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MAHANAÏM — MAHANÉH-DAN


l’ancienne. L’identité stricte est toutefois moins difficile à accepter, si l’on se met dans les conditions dans lesquelles se trouvaient les anciens, au xie siècle avant l’ère chrétienne. Les villes fortes d’Israël étaient en réalité des villages, souvent fort petits, protégés seulement par un mur assez rustique, avec une porte, comme on en voit encore plusieurs aujourd’hui en Palestine. Gabaa, le village d’origine de Saûl, en tout semblable aux autres, n’avait point cessé jusqu’à sa mort d’être la capitale d’Israël. Les détails sur les circonstances de la mort de son fils et successeur, Isboseth, nous montrent sa demeure, à Mahanaïm, dans les conditions d’une simple maison de villageois. II Reg., iv, 5-6. Si l’on excepte Jérusalem où David s’était fait construire par les Phéniciens,

tentes pour s’abriter en dehors des villes, quand ils ne préféraient pas rester en plein air. Dans ces conditions il n’y a pas à exiger de Mahnéh ce que l’on pourrait demander à des villes de garnison ou aux capitales de notre époque.

Les palestinologues du reste, depuis que Seetzen, en 1806, leur a signalé la survivance du nom de iS.alj.neh, conviennent que ce nom doit être, celui de Mahanaïm légèrement altéré dans sa finale et que son site pourrait être (bien que la plupart nous l’affirment catégoriquement, ils ne connaissent l’endroit que par ouï. dire) celui même de Mahanaïm. Voir Seetzen, Reisen durch Pai&stina, in-8°, Berlin, 1854, 1. 1, p. 385 ; S. Merill, East of the Jordan, 2e édit., in-8°, New-York. 1883, p. 355,

175. — La fontaine de Hafynéh. D’après une jhotographie de M. L. Hcidet.

II Reg., v, 11, une habitation plus luxueuse et où il avait commencé à s’entourer d’un personnel plus nombreux, l’aspect des autres villes du royaume n’avait point changé : les détails de l’histoire et les constatations faites sur l’emplacement des cités bibliques les plus célèbres et les plus importantes nous en assurent pleinement. Mahnéh d’ailleurs est situé à l’arrière, à l’orient des ravins rocheux, profonds et escarpés qui déchirent les premiers plans des montagnes de l’Adjloûn, du côté du Ghôr ; ces monts étaient jadis comme naguère encore d’immenses et inextricables forêts de chênes où en abattant quelques arbres on pouvait fermer tous les passages mieux que par les fossés les plus larges et les tours les plus élevées ; Isboseth et David pouvaient chercher là une retraite plus sûre que dans la forteresse la plus puissante et munie de défenseurs nombreux. Ni l’un ni l’autre n’avaient à installer alors une milice régulière et permanente ; leurs armées étaient composées de masses de paysans accourus pour la circonstance, apportant avec eux, ainsi que le pratiquent encore aujourd’hui les Arabes Bédouins, leurs provisions et leurs

433 ; Rich. von Riess, Biblische Géographie, in-f°, Fribourg-en-Brisgau, 1872, p. 60 ; Id., Bibelvtlas, m-i", ibid., p. 19 ; de Saulcy, Dictionnaire topographique abrégé de la Terre-Sainte, in-12, Paris, 1877, p. 217 ; Van Kasteren, Bemerkungen àber einige alte Ortschaften in Ont Jordanland, dans la Zeitschrift der deutschen Palàstina-Vereins, t. xiii, 1890, p. 205 ; Schurer, ibid, , t. xx, p. 2 ; Armstrong, Names and Places in the Old Testament, in-8°, Londres, 1887, p. 187 ; Conder, Heth and Moab, in-8°, Londres, 1889, p. 177-180 ; Guthe, Géographie des Alten Palâstina, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1897, p. 257. L. Heidft.

    1. MÀHANÉH-DAN##

MÀHANÉH-DAN (hébreu : Mahanêh-Ddn ; Septante : IIap£[ioo)ài Adcv ; Vulgate : Castra Dan, « camp de Dan » ), nom donné à une localité située près età l’ouest de Cariathiarim, t. ii, col. 273. Elle fut ainsi appelée parce que les Danites y campèrent, lorsqu’ils se rendirent du sud de la Palestine dans le’nord pour s’emparer de la ville de Laïs. Jud., xviii, 12. Mahanéh-Dan était situé entre Saraa et Esthaol, Jud., xiii, 25, et faitait