Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/352

Cette page n’a pas encore été corrigée
669
670
MANUSCRITS BIBLIQUES


des différences d’opinion entre critiques il suffit de remarquer que le codex 126 de Kennicott (Musée Brit. Addit. 4708) est rapporté au vie siècle par M. Margoliouth, au xv" par Kennicott, au vn « par Heidenheim, au xiie ou au xm c par Ginsburg. — Indépendamment de leur date relativement récente, les manuscrits hébreux ont un caractère commun qui ôte beaucoup à leur valeur critique. Ils se ressemblent tous étrangement. Les rouleaux employés au service des synagogues sont tellement pareils qu’il n’y a aucun profit à les collationner. Les manuscrits à l’usage privé offrent des variantes, mais celles-ci n’ont pas, tant s’en faut, l’amplitude qu’elles ont dans les textes grecs et latins. Jusqu’en 1840, date de la découverte par Firkowitsch du codex des Prophètes de Saint-Pétersbourg, on ne s’était occupé que des manuscrits occidentaux : espagnols, allemands, français et italiens. On ne connaissait pas les copies écrites en Orient (Crimée, Egypte, Mésopotamie, Arabie). À la mort de Firkowitsch, en 1874 ; Strack et Harkavy reçurent mis codex de Saint-Pétersbourg (Prophètes de 916) reste la manuscrit daté le plus ancien qui soit connu. VoirBABYlonicus Codex. — Merx, Die Schlussmassora aus dern Cairiner Codex vom Jahre 1028, dans la Zeitschrift fur Assyriol., 1898, p. 293-296, range après lui, par ordre de dates, le Pentateuque de 939, les. Prophètes de 989, la Bible de 1010, le manuscrit de la synagogue du Caire de 1028. Parmi les manuscrits non datés, Ginsburg, Introduction, p. 469, fixe au ix » siècle, entre 820 et 850, le codex Oriental 4445 du Musée Britannique qui serait donc antérieur au Babylonicus lui-même. Mais, pour se prononcer avec certitude, il faudrait que la paléographie hébraïque fût mieux fixée. — On trouve des fac-similés dans les catalogues des Mss. hébreux de Vienne, de Munich, de Berlin, de Leyde. Les deux collectisns les plus utiles pour la paléographie hébraïque sont Neubauer, Facsimiles of Hebrew Mss. in the Bodleian Library, Oxford, 1886 (40 planches donnant des spécimens, accompagnés de leur transcription, des écritures rabbiniques

Ti

^^ :  ! ^ : L^^^rrç¥f^^S|ft : 3 ?-> !  :

ri£orô£)£*

    • ’àsà^ï^b**° ir=, , , , t’"- j *~ — "

— 4^ !

^S^i

yrt^

200. — Fac-similé du ms. n. 12 de Cambridge. Gen., xxi, 19-21, 32-34.

sion d’examiner la nombreuse collection réunie par lui à Tschufut-Kale, « Rocher-des-Juifs, » en Crimée. Strack, chargé des manuscrits bibliques, ne trouva pas moins de 2000 numéros, la plupart, il est vrai, fragmentaires. Dix d’entre eux portaient la date du x « siècle ; mais on sait que Firkowitsch, pour augmenter le prix de ses manuscrits — il était pourvoyeur de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg — ne craignait pas de retoucher les dates anciennes et au besoin de les ajouter de sa main. Sur cette collection, voir Strack, Die biblischen und die massoret. Handschriften zu Tschufut-Kale, dans la Zeitschrift fur luther. Theol. und Kirche, 1875, p. 585-624. La plupart de ces manuscrits doivent avoir pris le chemin de Saint-Pétersbourg. On a récemment découvert en Egypte quatre fragments de papyrus qui se raccordent et contiennent, sur 24 lignes d’écriture, le décalogue et le schéma’en hébreu (fig. 201, d’après le dessin de Burkitt, plus lisible que l’original). Le texte paraît antérieur à la recension des massorètes et les caractères paléographiques semblent dater le papyrus du u » siècle après J.-C. Ce serait donc sans comparaison le plus ancien manuscrit connu d’un passage quelconque de la Bible hébraïque. Voir S. A. Cook, A Pre-Massoretic Bibl. Papyrus, dans les Proc. of the Soc. of Bibl. Arch., t. xxv (1903), fasc. î ; Burkitt, The Hebrew Papyrus, etc., dans la Quart. Review, xv, n » 59, p. 392-408 ; Von Gall, Ein neuer hebràischer Text der tehn Gebote und des Schéma’, dans la Zeitschrift fur die alttest. Wissenschaft, Giessen, 1903, p. 347-351 ; Lagrange, dans la Revue biblique, 1904, p. 242-259. Cette découverte et celle du texte hébreu de l’Ecclésiastique font espérer de nouvelles trouvailles. En attendant, le

des diverses époques et des divers pays) ; Ginsburg, A séries of xrm facsimiles of Mss. of the Hebrew Bible, with descriptions, Londres, 1898 (spécimens exclusivement bibliques empruntés à toutes les écoles dans un laps de temps d’environ huit siècles),

3° Grandes collections de manuscrits hébreux. — Il ne serait ni utile ni possible de cataloguer les principaux manuscrits hébreux : leur ancienneté, leur provenance, leur valeur respective sont encore trop discutées et trop incertaines. Mieux vaut indiquer les bibliothèques publiques où sont réunies les collections les plus importantes. Presque toutes ont de bons catalogues imprimés : il faut excepter cependant l’Ambrosienne de Milan qui s’en tient avec scrupule aux volontés de son fondateur. Notre énumération va de la Russie à l’Italie en passant par l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark, la Hollande, l’Angleterre et la France. Saint-Pétersbourg, Gatalog der hebr. Bibelhandschriftender kaiserl. Bibliothek, par Harkavy et Strack, Leipzig, 1875 (mais cette bibliothèque s’est notablement enrichie depuis) ; Odessa, Prospectus der der Odessær Gesellschaft fur Geschichte und Alterthùmer gehôrenden âltesten hebrâischen und rabbinischen Manuscripte, par Pinner, Odessa, 1845 ; Vienne, Die handschriftl. hebrâischen Werke der K. K. Hof bibliothek, parKrafft et Deutsch, Vienne, 1845 ; Ibid., Die neuertvorbenen handschriftl. hebr. Werke, par J. Goldenthal, Vienne, 1851 ; Berlin, Verzeichnùs der hebr. Handschriften, par M. Steinschneider, Berlin, 1878 ; 2 S partie, 1897 ; Karlsruhe, Die Handschriften der grossherzogl. badischen… Bibliothek, 1892, t. n : Orientalische Handschriften /Munich, Die hebr. Handschriften der K, Hofund Staatsbibl., par M. Steinschneider,