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MAIN — MAISON


I Pet., v, 6, répand ses bienfaits sur l’homme et lui assure son aide quand elle est avec lui, Luc, i, 66, ou quand elle se repose sur lui. II Par., xxx, 12 ; I Esd., vu, 6, 9, 28 ; viii, 18, 22, 31 ; II Esd., ii, 8, 18 ; Is., i, 25 ; Zach., xiii, 7, etc. Elle se repose encore sur certains hommes pour leur communiquer l’esprit prophétique. III Reg., xviii, 46 ; IV Reg., iii, 15 ; Is., viii, 11 ; Ezech., i, 3 ; iii, 14, 22 ; viii, 1 ; xxxvii, 1, etc. — 2° Les mains du Fils de Dieu fait homme devaient être percées. Ps. xxii (xxi), 17. Cf. Zach., xiii, 6, et Lion, t. iii, col. 278.

II les montra en cet état après sa résurrection. Luc, xxiv, 39, 40 ; Joa., xx, 20-27. — Sur la « main » dans le sens de stèle ou de monument commémoratil, voir Main d’Absalom. H. Leséthe.

2. MAIN D’ABSALOM (hébreu : yâd’dbsâlôm ; Septante : jçelp’Aêeacayû)i. ; Vulgate : manus Absalom), nom du monument ou massébéf qu’Absalom s’était érigé de son vivant dans la Vallée du Roi. II Reg., xviii, 18. Le massébéf était une stèle, gt^Xïi, titulus, une pierre dressée sur laquelle on pouvait graver une inscription. D’après Josèphe, Ant. jud., VII, x, 3, « Absalom s’était érigé dans la Vallée royale une colonne de marbre, (TC^Xriv Xt’60u [iapp-ocpivou, placée à deux stades de Jérusalem, qu’il appela sa main, î8(av xe’P « i disant que, si ses fils périssaient, son nom du moins resterait sur cette colonne. » Il y avait donc vraisemblablement une inscription sur cette stèle. Cf. C. Erdmann, De monumento Absalomi, dans le Thésaurus de Hase et Iken, Leyde, 1732, t. i, p. 685-692. Le monument appelé aujourd’hui Tombeau d’Absalom, bien que lui aussi à deux stades de Jérusalem, ne saurait être confondu avec la stèle primitive, tant à raison de son importance que de son architecture très postérieure. Voir Absalom, t. i, col. 98, et de Saulcy, Voyage autour de la Mer Morte, Paris, 1853, t. H, p. 291-295 ; V. Guérin, Jérusalem, Paris, 1889, p. 199-200. Il se peut que lastèle ait été élevée à cet endroit et remplacée plus tard par un monument plus considérable, de style qui accuse soit l’enfance, soit la décadence de l’art. — Mais pourquoi ce nom de « main » attribué par Absalom à sa stèle ? Déjà Saûl s’était érigé sur le Carmel une yâd, yùç>, que la Vulgate appelle fornix triumphalis, « arc de triomphe. » I Reg., xv, 12. Dans Isaïe, lvi, 5, le Seigneur promet de donner dans sa maison, à ceux qui lui seront fidèles, yâd vâiêm, tôtioç 6vo[j.a<rr6ç, locus et nomen. Le mot yâd peut en effet avoir aussi le sens d’emplacement, Deut., xxiii, 12 (13) ; Is., lvii, 8. bien que dans ce dernier passage le sens de stèle ne soit pas absolument improbable. Il n’est pas à croire que dans l’expression « main d’Absalom », le mot yâd ait le sens d’ouvrage, par substitution de la cause à l’effet. Cette explication ne conviendrait pas aux autres passages. On a retrouvé bon nombre d’anciennes stèles puniques au sommet desquelles était gravée une main. Voir t. i, fig. 238, 239, 240, col. 909, 910 ; t. ii, fig. 599, col. 1903 ; fig. 675, col. 2295 ; t. iii, fig. 75, col. 342. Cette main ouverte est dressée vers le ciel, généralement à la pointe du cippe ou de la pyramide (fig. 178). Les Arabes la peignent encore en noir sur la chaux blanche qui enduit leur maison ; elle éloigne le mauvais œil. Cf. Babelon, Manuel d’archéologie orientale, Paris, 1888, p. 282. Cette représentation a dû être traditionnelle chez les Phéniciens, et, comme ces derniers étaient les entrepreneurs des travaux d’art chez les Hébreux, on en peut conclure que les stèles de Saül et d’Absalom appartenaient à la facture phénicienne, ou que tout au moins elles l’imitaient. Il semble assez naturel dès lors que le nom de yâd ait été attribué aux cippes, aux colonnes ou aux pyramides qui portaient une main sculptée. On ne signale pas en Palestine de cippes sur lesquels soit gravée ou sculptée une main. Mais l’intention d’Absalom, en faisant dresser son monument, était manifeste, « De son vivant, Absalom s’était fait ériger un monument dans la Vallée du roi ; car il disait : Je n’ai point de fils par qui le souvenir de mon nom puisse être conservé. » II Reg., xviii, 18. Le mort, enfoui en terre, à l’abri de toute profanation, voulait encore faire figure

178. — Stèle votive de Carthage

D’après Corpus inscriptionum semiticarum,

pars. I, t. iii, pi. xlv.

parmi les vivants. La stèle funéraire perpétuait son souvenir. Les inscriptions phéniciennes présentent des formules très conformes à l’idée attribuée à Absalom : cippe élevé « de mon vivant », « cippe parmi les vivants, » « cippe mémoire parmi les vivants, » « au-dessus de la couche de mon repos éternel. » Cf. Corpus inscript, phœnic., 46, 58, 59, 116 ; Lagrange, Études sur les religions sémitiques, dans la Revue biblique, 1901, p. 235.

H. Lesêtre.

M AIR, MAIRE, MAJOR John, théologien écossais, . né à Gleghorn en 1469, mort à Saint-Andrew vers 1550. Il vint à Paris pour terminer ses études et y obtint le titre de docteur en théologie. De retour en Ecosse, il fut nommé à une chaire de l’université de Saint-Andrew. Il revint bientôt à Paris, où il enseigna au collège de Montaigu. Vers 1530 il était de nouveau à Saint-Andrew et en 1549 il se déclarait ouvertement pour l’établissement d’une Église nationale écossaise. Parmi ses écrits on remarque : Literalis in Malthmum expositio, in-4°, Paris, 1518 ; Luculentse in IV Evangelia expositiones, in-*, Paris, 1529. — Voir G. W. Sprott, dans Dictionary

of National Biography, Londres, t. xxxv, 1893, p. 386.’

B. Heurtebize.

1. MAISON (hébreu : bâît, bêt, à l’état construit, analogue à l’assyrien bîtu ; Septante : otxîa, oi’xoç ; Vulgate : dortius), construction destinée à servir d’habitation. Sur l’habitation des nomades, ’ohél, voir Tente.

I. Au sens propre. — 1° La maison désigne d’abord l’habitation de l’homme. Il en est très fréquemment question dans la Bible. Gen., xix, 2 ; Num., xxx, 11 ; Deut., xxii, 20, etc. Quelquefois une. maison, par suite de sa situation, peut être envahie par une moisissure malsaine, appelée « lèpre des maisons ». Lev., xiv, 35-