Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/325

Cette page n’a pas encore été corrigée

619

    1. MALÉDICTION##

MALÉDICTION, MAUDIRE — MALLOTES

620

dictions demandées à Balaam laissa un profond souvenir chez les Hébreux. Deut, xxiii, 4, 5 ; Jos., xxiv, 9 ; II Esd., xiii, 2. Voir Balaam, t. i, col. 1390-1398. Josué profère des malédictions contre ceux qui rebâtiront Jéricho, Jos., vi, 26, et contre les Gabaonites qui l’ont trompé. Jos., IX, 23. Au temps des Juges, Abimélech est maudit par les Sichimites, Jud., ix, 27, 57, et les Israélites maudissent ceux qui marieront leurs filles avec des hommes de la tribu de Benjamin. Jud., xxi, 18. Des malédictions sont ensuite prononcées par Saül contre quiconque mangera avant la victoire remportée sur les Philistins, I Reg., xiv, 24, 28, voir Jonathas, t. iii, col. 1617, - par Goliath contre David, I Reg., xvii, 43 ; par David contre ceux qui lui aliéneraient l’esprit de Saûl, I Reg., xxvi, 19 ; par Sémél contre David, II Reg., xvi, 5-13 ; xix, 21, crime qui doit entraîner la mort du coupable, III Reg., ii, 8 ; par Elisée contre les enfants de Béthel qui l’insultent, IV Reg., ii, 24 ; par Jéhu contre Jézabel, IV Reg., IX, 34 ; par Néhémie contre les Juifs qui épousent des étrangères, II Esd., xiii, 25 ; par Tobie contre ceux qui mépriseront Jérusalem, Tob., xm, 16 ; par les Juifs contre Jérémie, Jer., xv, 10 ; par les défenseurs de Gazara contre les Juifs qui les assiègent, II Mach., x, 34 ; par les’juifs contre l’aveugle-né. Joa., lx, 28. — 2° D’autres malédictions ont un caractère plus général. Les méchants ont la bouche pleine de malédictions. Ps. x, 7 ; xiv (xm), 3 ; Rom., iii, 14. Les hypocrites bénissent des lèvres et maudissent du cœur. Ps. lxii (lxi), 5. Les bénédictions multipliées et importunes deviennent de vraies malédictions. Prov., xxvii, 14. L’impie qui maudit le diable se maudit lui-même. Eccli., xxi, 30. La malédiction sans motif n’a point d’effet. Prov., xxvi, 2. Si elle vient du méchant, Dieu la change en bénédiction, Ps. Cix (cvm), 28, et ce sont les méchants eux-mêmes qui sont maudits, Ps. cix(cvih), 18, avec leur race. Eccli., xli, 12, 13. Le même sort est réservé aux orgueilleux. Eccli., x, 15. La malédiction d’une mèi*e-eause la ruine delà maison. Eccli., iii, 11. Le peuple maudit l’accapareur du blé, Prov., xi, 26, et celui qui dit au méchant : « Tu es juste. » Prov., xxiv, 24. Le serviteur maudit celui qui le traite injustement. Prov., xxx, 10 ; Eccle., vii, 22, 23. NabtiliUiiiwil accusé faussement d’avoir maudit Dieu et le roi. III Reg., xxi, 10, 13. Isaïe, viii, 21, dit que le peuple d’Israël, devenu rebelle, maudira son roi et son Dieu ; il ajoute dans son langage figuré qu’à l’âge d’or, au temps messianique, la vie sera si longue que mourir à cent ans sera considéré comme une malédiction réservée au méchant. Is., lxv, 20. Notre-Seigneur proclame bienheureux ceux que le monde maudit. Matth., v, 11. Les pharisiens maudissaient la foule et l’appelaient ignorante, parce qu’elle s’attachait au Sauveur. Joa., vii, 49. — Sur les malédictions qu’on trouve dans les Psaumes contre les ennemis du poète sacré ou du peuple de Dieu, voir Imprécation, 5°, t. iii, col. 854.

V. Malédictions contre les choses. — Jacob maudit la colère de Siméon et de Lévi. Gen., xlix, 7. La malédiction est portée contre la terre de Méroz, Jud., v, 23, contre Bozra, Jer., xlix, 13, contre la demeure de l’insensé, Job, v, 3, et contre la mémoire de la femme adultère. Eccli., xxiii, 36. Job. iii, 1, et Jérémie, xx, 14, 15, maudissent le jour qui les a vus naître, c’est-à-dire veulent qu’il soit compté comme un jour malheureux. Cf. Eccli., xxiii, 19. Les magiciens maudissent le jour, Job, iii, 8, c’est-à-dire ont le prétendu pouvoir de rendre néfastes certains jours. — La langue bénit et maudit, Jacob., iii, 9, 10, mais les idoles ne peuvent

faire ni l’un ni l’autre. Bar., vi, 65.

H. Lesêtre.
    1. MALIN##

MALIN (LE) (grec : & riov^poç ; Vulgate : malus, malignus), nom donné par antonomase, à Satan ou au démon, parce qu’il est méchant. Dans ce sens, itovripô ; est toujours précédé en grec de l’article. La Vulgate l’a

toujours traduit par malignus, dans I Joa., ii, 13, 14 ; m, 12 ; v, 18, 19. Ailleurs, elle l’a rendu par malus, Matth., xiii, 19 ; IIThess., iii, 3 ; par nequissimus. Eph., vi, 16. — Les commentateurs ne sont pas d’accord entre eux pour savoir s’il faut entendre du Malin ou du mal les passages suivants : 1° Matth., vi, 13, et Luc, xi, 4 : pOaat rjjiâéç àitô toû itovripoû, libéra nos a malo, « délivre-nous du mal (ou du Malin). » On l’entend communément du mal ; Matth., v, 37 : ce qui est en plus (de oui ou de non) est du Malin (ou du mal, mauvais). — 2° Matth., xiii, 38 : *rà 5s ÇtÇàvta, eî<xlv q utot tov rcov^poû, zizania autem, filii sunt nequam, « la zizanie est (la figure) des fils du diable (ou des fils du mal, des méchants). » Comme il est dit au ꝟ. 39 que le diable, êistëoXoç, est figuré par « l’homme ennemi », il ne paraît pas naturel que la zizanie figure aussi le même personnage et, dès lors « fils du mal » doit être un hébraïsme qui signifie simplement « méchants >. — 3° Dans sa prière à son père en faveur de ses Apôtres, Joa., xvii, 15, Jésus dit : « Je ne demande pas que tu les enlèves de ce monde, mais que tu les gardes du mal (ou du Malin) », êx toû novujpoû, a malo. Quelques commentateurs entendent aussi ce terme dans le sens de « mal » et non de « Malin ». II Thess., iii, 3 ; I Joa., v, 19. — L’équivoque dans tous ces passages provient de ce que le texte grec ne permet pas de distinguer si le mot original est à itovujpôç, au masculin, « le Malin, » ou tô m>v>)p<Sv, au neutre, « le mal, » parce que le masculin et le neutre ont la même forme aux cas obliques.

— Les démons sont aussi appelés 7tveûp.a itovripov, Matth., xii, 45 (Vulgate : spiritus nequiores) ; Luc, vii, 21 (spiritus malus) ; viii, 2 (spiritus maligni) ; xi, 26 (spiritus nequiores) ; Act., xix, 12 (spiritus nequam), 13 (spiritus malus), 15 (spiritus nequam), 16 (dsemonium pessimum).

    1. MALLOTES##

MALLOTES (grec : MaUcuTcu ; Vulgate : Mallotœ), habitants de Mallos, ville de Cilicie (fig. 187). Ils sont nom 187. — Monnaie de Mallos.

Tête de Tibrie. — S>. [m]aa.|aq[t]|qn. La ville de Mallos assise, .

tenant une palme ; deux fleuves nageant à ses pieds.

mes avec ceux de Tarse à l’occasion d’une révolte de ces deux villes qui trouvaient mauvais que le roi Antiochus IV Épiphane les eût données en présent à sa concubine Antiochide. II Mach., iv, 30. Le roi vint lui-même pour les calmer et leur donna pour gouverneur Andronique, haut personnage de sa cour, y. 31. Strabon, XIV, v, 16, dit que Mallos était située sur une hauteur près de l’embouchure du Pyrame. Cf. Arrien, Anab., ii, 3. La ville est mentionnée dans Appien, Mithridat., 96, dans Ptolémée, V, viii, 4 ; VIII, xvii, 44, et dans Pline, H. N., v, 27 (22). Scylax, Periplus, 102, Geogr. minor., édit. Didot, t. i, p. 77, dit qu’il fallait remonter un peu la rivière pour arriver à Mallos. Le port de Mallos était Mégarsa. On ne sait à peu près rien de l’histoire de Mallos. On a trouvé dans les environs un grand nombre de monnaies de cette ville. Mionnet, Description de médailles antiques, t. iii, p. 251 ; suppl., t. vil, p. 225 ; Imhoof-Blumer, Annuaire de la Société française de numismatique, 1863, t. vil, p. 89 ; 1886, t. xx, p. 110 ; B. Head, Historia Numorum, in-4°, Oxford, 1887, p. 605606 ; E. Babelon, Les Perses Achéménides, in-8°, Paris, 1893, p. 20, n. 153-155 ; p. 22, n. 164-165 ; Id., Catalogue