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LAMPE

LAMY

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Jud., vii, 16, voir Cruche, t. ii, col. 1138 ; les torches attachées par Samson à la queue des chacals, Jud., xv, 4-5, voir Chacal, t. ii, col. 477, 478 ; la vapeur brillante qui s’échappe de la gueule du crocodile, Job, XLI, 10, voir Crocodile, t. ii, col. 1125 ; l’aurore de la délivrance qui apparaît comme un flambeau qui s’allume, Is., lxii, 1 ; le ibrillant aspect des chérubins d’Ézéchiel, i, 13, voir Chérubin, t. ii, col. 668, et des yeux du personnage qui se montre à Daniel, x, 6 ; l’éclat des chars qui marchent contre Ninive, Nah., ii, 4, et enfin l’ardeur victorieuse des chefs de Juda.qui, aux jours de la grande restauration messianique, seront au milieu des peuples « comme des torches enflammées au milieu des gerbes ». Zach., xii, 6. Le mot lapîd embrasse donc, dans sa signification, différentes sortes de lumière et même de simples apparences lumineuses. "Voir Torche.

H. Lesêtre.
    1. LAMPSAQUE##

LAMPSAQUE (grec : San^M ouSa[A^âi"i ; Vulgate : Lampsacos), ville de Mysie (fig. 24). — Le nom de

Vk. — Monnaie de Lampsaque.

Tôte présumée d’Ulysse, coiffé du pileus laurë, à gauche. —

^. Protomé de cheval ailé à droite.

Lampsaque a été introduit par conjecture dans la Vulgate, I Mach., xv, 23, à la place du nom grec Sa^âx » ) ou Sajjn|/à|*v], dans la liste des cités auxquelles est envoyée la lettre du consul Lucius. On ne connaît pas de ville du nom de Sampsaque ou Sampsame. Winer, dans son Realwôrterbuch, au mot Sampsake, 3e édit., 1848, t. ii, p. 375, pense qu’il s’agit de Samsun, petit port situé entre Sinope et Trébizonde et qui porte maintenant le nom d’Abulféda. L’auteur de la Vulgate suppose au contraire qu’il est question de la ville de Mysie, très florissante à l’époque des Machabées. Lampsaque résista à l’attaque d’Antiochus le Grand et vota une couronne d’or aux Romains qui reçurent la ville au nombre des cités alliées. Polybe, xxi, 10 ; Tite Live, xxxiii, 38 ; xxxv, 42 ; xliii, 6. Cette dernière circonstance rend très vraisemblable la conjecture de la Vulgate.

La ville de Lampsaque était située sur la côte de l’Hellespont, entre Parium et Abydos, en face de la ville de Callipolis, qui s’élevait sur le rivage opposé de la Chersonèse. Comme celle-ci, elle était bâtie à l’extrémité d’un cap, en sorte que la distance entre les deux n’était que d’environ 7 kilomètres. Lampsaque couvrait une superficie considérable et avait un port excellent. Cette ville conservait une fameuse statue de Lysippe, représentant un lion couché. Agrippa la fil transporter à Rome. Strabon, XIII, i, 18-19. Lampsaque était une colonie de Milet ; ses habitants honoraient tout spécialement Priape, c’est dire que leurs mœurs étaient très corrompues. Athénée, Deipnosoph., i, 54 ; Pausanias, IX, xxxi, 2 ; Ovide, Fast., VI, 345 ; Virgile, Georg., iv, 110. Parmi les habitants illustres de la cité, on compte l’historien Charon, le rhéteur Anaximène, et le philosophe Mélrodore, disciple d’Épieure. Strabon, XIII, i, 19. Le territoire voisin était célèbre par ses vignobles. Strabon, loc. cit. Aujourd’hui la ville ancienne a complètement disparu. Une petite localité du voisinage, Lapsaki, a conservé son nom, mais on n’y a treuvé aucune ruine ancienne. C’est une bourgade qui compte à peine deux cents maisons. Le voisinage est toujours couvert de vignes et d’oliviers. Cf. Choiseul-Gouffier, Voyage pittoresque en Grèce, in-î", Paris, 1809, t. ir, p. 449.

E. Beurlier.

    1. LAMUEL##

LAMUEL (hébreu : lemû’êl ; Vulgate : Lamuel), nom d’un roi auquel sa mère jlorina des conseils qui furent ensuite consignés dans le livre des Proverbes, xxxr, 1-9. Ces conseils tendent à le détourner des femmes, qui perdent les rois, et du viii, qui les empêche de juger sainement et de prendre en main la cause des opprimés. Le mot lemû’el peut se décomposer en lemô, forme poétique de le, et’êl, et il signifie « à Dieu », c’est-à-dire consacré ou dévoué à Dieu, comme Læl. Num., iii, 24. Les Septante traduisent littéralement par ÛTtô ©Eoû pa<7tXéwç, paroles dites « par Dieu roi ». Dans les autres versions, le nom propre est conservé ; Aquila : Aa^fioûv, Symmaque : ’la^ou^X, Théodotion : ’Ptêovfr, Syriaque : Muel. Quel est ce roi ? Son nom. est inconnu dans l’histoire. D’après un certain nombre d’exégètes modernes, c’était un roi de Massa en Arabie. Ils traduisent l’hébreu : « Paroles de Lamuel, roi de Massa, » Prov., xxxi, l, prenant pour un nom de lieu le mot Massa, que la Vulgate a traduit comme substantif commun par « vision ». Voir Agur, t. i, col. 288. Le nom de Lamuel n’est vraisemblablement qu’un pseudonyme. Suivant les différents commentateurs, ce pseudonyme lui-même désignerait un roi connu, Salomon, Ézéchias, un roi arabe, etc. Rien ne permet de justifier ces identifications d’une manière satisfaisante. Il se peut que Lamuel et sa mère soient des personnages supposés, destinés à faire passer, sous le voile de l’anonyme, une leçon donnée aux rois par un sage

d’Israël.

H. Lesêtre.
    1. LAMY Bernard##

LAMY Bernard, savant oratorien, né au Mans en juin 1640, et mort à Rouen, le 29 janvier 1715. Son père, Alain Lamy, sieur de la Fontaine, le fit entrer comme élève, à l’âge de douze ans, chez les Oratorjens du Mans : il y montra de remarquables dispositions, aussi bien pour les lettres que pour la philosophie et les sciences les plus diverses. En 1658, il entra dans la congrégation de l’Oratoire. Il étudia la philosophie à Paris, puis à Saumur ; ensuite il enseigna dans les collèges de Vendôme, en 1661, et de Juilly, en 1664 ; ordonné prêtre en 1697, il fut pendant deux ans professeur au Mans ; puis, après un nouveau séjour à Saumur, il alla enseigner à Angers. Là, comme ses doctrines philosophiques, jugées trop exclusivement cartésiennes, avaient suscité des discussions passionnées, le recteur de l’université d’Angers, nommé Rebous, s’en émut et obtint contre lui un arrêt du Conseil d’État, qui fut rendu le 2 août 1675. Ses supérieurs jugèrent à propos de l’envoyer à Grenoble, où, grâce à la protection du cardinal Le Camus, il put reprendre ses cours de philosophie. En 1686, il revint à Paris, où il fit un séjour au séminaire de Saint-Magloire. Enfin, en 1689, il se fixa à Rouen, où.il passa ses dernières années. Les ouvrages du P. Lamy sont nombreux et très variés. Nous citerons seulement parmi eux : Apparatus ad Biblia sacra per tabulas dispositus, in quibus quæ ad illa intelligenda in génère necessaria sunt, oculis subjiciuntur ac dilucide explicantur, in-f », Grenoble, 1687. Ce livre fut traduit en français, sur l’ordre de l’évêque de Châlons, par l’abbé Fr. Boyer, sous le titre de : Introduction à la lecture de l’Écriture Sainte, in-12, Lyon, 1689. — Rarmonia, siv& eoncordia quator Evangelistarum, in qua vera séries actuum et sermonum Jesu Christi, hoc est vera viia ejus, historia restituitur, adjecta locis suis novi ordinis ratione, in-12, Paris, 1689. Dans ce livre, le P. Lamy soutient que saint Jean-Baptiste fut emprisonné deux fois, d’abord à Jérusalem, par ordre du grand Sanhédrin, ensuite en Galilée, par Hérode. Il y soutient également que Jésus-Christ ne mangea pas l’agneau pascal dans la dernière cène et qu’il fut crucifié le jour où les Juifs célébraient la Pâque ; il y défend enfin l’identité de Marie-Magdeleine, de Marie, sœur de Lazare, et de la femme pécheresse. Ces opinions furent la