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MAHANAÏM


assez long â Mahanaïm. C’est de là qu’il semble avoir envoyé ses messagers à son frère Ésau résidant en Séir, pour l’avertir de son retour de Mésopotamie, et là aussi vraisemblablement qu’il attendit leur retour. Gen., xxxiii, 1-6. — Mahanaïm faisait partie à l’arrivée des Israélites, du royaume de Basan, gouverné alors par le roi Og ; aussitôt après la conquête, elle fut attribuée par Moïse à la tribu de Gad, désignée pour résidence aux lévites de la famille de Mérari et une des quatre villes de refuge de la Transjcrdane. Jos., un, 26-30 ; xxi, 37-38. Il semble de là, que dès lors il y avait en cet endroit une ville qui prit le nom donné à cette localité par Jacob. — Saùl et son fils aîné Jonathas étant tombés sur le champ de bataille, aux monts de Gelboé, Abner cousin du roi et

même à la porte de Mahanaïm la nouvelle de l’issue de la bataille. On sait comment, en apprenant bi mort d’Absalom, il se laissa aller à la plus amère douleur et comment, repris durement par Joab, il sécha ses larmeset revint à la porte recevoir les hommages de ses fidèles sujets. Il attendit à Mahanaïm que les principaux de Juda vinssent le rappeler et le ramener à Jérusalem. II Sam. (II Reg.), xvii, 24 ; xix, 15. — Lorsque Salomon divisa le pays d’Israël en douze préfectures, la Transjordane en eut trois : une au sud du Jaboc et deux au nord. Mahanaïm fut le chef-lieu de la prélecture occidentale du nord qui devait comprendre à peu près tout le district d’Adjloûn. Elle fut confiée à Ahinadab, fils d’Addo. III Reg., iv, 14. Il n’es’t plus parlé da

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174. — Khirbet Mafynéh. D’après une photographie de M. L. Heidet.

chef de son armée, redoutant sans doute les Philistins et peut-être aussi David aussitôt acclamé roi, à Hébron, par la tribu de Juda, persuada à Isboseth, fils de Saûl, de s’établir à Mahanaïm. Isboseth y fut reconnu pour roi par tout Galaad, c’est-à-dire par tout le peuple de la Transjordane et par les autres tribus occidentales. II Sam. (II Reg.), ii, 8-10. Mahanaïm devint ainsi la capitale du premier royaume d’Israël. C’est de Mahanaïm deux ans après que partit Abner pour porter la guerre à l’occident, contre le compétiteur du fils de Saûl. Battu à Gabaon par Joab, il regagna Mahanaïm avec les débris de sa troupe. II Reg., ii, 17, 29. Isboseth régna sept ans à Mahanaïm et y fut assassiné par les deux bérothains Baana et Réchab. II Reg., iv, 6. — Quelques années plus tard, David, fuyant devant son fils révolté Absalom, vint à son tour chercher un refuge à Mahanaïm. Il y fut assisté par Sobi, fils de Nalias, roi des Ammonites, et par plusieurs Galaadiles, parmi lesquels se distingua Berzellaï de Rogelim. Le roi organisa la troupe des fidèles qui 4’avaient accompagné ou rejoint, mais après en avoir confié le commandement à Joab, il attendit lui Mahanaïm dans la suite. Mafrnéh n’a point d’histoire. IV. Difficultés pour l’identification. — Au souvenir de ces faits, en présence de Mahnëh, on se demande : comment une localité d’apparence si commune a-t-elle pu être choisie pour résidence royale et capitale d’Israël, par Abner et par. Isboseth ? comment dans des conditions si peu aptes à en faire une ville de défense David et les siens menacés par les troupes d’Absalom ont-ilspu la prendre pour le lieu de leur refuge ? comment d’ailleurs cette localité si restreinte aurait-elle pu accueillir les uns et les autres avec leur suite ? Dans l’état de* choses où nous vivons aujourd’hui et avec nos conceptions, l’identité stricte de Mafjinéh avec Mahanaïm doit nous paraître en effet inadmissible ; tout ce que l’on pourrait concéder, ce serait, ce semble, l’identité des noms, que Mafynéh procède traditionnellement de l’autre. Malynéh, établi dans la région de Mahanaïm, peut avoir pris d’elle son nom ; ou bien, après la destruction de leur ville ses habitants ont pu, comme le fait s’est reproduit en maints endroits, transporter son nom à la nouvelle localité rebâtie un peu plus loin pour remplacer