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MARCKIUS — MARDOCHÉE


seu analyste exegetica in prophetas Haggxum, Zachariam et Malachiani, 2 in-4°, Amsterdam, 1700 ; Commentarius seu analyste exegetica in Canticum Shelomonis ; annexæstetiamanalysisexegeticaPsalmiXLV> in-4°, Amsterdam, 1703 ; Htetoria Paradisi illustrata librte quatuor, quibus non tantutn loci istius plenior descriptio exhibetur, sed et hominte integritas, lapsus ac prima restitutio declarantur secundum Genesios capita H et iii, in-4°, Amsterdam, 1705 ; Exercitationes Biblicse ad l loca Veteris et Novi Testamenti, 2 in-4°, Amsterdam, 1706-1707 ; Scripturarise exercitationes ad xxv selecta loca Veterte Testamenti, in-4°, Amsterdam, 1709 ; Scripturarise exercitationes ad xxv selecta loca Novi Testamenti, in-4°, Amsterdam, 1710 ; In prsecipuas quasdam partes Pentateuchi commentarius, in-4°, Leyde, 1713 ; Fasciculus dissertationum philologico-exegeticarum ad seleclos textus Veteris Testamenti, 2 in-4°, Leyde, 1725 et 1727. — Voir Wessel, Oratio funebris in obitum J. Marchii, in-4°, Leyde, 1731 ; Paquot, Mémoires pour servir à Vhist. littéraire

des Pays-Bas, t. ii, p. 339.

B. Heurtebize.
    1. MARDOCHAI##

MARDOCHAI (hébreu : Mordekai ; Septante : Map60-/ « ! o ; ), Israélite captif à Babylone qui revint en Palestine avec Zorobabel. I Esd., ii, 2. Son nom est en hébreu le même que celui de Mardochée, l’oncle d’Esther.

1. MARDOCHÉE (hébreu : Mordekai : Septante : MapSoxaïo ;  ; Vulgate : Mardocheeus), cousin (oncle, d’après la Vulgate) et tuteur d’Esther. Esth., ii, 7. Son nom n’est pas hébreu. Comme le nom babylonien Mardukêa, il paraît dérivé de Marduk, le dieu de Babylone. Voir Mérodach. Mardochée appartenait à la tribu de Benjamin. Esth., ii, 5. Josèphe, Ant. jud., XI, vi, 2, dit qu’il était un des princes de la nation. Il avait fait partie de la même déportation que le roi Jéchonias, au temps de Nabuchodonosor, ce qui signifie que la présence de sa famille en pays étranger remontait à cette époque ; car Jéchonias avait été déporté en 596, et les événements auxquels fut mêlé Mardochée se passaient vers 478, par conséquent 120 ans après. Voir Assiiérus, t. i, col. 1143 ; Esther, t. ii, col. 1973. Il habitait à Suse, capitale de l’empire des Perses. Il avait une cousine, nommée Edissa ou Esther. Celle-ci étant devenue orpheline, il s’en fit le tuteur. C’est donc sur son ordre ou au moins avec son consentement qu’Esther se présenta à l’eunuque Egée, chargé de recruter des jeunes filles pour le harem de Xerxés. C’est lui encore qui lui défendit de parler de sa nation et de sa patrie. Chaque jour, Mardochée se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour veiller sur le sort d’Esther et savoir ce qui lui arriverait. Esth., ri, 5-11.

Quand Esther eut été accueillie favorablement par Xerxés et élevée à la dignité de reine, Mardochée continua à se tenir aussi près d’elle que possible, « à la porte du roi, » c’est-à-dire à la porte extérieure du palais, au pied du donjon (voir le plan du palais, t. ii, fig. 607, col. 1974), et il trouvait le moyen de communiquer avec elle, par l’intermédiaire des eunuques ou des servantes. Pendant qu’il se tenait à cette porte, deux eunuques, Bagathan et Tharès, qui étaient préposés à sa garde et que le grec appelle àpxKrcaiiaToçiXçxèç, officiers gardes du corps, formèrent le complot de mettre le roi à mort. Mardochée surprit leur secret, ce qu’il put parfaitement faire sans l’intermédiaire de l’esclave Barnabaze, que Josèphe, Ant. jud., XI, vi, 4, introduit ici, on ignore d’après quelle donnée. Il le fit connaître à Esther, et celle-ci en informa le roi, de la part de Mardochée. Après enquête, les deux coupables furent pendus, et le fait consigné dans les annales royales. Esth., II, 20-23.

Cependant Xerxés prit pour premier ministre Aman, originaire d’Agag, en Médie. Voir Ac AGITE, 1. 1, col. 260 ;

Aman, t. i, col. 433. Sur l’ordre du roi, les serviteurs qui se tenaient à la porte du palais devaient fléchir le genou devant lui et l’adorer, c’est-à-dire porter le front jusqu'à terre. Voir Adoration ; t. i, col. 234. Hérodote, vil, 136, raconte que les ambassadeurs lacédémoniéns, venus à Suse, se refusèrent à rendre pareil honneur à Xerxés lui-même, en alléguant qu’ils n’adoraient pas un homme. Mardochée fit comme eux, et bien qu’il se tint habituellement à la porte du palais et qu’on le connût comme Juif, il persista à rester debout au passage d’Aman. Celui-ci finit par en être informé. Sa colère s'étendit à toute la race juive, à laquelle appartenait celui qu’il regardait comme son insulteur, et il obtint du roi un décret ordonnant qu'à un jour donné tous les Juifs de l’empire fussent exterminés et leurs biens pillés. Esth., iii, 1-15.

A cette nouvelle, Mardochée prit des vêtements de deuil, fit éclater sa douleur sur la place de la ville et, en poussant des gémissements, vint jusqu’aux portes du palais, mais sans entrer dans la cour, ce qui ne lui était pas permis avec son costume de deuil. Les suivantes et les eunuques d’Esther, habitués à voir Mardochée, apprirent à la reine en quel état ils l’avaient aperçu. Celle-ci lui envoya aussitôt un vêtement, sans doute pour qu’il pût pénétrer dans la cour du palais et arriver plus près d’elle, personne du reste n'étant autorisé à entrer dans le harem. Mardochée ayant refusé le vêtement, Esther envoya près de lui son eunuque particulier, Athach, pour en savoir la cause. Mardochée révéla alors à celui-ci le projet d’Aman, lui remit pour la reine une copie du décret royal déjà affiché à Suse et lui dit de recommander à Esther d’intervenir auprès du roi en faveur de son peuple. Celle-ci fit répondre que, d’après la loi bien connue du pays, elle ne pouvait se présenter devant le roi sans être appelée, sous peine de mort immédiate. Mardochée lui renvoya dire que, sa vie étant en danger comme celle de ses concitoyens, elle devait profiter de sa dignité royale pour tenter d’assurer le salut commun. Esther consentit à se dévouer, mais elle voulut que tous les Juifs se préparassent avec elle à son audacieuse tentative par un jeûne de trois jours. Tout ce dialogue entre Mardochée et sa nièce eut lieu par intermédiaire, comme l’imposait la condition d’Esther. Hérodote, iii, 68, 69, rapporte un dialogue, par intermédiaire d’eunuques, entre Otanès et sa fille Phédyme, épouse de Cambyses, pour arriver à la découverte du faux Smerdis. Des deux côtés, le procédé employé est tout à fait le même. Cf. M. Dieulafoy, L’Acropole de Suse, Paris, 1892, p. 369-370.

Le troisième jour, Esther se présenta devant le roi, fut reçue favorablement, invita le roi à un festin avec Aman et lui fit agréer semblable invitation pour le lendemain. Cependant Aman, en sortant de chez la reine, aperçut assis à la porte du palais Mardochée, qui ne fit pas le moindre mouvement à son passage. Profondément irrité, Aman fit préparer une potence haute de cinquante coudées pour y pendre son ennemi. Le lendemain matin, il se rendit au palais pour obtenir du roi la condamnation désirée. Mais, pendant la nuit, Xerxés n’avait pu dormir. Il s'était fait lire les annales royales et, ayant appris que Mardochée n’avait reçu aucune récompense pour la dénonciation du complot de Bagathan et de Tharès, il consulta Aman sur les honneurs à rendre à quelqu’un que le roi voulait récompenser. Aman s’imagina qu’il était question de lui. Il donna ses conseils en conséquence. Lui-même aussitôt fut chargé de rendre ces honneurs à Mardochée. On revêtit ce dernier d’un vêtement porté par le roi, on le fit monter sur un cheval monté par le roi, on lui mit sur la tête une couronne royale, et Aman dut le précéder sur la grande place de la ville en criant : « Il mérite cet honneur, celui que le roi a voulu honorer. » Hérodote, iii, 84 ; vii, 116, mentionne les robes modiques