Harmonie analytique de plusieurs sens cachés et rapports inconnus de l’Ancien et du Nouveau Testament, avec une explication littérale de quelques Psaumes et le plan d’une nouvelle édition de la Bible latine (plan d’une sorte de Polyglotte qui ne fut pas mis à exécution), in-12, Paris, 1708 ; Essais de traduction ou Remarques sur les traductions françaises du Nouveau Testament, in-12, Paris, 1709 (2 éditions différentes la même année) ; Le Nouveau Testament de N.-S. J.-C, traduit en français sur la Vulgate avec des explications littérales, 3 in-12, Paris, 1712 ; Prodromus biblicus sive conspectus facilis ac simplex expositionis novse Sacrorum Bibliorum, ex ipsis divinarum Scripturarum sententiis parallelis penitus contexta, in-4°, Paris, 1714 ; Explication historique du Psaume Exurgat Deus, in-12, Paris, 1715 ; Méthode sacrée pour apprendre à expliquer l’Ecriture Sainte par l’Écriture -même, in-8°, Paris, 1716 ; Les trois Psautiers de saint Jérôme traduits en français, 1704 ; Psautier en trois colonnes selon la Vulgate, in-12, Bruxelles, 1716.. — Voir dom Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, in-4°, Paris et Bruxelles, 1770, p. 382397 ; Journal des savants, 9 août 1717, p. 506-509 ; J. B. "Vanel, Nécrologe des religieux de la congrégation de Saint-Maur décédés à Saint-Germain-des-Prés, in-4°, Taris, 1896, p. 112-115. F. Vigouroox.

1. MARTIN (Jacques de), bénédictin, né à Fanjeaux, dans l’Aude, le Il mai 1684, mort à Paris, le 5 septembre 1751. Ses études terminées à Toulouse, il entra en 1709 dans la congrégation de Saint-Maur. Après avoir enseigné les humanités, il vint en 1727 à l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, où il mourut. Très érudit, mais d’une imagination hardie, il a laissé plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous n’avons à mentionner que le suivant : Explications de plusieurs textes difficiles de l’Écriture Sainte qui jusqu’à ce jour n’ont été ni bien entendus, ni bien expliqués par les commentateurs, avec des règles certaines pour l’intelligence du sens littéral de l’Ancien et du Nouveau Testament, 2 in-4°, Paris, 1730. L’auteur y donne de bonnes explications d’un certain nombre de passages obscurs, mais quelques gravures trop libres et des traits satiriques et mordants firent arrêter la vente de ce livre. Parmi d’autres bizarreries, l’auteur y affirme que l’étude des poètes profanes, et de Plaute en particulier, est un moyen très utile pour arriver à une bonne intelligence de l’Écriture Sainte. — Voir dom J. F. de Brézillac, Éloge de dom Martin, en tête du 2e volume de son Histoire des Gaules ; Ziegelbauer, Hist.’rei literariss Ord. S. Benedicti, t. iv, p. 60, 64, 105 ; [D. François, ] Biblioth. générale des écrivains de l’ordre de Saint-Benoît, t. ii, p. 304 ; Ch. de Lama, Biblioth. de la congrégation de

Saint-Maur (1882), p. 170.

B. Heurtebize.

2. MARTIN Paulin, orientaliste et critique biblique français, né à Lacam (Lot) le 20 juillet 1840, mort à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales) le 14 janvier 1890. Après avoir fait ses humanités au petit séminaire de Montfaucon (Lot), il étudia la théologie à Saint-Sulpice, où il fut élève de M. Le Hir. Étant trop jeune pour recevoir la prêtrise au terme de cette première série d’études théologiques, il alla les continuer au séminaire français, à Rome, y suivit les cours du collège romain, et fut ordonné prêtre en 1863. Au mois de février 1866, nommé chapelain de Saint-Louis-des-Français, il continua à travailler et prit les degrés de docteur en théologie et de licencié en droit canonique. Les langues orientales : hébreu, arménien, arabe, syriaque, furent l’objet principal de ses études. « Bientôt il obtint le renom mérité de syriacisaut distingué, et c’est dans cet ordre d’études qu’il publia les œuvres les plus achevées et les plus durables. » E. Mangenot, dans la Revue des sciences ecclésiastiques, décembre 1891, p. 541. De retour en France, l’abbé Martin fut d’abord vicaire pendant quatre ans à Saint-Nicolas-des-Champs à Paris (1868-1872) ; il devint après chapelain de Sainte-Geneviève par voie de concours, puis aumônier pendant quelques mois de l’école Monge (1876), premier vicaire de Saint-Marcel-de-la-Maison-Blanche (1877), et enfin (octobre 1878) professeur d’Écriture Sainte et de langues orientales à l’Institut catholique de Paris. Il occupa cette chaire jusqu’à sa mort. En 1890, des infirmités précoces l’avaient contraint d’aller chercher à Amélie-les-Bains le rétablissement d’une santé ruinée par l’excès de travail. Il y mourut dans sa cinquantième année.

On a de lui : Œuvres grammaticales d’Aboul’Faradj, dit Bar-Hébrseus, 2 in-8°, Paris, 1872 ; Grammatica, chrestomathia et glossarium lingum syriacse, in-8 8, Paris, 1873 ; Histoire de la ponctuation ou de la tnassore chez les Syriens, in-8°, Paris, 1875 ; Quatre manuscrits importants du Nouveau Testament, auxquels on peut en ajouter un cinquième, in-8°, Paris, 1886 ; Introduction à la critique générale de l’Ancien Testament : Dé l’origine du Pentateuque. Leçons professées à l’école de théologie de Paris en 1886-1889, 3_ in-4°, Paris, 1887-1889 ; L’Hexaméron de Jacques d’Édesse, in-8°, Paris, 1888 ; Saint Jb tienne Harding et les recenseurs de la Vulgate latine, Alain et Théodulfe, dans la Revue des sciences ecclésiastiques, 1887 ; La Vulgate