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LAMY — LANCE


source de longues discussions, principalement avec Bulteau, curé de Rouen, Jean Piénud et Lenain de Tillemont, puis avec les PP. Hardouin, Mauduit, Rivière, Daniel. — Traité historique de l’ancienne Pâque des Juifs, in-12, Paris, 1693. — Apparatus biblicus, sive manuductio ad sacram Scripturam tum clarius tum facilius intélligendam, nova edïtio aucta et locupletata oninibus quse in apparatu biblico desiderari possunt, in-8°, Lyon, 1696 ; in-12, Iéna, 1709 ; in-12, Amsterdam, 1710, etc. C’est le développement de Y Apparatus ad Biblia. Il fut traduit en français, par l’abbé de Bellegarde, in-12, Paris, 1697 ; in-4°, Lyon, 1699, et par l’abbé Boyer, in-4°, Lyon, 1709. Dans son Apparatus, Lamy attaque le caractère historique des livres de Tobie et de Judith. Il prétend aussi à tort que, même après le décret du Concile de Trente sur les livres canoniques, il existe entre les protocanoniques et les deutérocanoniques cette différence que ces derniers ont une autorité moindre. — Défense de l’ancien sentiment de l’Église latine touchant l’office de sainte Madeleine, in-12, Rouen et Paris, 1497. —’Commentarius in harmonium sive concordiam qv&tuor Evangelistarum, cum, apparatu chronologico et geographico, 2 in-4°, Paris, 1699. — De tabernaculo fœderis, de sancta civitate Jérusalem et de templo ejus libri septem, in-f°, Paris, 1720 (avec planches), ouvrage posthume, publié par le P. Desmollets, qui mit en tête une vie de l’auteur. Voir A. M. P. Ingold, Essai de bibliographie oratorienne, in-8°, Paris, 1880-1882, p. 64-70. A. Régnier.

    1. LANCE##

LANCE, arme offensive servant à transpercer l’ennemi (fig. 25).

I. La lance chez les Hébreux. — 1° Noms. — Les Hébreux désignent par deux noms différents l’arme que nous appelons du nom générique de lance : 1. Hânit,

I Sam. (Reg.), xiii, 19, 22 ; xvii, 7, 45, 47 ; xviii, 10, 11 ; xix^ 9, 10 ; xx, 33, etc. ; II Sam. (Reg.), i, 6 ; ii, 23, etc. ; I Par., xi, 25 ; xli, 34, etc. Ce mot est traduit ordinairement dans les Septante par Sôpu. Cependant on trouve quelquefois le mot otc), ov, « arme, » Ps. [lvi (lvu), 6 ; Nahum, iii, 3 ; Ç16ûvy], Is., u- 4 ; ailleurs, par suite de la confusion qu’on rencontre souvent entre les différentes armes, le mot lance est remplacé par uctponâ <rtï]ç, sorte de pique, IV (II) Reg., xi, 10 ; po^çaîa, glaive, I Par., xi, 11, 20 ; Ps. xxxiv (hébreu, xxxv), 3 ; nâx at P a > <( sabre, s II Par., xxiii, 9 ; Job, xxxix, 23. La Vulgate se sert habituellement du mot hasta, I Reg., xvii, 7, 45 ; xxi, 8 ; xxii, 6, etc., ou du mot lancea, I Reg., xm, 19, 22 ; xviii, 10, etc. En comparant ces passages, on voit que les deux mots îont employés indifféremment. Elle rétablit la traduction exacte là où les Septante avaient substitué le mot vague d’arme ou le nom d’une autre arme. — 2. Rômah, Num., xxv, 7 ; Jud., v, 8 ; I (III) Reg., xviii, 28 ; II Par., xi, 12, etc.’Les Septante traduisent par 86pu, II Par., xi, 12 ; xiv, 8 ; xxv, 5 ; Jer., xlvi, 4 ; ou par X&yxIi II Esd., iv, 13, 16, 21 ; Èzech., xxxix, 9. Dans quelques passages, ils traduisent par <7Eipo| « ier"]ç, Num., xxv, 7 ; Jud., v, 8 ; III (I) Reg., xviii, 28 ; Joël, iii, 10. La Vulgate traduit par hasta, Jud., v, 8 ; II Par., xi, 12 ; xiv, , 8 ; etc. ; par lancea,

II Esd., iv, 13, 16, 21 ; mais aussi par pugio, « poignard, » Num., xxv, 7 ; culter et lanceolus, III (I) Reg., xviii, 28.

2° Description et usage. — La Bible ne donne aucune description de la rômah. Dans le récit du combat de David contre Goliath, nous trouvons au contraire une description assez minutieuse de la }}ânit. Il s’agit, il est vrai, de l’arme du Philistin, mais celle des Hébreux devait être pareille. La hânit se composait d’une hampe de bois, 1}ês ; grec, xovtôç, Çfoov ; Vulgate, hastile, lignum ; cette hampe est comparée à l’ensouple ou rouleau du tisserand. I Sam. (Reg.), xvii, 7 ; II Sam. (Reg.), xxi, 19 ; xxiii, 7 ; I Par., xx, 5. Au

bois était fixée une pointe de fer, que le texte hébreu appelle lahébéf, « flamme, » pointe brillante du ter, ou barzel, « fer ; » grec : >oyxi> l’SVipoç ; Vulgate : ferrum. I Sam. (Reg.), xvii, 7 ; II Sam. (Reg.), xxiii, 7. Lorsque les guerriers dormaient dans leur tente, ils fichaient leur lance en terre, à leur chevet. I Reg. (Sam.), xxvi, 7, 11. La lance a figuré dès le temps de Moïse dans l’armement des HébreuxNum., xxv, 7. Aussi, dans son cantique, Débora, pour marquer qu’à l’époque de Jaël Israël était désarmé, dit-elle : « On ne voyait ni bouclier ni lance chez quarante milliers en Israël. » Jud., v, 8. Pour empêcher les Israélites de fabriquer des épées et des lances, les Philistins leur avaient interdit le métier de forgeron. I Reg. (Sam.), xiii, 19. Quand Saûl souleva le peuple de Dieu contre ses oppresseurs, lui-même et son fils Jonathas étaient les seuls à possé 25. — Têtes de lances, en bronze, trouvées dans les fouilles

de Tell el-Hésy. — D’après Bliss, À Mound of many Cities,

p. 36, 37.

derune épée et une lance. IReg. (Sam.), xiii, 22. Dans l’énumération des troupes de David, les guerriers de la tribu de Juda et ceux de la tribu de Nephthali sont indiqués comme armés du bouclier et de la lance. I Par., xii, 24, 34. Ceux de Juda ont la hânit et ceux de Nephthali la rômah. Les Septante traduisent l’expression hébraïque nâsa’rômah par Sopocrdçopo ; . I Par., XII, 34. Les chefs combattaient avec la lance comme les simples soldats ; la Bible mentionne les lances de Saûl, d’Abner, de Jesbaam. I Reg. (Sam.), xviii, 10 ; xix, 9, 10 ; xx, 33 ; xxvi, 7, etc. ; II Reg. (Sam.), ii, 23 ; I Par., xi, 11. C’est en se précipitant sur le fer de sa lance que Saùl se donna la mort. II Reg. (Sain.), i, 6. Roboam établit dans les villes qu’il fortifia des arsenaux où il déposa des lances et des boucliers. II Par., xi, 12. Asa avait dans son armée trois cent mille hommes de Juda portant le bouclier et la lance, tandis que les deux cent quatre-vingt mille de Benjamin portaient le bouclier et l’arc. II Par., xiv, 8. Amasias trouve le même nombre de lanciers. II Par., xxv, 5. La lance figure également dans l’armement des troupes d’Ozias. II Par., xxvi, 14. Il en est de même après le retour de la captivité. Néhémie, pour défendre les ouvriers qui reconstruisirent les murs de Jérusalem, place dans des enfoncements, derrière la muraille, des guerriers armés d& lance8, d’épées et d’arcs. II Esd., iv, 13, 16, 21.Al’époque