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né, νυμφρεύσις, desponsatio, Cant., rx, 11, qui se rap- '

porte ἃ la célébration du mariage, aux noces. Le mariage est appelé, dans le grec du Nouveau Testament, γάμος » et dans la Vulgate : conjugium, connubium, matrimonium. Les expressions suivantes, se rapportant au ma- riage, se lisent dans la Bible : Adfan, yau6peuetv, ἐπιγαμ- δρευεῖν, jungere connubium, sociare conjugium, « don- ner une fille à marier ; » nüsd ‘ifädh, yuvaixa ἐχεῖν, uxorem ducere, habere in conjugio ; lägah ᾿δδάξ, λαμδανεῖν γυναῖκα, accipere uxorem, ou simplement πάξα᾽, λαμδανεῖν, ferre, 1 Esd., 1x, 2, « prendre fem- me, ὃ se marier ; δά αἱ, συνοίκιϑεσθαι, dormire cum, « se marier ; » γαμεῖν, γαμῆσαι, nubere, « se marier ; » yauitw, matrimonio jungere, « marier. » — On appelle le mari : hdfän, νυμφίος, sponsus ; ba‘al, « 16 maître, » ἀνήρ, Mnaritus, et une fois, avec fe pluriel de majesté, bo‘älayik, « ton mari, » κύριος, dominabitur, Is., Liv, 5 ; δ, « l’homme, » par opposition à l'épouse, ἀνήρ, vir ; gébér, avec le même sens, ἀνήρ, vùr ; — l'épouse : be‘ü- Läh, γυνή, wxor, ou be‘üla ba‘al, συνῳκηκυῖα àvôp ! , ha- Lens virum, l'épouse, celle qui est sous la puissance d’un mari ; ‘#$8dh, « la femme, » par opposition au mari, γυνή, uæor ; häbérét et lebüë, γυνή, uxor, Mal., τι, 44, 15 ; fiddäh, « Yépouse, » Eccle., τι, 8, d’après beaucoup de modernes ; les versions anciennes ont traduit ce mot, qui ne se lit que dans ce passage, dans un tout autre sens : Septante : οἰνοχόον xat οἰνοχόας, « échansons (hommes) et échansons (femmes) ; » Vulgate : scyphos et urceos in ministerio ad vina fundenda, « des coupes et des cruches pour servir à verser le vin ; » fibbä'êl, μισητή γυνή, in Mmatrimonium assumpta, « la femme mariée ; » Ségal, l'épouse royale, βασίλισσα, regina, uxor ; — les conjoints, γεγαμηκότες, matrimonio juncti. Pour les autres relations de famille créées par le mariage, voir PARENTÉ. 1. DANS L’ANCIEN TESTAMENT. — 1. AU PARADIS TER- _ RESTRE. — Dieu créa d’abord le premier homme, mais comme un être qui n’était pas appelé à vivre seul ; car Dieu dit : « ΤΠ n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide semblable à lui. » Gen., ii, 18. Cette aide ne se trouvait pas parmi les êtres déjà créés. Dieu la fit donc, en se servant d’une partie du corps d’Adam, pour bien marquer l’identité de nature et en même temps la dépendance de la femme vis-à-vis de l’homme, I Cor., ΧΙ, 8, et il présenta Êve à celui qui allait devenir son époux. Adam reconnut en elle « l’os de ses os et la chair de sa chair », c’est-à-dire un être tout semblable à lui et tiré de lui par la puissance du Créateur. Puis, sous l’inspiration de Dieu, il formula en ces termes la loi du mariage : « L’homme quittera son père et sa mêre et il s’attachera à sa femme, et à eux deux ils ne seront qu’une seule chair. » Gen., 11, 24. Il importe peu, au point de vue de la question du mariage, que cette for- mule soit d’Adam lui-même ou de l'écrivain sacré ; dans lun et l’autre cas, elle représente la pensée de Dieu et constitue la Hoi du mariage. Ainsi, d’après l’institution divine, le lien qui attache l’homme à son épouse est plus étroit et plus impérieux que celui qui l’attache à ses pa- rents. L’homme doit quitter ces derniers pour s’attacher à sa femme. Cette attache est exprimée par le mot débag, qui s’emploie pour marquer une nnion intime, de cœur et de volonté, à Dieu, Deut., x, 20, à des personnes très chères, Ruth, π, 8, 21, à la Loi, Ps. cxix (cxvint), 34, etc. L’effet de cette attache intime est indiqué par les mots : « Eux deux ne seront qu’une seule chair, » non seulement par origine, puisque le corps de la femme ἃ été tiré du corps de l’homme, mais encore par destination, de sorte qu’on ne puisse séparer l’homme de la femme sans une opération barbare, comme celle qui consiste à trancher la chair de quelqu’nn. Cꝟ. 5. Jean Chrysostome, Ir Maith., χιχ, t. Lvin, éol. 597. La traduction de 18 Vulgate : « Ils seront deux en une seule chair, » est moins expressive que le texte hébreu, mieux rendu par

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les Septante : « ils seront deux εἰς σάρχα piav, » ponr former « nne seule chair ». Notre-Seigneur rend ainsi le texte : « Ils ne sont plus deux, mais une seule chair. » Matth., χιχ, 6 ; Marc., x, 8 ; cf. I Cor., νι, 16. Dans cette première page de son histoire, le mariage apparaît comme une institution réclamée par la nature même de l’homme, comme voulu et réglé par Dieu, et soumis à la double loi de la monogamie et de l’union intime, par- faite et indissoluble entre les époux. L’indissolubilité n’est pas formulée expressément, mais seulement par compa- raison avec le lien filial et par la force même des termes employés pour caractériser l’union conjugale. Notre- Seigneur dira plus tard à ceux qui rappelleront l’autori- sation du divorce accordée par Moïse : « Au commen- cement, il n’en fut pas ainsi. » Matth., x1x, 8.

I1. À L'ÉPOQUE PATRIARCALE. — Lamech est signalé comme ayant pris deux femmes. Gen., 1v, 18. Il n’est d’ailleurs ni loué ni blämé pour ce fait ; on ne peut même pas affirmer qu’il ait été le premier à pratiquer la polygamie, bien que Tertullien, De exhort. ad cast., 5 ; De monogam., 4, t. ii, col. 920, 934, l’en accuse. Voir PoLYGAMIE. Noé n’a qu’une femme avant le déluge. Gen., vii, 18 ; νι, 16. Mais il est probable que beaucoup de ses descendants en prirent plusieurs, selon la cou- tume en pleine vigueur à l’époque d’Abraham. Celui-ci avait épousé Sara ; sur la demande de cette dernière, il fit d’Agar, esclave de Sara, sa concubine, et il en eut Ismaël. Gen., xvi, 2, 15. Les fils que le mari avait d’une esclave de sa femme étaient regardés comme les fils de l'épouse elle-même. Gen., xxx, 4-13. Voir CONCUBIKE, t. nr, col. 906. Le père demandait lui-même une épouse pour son fils, sans qu’il paraisse que celui-ci fût consulté. Ainsi procédèrent Abraham pour Isaac, Gen., χχιν, 3-7, 51, 67, Juda pour son premier-né, Gen., xxx viii, 6, etc. Agar fit de même pour Ismaël. Gen., xx1, 21. Il est à remarquer qu’on demandait le consentement de la jeune fille choisie pour épouse. Gen., xxIv, 58. Isaac envoya Jacob en Chaldée pour y prendre lui-même une épouse parmi ses cousines, Gen., xxviii, 2, et celui-ci obtint successivement Lia et Rachel. Gen., xx1x, 23, 30. Bien que Laban l’eût trompé, en lui donnant d’abord Lia au lieu de Rachel, Jacob ne regarda pas cette première union comme invalide. De son côté, Ésaü avait trois femmes, prises parmi les Chananéennes, Gen., xxxvi, 2, 8 ; ce choix déplut toujours à Isaac et à Rébecca. Gen., XxvI, 85 ; xxvII, 46. Abraham, Isaac et Jacob prirent seuls des femmes dans leur pays d’origine ; comme Esaü, plusieurs fils de Jacob se marièrent à des étrangères. Gen., xxxvint, 2 ; χει, 45. L’un des fils de Juda, Onan, fut puni de mort par le Seigneur, comme ayant manqué à la fois à la loyauté prescrite dans le mariage pour que sa fin soit atteinte, et à la coutume du lévirat, qui avait déjà force de loi. Gen., xxxviii, 840. En Égypte, Joseph fut marié par le pharaon à Aseneth, fille d’un prêtre de On. Gen., xLt, 45. Il n’eut d’ailleurs ni à la choisir, ni à la refuser, Voir ASENETH, t. 1, col. 1082.

IH. DANS LA LÉGISLATION MOSAIQUE. — Moïse dut ré- glementer la question du mariage, si importante pour la constitution de la famille. Les prescriptions législa- tives sur le mariage ont un triple but : rappeler aux Hébreux la pureté morale qui doit présider ἃ tous les actes de la vie, maintenir la vigueur et la fécondité de la race, et enfin détourner le peuple de Dieu des licences et des abus que se permettaient les autres peuples dans la pratique du mariage. Lev., xvir, 3.

4 Empêchements de parenté. — En règle générale, il est défendu de se marier avec quelqu’un du même sang, $e’êr besdrü, « chair de sa chair, » expression qui embrasse à la fois les consanguins et les alliés les plus proches. Lev., xviii, 6. Le dégislateur entre ensuite dans le détail, en visant ordinairement l’union avec les pa- rentes, parce qne c’étaient les hommes qui prenaient les femmes en mariage et non les femmes qui prenaient