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MAISON — MAISON DU BOIS-LIBAN

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Avec le temps, la maison romaine se développa. Voici en quel état apparaît, à Pompéi, la maison de Pansa (fig. 184) : Il y a d’abord l’entrée, ostium, suivie d’un vestibule, donnant accès dans Yairium ; celui-ci est entouré de chambres destinées à divers usages, avec

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184. — Maison de Pansa à Pompéi.

D’après Mazois, Les ruines de Pompéi, t. H, pi. xli-xlh.

Vimpluvium au milieu. Aulond, se trouve Je tablinum, pièce fermée par un rideau, avec deux autres pièces de réception de chaque côté. C’est dans ces pièces que le maître de la maison disposait ce qu’il avait de plus honorable et de plus digne d’être montré à ses hôtes. Un passage ménagé entre le tablinum et une ou deux des chambres latérales menait à une cour ou peristylium, entourée de chambres, munie d’un toit comme celui de l’atrium, et ayant au milieu un bassin rectangulaire, piscina, de dimensions plus grandes que celles

de l’impluvium. Une des chambres latérales, plus spacieuse, servait de salle à manger ou triclinium. Le bassin était parfois entouré d’un viridarium ou jardin dont les ombrages s’étendaient sous les galeries. Au fond du péristyle, une grande pièce appelée cecus (oî » oç, maison) formait un grand salon surélevé de quelques marches, ayant vue par de larges baies sur un grand jardin qui occupait tout le fond de la maison. Dans ce jardin s’abritaient la cuisine et le cellier. Autour de la maison et n’ayant ouverture que sur la rue sont des boutiques et des chambres qui se louaient. Il y avait assez souvent un étage supérieur occupé par les gens de la maison ou mis en location, et aussi une ferrasse, solarium, sur laquelle on prenait le frais. Les pauvres logeaient dans des maisons collectives, dans lesquelles ils prenaient à loyer une ou deux chambres étroites, quelquefois garnies des meubles indispensables. Cf. Rich, Dict. des antiq. romaines et grecques, trad. Chéruel, Paris, 1873, p. 235-238 ; Garnier et Ammann, L’habitation humaine, Paris, 1890, p. 517-564. À Rome, les premiers chrétiens connurent ces différentes espèces de maisons. Saint Paul y loua même un logement dans lequel il resta pendant deux ans. Act., xxviii, 30.

II. Lesêtre.

2. MAISON DE POUSSIÈRE (hébreu Bêt le’afrâh ; Septante : oraoç xaTa Y^wta ô|i<ôv ; Vulgate : Domus Pulveris), localité de Palestine nommée dans Michée, i, 10, et dont la version latine a traduit le nom. Voir Aphrah et Beth-Leaphrah, t. i, col. 735, 1688.

3. MAISON DES FORTS (hébreu : Bê( hag-gibbôrîm ; Septante : B(19aYY « P’|J- » Vulgate : Domus forlium), maison de Jérusalem mentionnée dans le livre de Néhémie. Le chef de la moitié du quartier de Bethsur, Néhémie, fils d’Azboc, lors de la reconstruction des murs de la capitale de la Judée, rebâtit une partie des murailles du sud de la ville jusqu’à la maison des Forts. II Esd., iii, 16. Ces « forts » sont la traduction du mot hébreu gibbôrîm. Dans l’histoire de David, ce nom de gibbôrîm désigne les guerriers qui, s’étant attachés à sa fortune, se distinguèrent par leur vaillance et leur intrépidité. Voir Armée, ii, 3°, t. i, col. 973. Quelque souvenir de ces gibbôrîm se rattachait-il à la maison mentionnée dans II Esd., iii, 16 ? On ne peut ni l’affirmer ni le nier.

4. MAISON DU BOIS-LIBAN (hébreu : bêf ya’ar hal-lebdnon ; Septante : oi’-xoç épurai toC Aiêâvou ; Vulgate : domus saltus Libani), l’un des palais bâtis à Jérusalem par le roi Salomon. Il est certain que le roi avait élevé des constructions en différents lieux de son royaume et particulièrement dans le Liban. 1Il Reg., îx, 19 ; Cant., vii, 5. Mais la maison du Bois-Liban, à raison de la place qu’occupe sa description, III Reg., vu, 1-7, ne peut être que l’une des constructions royales bâties dans la capitale et à proximité du Temple. Cf. Ezech., xi.ui, 8 ; II Esd., iii, 25.

I. Son emplacement. — Cette maison occupait, ainsi que les autres palais de Salomon, la colline d’Ophel, au sud-est du Temple. Voir Jérusalem, t. iii, col’. 13541357. Elle faisait partie d’un ensemble de constructions qu’énumère le livre sacré et qui étaient probablement espacées sur un terrain entouré d’une muraille. Les palais égyptiens se composaient d’une suite de pavillons disséminés dans des jardins protégés par des murs élevés. Cf. Lenormant, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, 1887, t. iii, p. 393. Il est assez à croire que Salomon, pour plaire à la fille du roi d’Egypte devenue son épouse, chercha à reproduire sur la plateforme de la colline d’Ophel quelque chose de ce qui se faisait sur les bords du Nil. Cf. Josèphe, Ant. jud., VIII, v, 2. Trois constructions principales sont donc mentionnées : la maison du Bois-Liban, Ja maison d’habitation de Salomon dans une cour différente et enfin la maison