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MAMBRE


et célèbre, ne repoussent aucune des deux traductions ou interprétations. — Dans les écrits extra-bibliques, le nom de « chêne » est fréquemment remplacé par celui de « térébinthe s ou même employé simultanément. Voir Chêne, t. ii, col. 657. Cette confusion, ou plutôt cette double appellation, nous devons le faire remarquer dès maintenant, n’a rien de bien surprenant. Le térébinthe, dans les forêts et les bosquets de la Palestine, s’est toujours trouvé mêlé au chêne. Les voyageurs admirent, sur le chemin de Jérusalem à ei-Qoubeibéh, près de Beit-lksa, une magnifique touffe d’arbres où les deux espèces entremêlent leurs troncs et leurs branchages : or, j’ai vu un grand nombre de personnes les prendre, en en approchant, pour un seul

moitié de celle indiquée par tous les écrivains postérieurs. Peut-on supposer qu’au temps de l’historien juif Hébron était plus rapprochée de Mambré ? Suivant plusieurs auteurs, Josèphe a dû écrire « seize stades » (âirî> oraSi’wv t ; ’), la lettre i chiffre (dix) a pu disparaître par l’inadvertance des copistes. Seize stades équivalent à deux milles, distance généralement indiquée, dans la suite, entre Hébron et Mambré. — Après avoir nommé Bethléhem et « r la fontaine de Bethsur où Philippe baptisa l’eunuque », l’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem indique « le Térébinthe ». « Là, ajoute"t-il, habita Abraham et il creusa un puits sous le térébinthe ; c’est là qu’il conversa avec les anges et mangea avec eux. Il y a une basilique d’une grande beauté cons k4° b<4t.H*.

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191. — Lo Haram Remet el-Khalil, près d’Hébron. Angle sud-ouest extérieur. À gauche, l’entrée. D’après une photographie de M. L. Heidet.

arbre ou pour une seule essence, et tandis que les uns y voyaient un superbe chêne vert, les autres les prenaient pour un immense térébinthe. — Le nom « le Térébinthe » a souvent été employé comme nom. propre

  • synonyme de Mambré.

II. Situation. — L’endroit appelé Mambré faisait partie du territoire d’Hébron. « Abraham, dit l’écrivain sacré, vint aux chênes de Mambré qui [sont] à (près d’JHébron. » Gen., xxiii, 19 ; xxxv, 27. La caverne de Macpélah, par rapport à Mambré, était « en deçà » ou « au delà » suivant la position de l’écrivain, lipnê Mamrê’, Gen., xxiii, 17, 20, ou’al-penê Mamrê’. Gen., xxv, 9, xlix, 30 ; L, 13. — Parlant de Mambré en paraphrasant le récit de l’Écriture, Josèphe ajoute : « Abraham habitait près. du chêne (Spûç) appelé Ogygès. C’est une région (xp(ov) dans la terre de Chanaan, non loin de la ville d’Hébron. j> Ant. jud., i, x, 4. Cet arbre, qu’il appelle, Bell, jud., IV, ix, 7, « un très grand térébinthe » (TepéêivOos |ieY Icrr l)i se trouvait à six "stades (environ 1100 mètres) de la ville. Cette distance est moindre de

truite par ordre de Constantin. Du Térébinthe à Hébron [il y a] deux milles » près de 3 kilomètres. Patr. lat., t. viii, col. 792. D’après cet Itinéraire, Mambré était ainsi au nord d’Hébron. Eusèbe confirme ces deux points en indiquant « le village appelé Béthanim, à deux milles du Térébinthe (c’est-à-dire de la tente d’Abraham, ajoute saint Jérôme dans sa traduction), et à quatre milles d’Hébron ». Onomasticon, aux mots, ’Api et Ain, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 58, 59 ; t. xxiii, col. 870. Le village actuel de Beit’Ainên, situé au nord-nord-est d’Hébron, à 6 kilomètres environ (quatre milles romains), répond incontestablement au Béthanim d’Eusèbe et de saint Jérôme. Le Térébinthe ou Mambré était donc aussi, d’après eux, à deux milles au nord d’Hébron. Sozomène, racontant ce que fit Constantin à propos du « Chêne de Mambré », ajoute : « Le lieu appelé maintenant le Térébinthe est situé dans le voisinage d’Hébron, à quinze stades (2800 mètres) au midi… L’endroit est à ciel ouvert et labouré ; il n’y a d’autres maisons (ou constructions) que celles qu’y lit autrefois Abraham, autour du chêne