Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/41

Cette page n’a pas encore été corrigée

69

LANGE —’LANGE

70

in-4°, Leipzig, t. iii, 1888, p. 2077, fig. 2308-2311. Voir Croix, t. ii, fig. 414, col. 1133. D’après saint André de Crète, Orat., x, t. xcvii, col. 1025, la Lance (X<5yx*i) fat enterrée avec les autres instruments de la passion. C’est une pure conjecture et l’on ne conçoit pas bien pourquoi on aurait enterré l’arme d’un soldai. Aucun auteur ne fait mention de la découverte de la sainte Lance. Cassiodore, In Is., lxxxvi, concl., t. lxx, col. 621, dit qu’elle était conservée à Jérusalem. En 570, Antoine le Martyr la vit dans la basilique de Sion. T. Tobler, Itinera hierosolymitana, in-8°, Genève, 1877, t. i, p. 103. Saint Grégoire de Tours, De gloria martyrum, ix, t. lxxi, col. 712, la cite parmi les reliques de la passion vénérées à Jérusalem ; il annonce qu’il en parlera plus au long, mais il n’en dit rien ailleurs. En 614, nous apprend la Chronique Pascale, Patr. Gr., t. xcii, col. 990, après la prise de Jérusalem par les Perses, la pointe de la Lance -^it donnée par eux au patriarche de Constantinople, Nicétas. Celui-ci la plaça à Sainte-Sophie. Cf. Th. Nœldeke, Geschichte der Perser undvraber zur Zeit der Sasaniden, aus arabischen Chronih des Tabari, in-8°, Leyde, 1879, p. 290. D’autre part, en 670, Arculfe, visitant Jérusalem, vit le reste de la Lance dans la basilique Constantinienne. Adamannus, De lotis sanctis, i, 9, t. lxxxviii, col. 785. Après cette date il n’est plus question de la sainte Lance à Jérusalem. Au contraire, elle est honorée à Constantinople. Constantin Porphvrogénète, Cérémonial, il, 34, Patr, Gr., . cxii, çol. 11-32 ; Riant, Exuvise sacræ Constanlinopolitanæ, in-8°, Paris, 1878, t. ii, p. 212, 213, 216, 231. La pointe, qui avait été insérée dans l’Ycona de Mursuphle, fut prise par Pierre de Bracieux, lorsque les croisés pillèrent Constantinople en 1201, mais elle fut restituée à l’empereur latin Beaudouin II, qui la céda à saint Louis en 1241 ; Chronica Alberici mo nachi, dans Pertz, Script, reruni Gertnan. , t. xxiii, p. 883, cf. E. Miller, dans le Journal des Savants, 1878, p. 299-302. Le roi de France la fit déposer à la Sainte-Chapelle (fig. 30). En 1793, cette relique fut transportée à la Bibliothèque nationale où l’abbé Coterel la vit en 1796. Gosselin, Notice historique sur la sainte Couronne, in-8°, Paris, 1828, ’p. 161. Cette relique a disparu depuis lors. Le reste de la sainte Lance demeura à Constantinople. Elle est mentionnée dans les itinéraires russes et on peut la, suivre jusqu’en 1422. B. de Khitrowo, Itinéraires russes en Orient, in-8°, Genève, 1889, p. 162, 205 ; Ph. Brunn, Constantinople, ses sanctuaires, ses reliques, fragments de l’Itinéraire de Clavijo, in-8°, Odessa, 1883, p. 17 ; Bucoléon, Patr. Gr., t. cxxxiii, col. 701. En 1492, Bajazet II envoya la relique au pape Innocent VIII qui, après quelques hésitations,

30. — Reliquaire de la sainte Lance,

à la Sainte-Chapelle de Paris.

D’après Morand. Voir la Revue

de tort chrétien, 1897, p. 9.

provenant de ce que parmi les cardinaux, quelques-uns soutenaient que la vraie lance était à Nuremberg, tandis que d’autres la croyaient à Paris, le pape la fit porter solennellement à Saint-Pierre. J. Burchard, Diarium, 1483-1506, in-4°, Paris, 1883, t. i, p. 472-486. Il existe à la Bibliothèque ambrosienne de Milan un dessin de la sainte Lance de Rome fait en 1599, par G. Grimaldi, clerc de la Basilique Vaticane. Le fer est représenté (fig. 31) privé de sa pointe. Il a été reproduit par F. de Mély, dans la Revue de l’art chrétien, t. xlvi, 1897, p. 8. L’histoire de la lance soi disant découverte à Antioche par les croisés est très sujette à caution. F. de Mély, Revue, ibid., p, 120-126. La lance d’Estchmiazin, celle de Nuremberg, aujourd’hui à Vienne, en Autriche, celle de Cracovie, les fragments de Cologne, d’Ancône, et celui que conservent les dominicains à Smyrne ont tous les caractères de reliques apocryphes. Cf. F. de Mély, Revue, ibid., p. 122-127, 287302 ; J. H. Friedlieb, Archéologie de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, trad. franc., in-8°, Paris, 1895, p. 343-359 ; Rohaut de Fleury, Mémoire sur les instruments de la Passion, in-4°, Paris, 1865, p. 272. E. Beurlier.

    1. LANGE Joachim##

LANGE Joachim, grammairien et théologien protestant allemand, né à Gardelegen, le 26 octobre 1670, mort à Halle, le 7 mai 1744. Il fit ses premières études avec son frère Nicolas, puis fréquenta les écoles d’Osterwick en 1685, de Quedlinbourg en 1687, de Magdebourg en 1789. Ensuite, sous la direction d’àug. Herm. Francke, il étudia à Leipzig, puis à Erfurt et à Halle. À partir de 1693, il fut quelque temps précepteur à Berlin et exerça diverses fonctions à différents endroits. Enfin, en 1709, il fut créé professeur de théologie à l’université de Halle et il demeura dans cette place jusqu’à sa mort. Il fut l’un des adversaires de la philosophie de Wolf. Ses ouvrages, tant philologiques que théologiques, .sont nombreux ; mentionnons seulement : Sciographia sacra, quse in mémorise mbsidium Ubrorum utriusque Testamenti historicorum Sttructuram et analysin succincte exhibet, in-8°, Halle, 1712 ; Isagoge exegetica generalis in primant sancti apostoliJoannis Epistolam, generalia totius Epistolx mowiienta ejusdemque analysin continens, Halle, 1712 ; Exegesis Epistolarum apostoli Pétri, in-4°, Halle, 1712 ; Exegesis Epistolarum Joannis, Halle, 1713 ; Commentatio historico-hermeneutica de vita et Epistolis Pauli, isagogen generalem et specialem historico-exegeticam prsebens in Acta Apostolorum et Pauli Epistolas, una cum compendio hermeneuticse sacrée, in-4°, Halle, 1718 ; Historia ecclesiastica Novi Testamenti, Halle, 1722 ; Epitome historise ecclesiaslicx Veteris et Novi Testamenti ; Apokalyptisches Licht und Recht, das ist Erklàrung der Ofjenbarung Johannis, in-f », Halle, 1730 ; Mosaisches Licht und Recht, das ist Erklârung der

81. — La sainte Lance. D’après le manuscrit A. 168 de l’Ambrosienne de Milan.