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MAGEDDO (PLAINE DE) — MAGIE


et Mageddo, dans II Par.), région près de Mageddo où le roi Josias fut mortellement blessé d’une flèche, en cherchant à s’opposer au passage de l’armée égyptienne conduite par le roi Néchao II. Le prophète Zacharie, faisant allusion à ce fait, s’exprime ainsi d’après l’hébreu et la Vulgate : « En ce jour-là il y aura un grand deuil à Jérusalem, pareil au deuil d’Adadremmon, dans la plaine de Megiddon ; » les Septante dnt traduit la seconde partie : « pareil au deuil de l’olivier’coupé dans la plaine, s w ; xototôc poôvo ; èv neiftp Èxxojtrojj.évov, prenant les deux noms Remmon et Megiddon pour des noms communs. La plupart des interprètes, avec les massorètes et la Vulgate, ont vii, au contraire, dans ces mots les noms propres de deux localités et les prophètes une allusion à la mort de Josias racontée par les Paralipomènes. Cf. Adadremmon, t. i, col. 167-170. Dans le récit de cette mort reproduit par l’historien Joséphe, au lieu de & dans la plaine de Mageddo » on lit i près de la ville de Menden », xaT » Mév8>]v mSXtv. Ant. jud., X, v, 1. MlvSïiy est, selon toute apparence, une erreur de copiste pour MéySlv ou MsyS^v. L’expression « près de la ville » n’apporte aucune modification au récit biblique ; elle constate seulement que la plaine de Mageddo, comme il se déduit de son nom même, était toute voisine de la ville de Mageddo dont elle porte le nom. Reland réfute les raisons des exégètes qui pourraient tirer prétexte de l’expression biblique : « Josias accourut à sa rencontre [de Néchao], » pour voir dans la Mageddo nommée en ce passage, une ville différente de la célèbre Mageddo de l’histoire, située en Issachar dans le territoire d’Israël, et prétendre qu’il faut la chercher dans le royaume de Juda. Ces paroles, de leur nature, laissent toute latitude pour la recherche du site, et le royaume d’Israël ayant été détruit, rien ne pouvait empêcher le roi Josias de venir à la grande plaine attendre l’arrivée de l’armée égyptienne. Adrien Reland, Palsestina, p. 893-894. — Les écrivains pour qui l’ancienne Mageddo est représentée par Medjedda’localisent en conséquence près de cette ruine, « la plaine » de Mageddo où fut blessé Josias. Elle est pour eux soit la partie du Ghôr s’étendant entre le Khirbet Medjedda’et Beisan, soit la large vallée commençant sous Zefa’in et aboutissant également à Beisan, parcourue par le nahar Djaloud et appelée de son nom ouatd’Djalûd, « la plaine de Djaloud. » Cf. Armstrong, Narnes and Places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 123. C. R. Conder aux passages cités, Mageddo 1 et 2. — Pour tous les autres, la « plaine de Mageddo » c’est la grande plaine se développant à l’est, au pied des collines où gisent les ruines appelées KhirbetLedjûn. Elle s’étend en largeur de cette localité à l’ouest, jusqu’à Zera’in à l’est et en longueur de Somoniniéh et le groupe de collines unissant les monts de Nazareth au Carmel au nord, jusqu’à Djénin au sud. C’est la plaine actuellement appelée le Merdj ibn’Amer, la plaine de Jezraël ou d’Esdrelon de la Bible et « la grande plaine », tô p.iytz raêtov, de Josèphe, d’Eusèbe et des Gréco-Romains. Les paroles mêmes de Zacharie fournissent des arguments qui peuvent paraître décisifs. La conclusion des commentateurs faisant une localité d’Adadremmon, paraît de beaucoup la mieux fondée. Les palestinologues Van de Velde, V. Guérin et après eux plusieurs autres voient le nom de cette ville conservé avec une légère modification dans celui de Rummânéh, petit village arabe dont les citernes attestent l’antiquité. Rummonéh est situé à douze cents mètres, au nord-nord-ouest de Ta’nâk et à quatre kilomètres au sud de Ledjoùn, à l’issue des gorges du Carmel et sur la lisière du Merdj. Non loin de Rummânéh on voit les traces d’une ancienne voie aboutissant au territoire de Ledjûn, après avoir suivi la vallée appelée ouadi’Ard ainsi nommée elle-même du nom d’une ruine ou Khirbet’Âra’: ce nom qui n’est pas nouveau, puisque Ibn et Khordâbéh (vers 860), le plus ancien des géographes arabes connus, cite Y ouadivra", par laquelle

passe le chemin de Ledjûn à Ramléh. par Qalunsaûah, Géographie, édit. Gœje, Leyde, 1889, p. 144. Le nom de cette vallée et de cette ruine pourrait bien rappeler celui d’Aruna ou Aalûna, où les documents égyptiens placent la dernière station de Touthmès avant d’atteindre Mageddo. Quoi qu’il en soit, cette ancienne voie, selon toute vraisemblance, parcourait le tracé suivi par les anciens Égyptiens se dirigeant vers le nord. Josias ne pouvait mieux se placer pour attendre le passage de Néchao que près des collines situées au nord-ouest de l’actuelle Rummânéh. Si cette localité, comme il y a tout lieu de le croire, représente réellement l’antique Hadad-Remmon, le Merdj Ibn’Amer est incontestablement « la plaine de Mageddo », de Zacharie et des Paralipomènes, puisqu’il n’y en a pas d’autres en cette région ; il peut au moins revendiquer pour lui toute la probabilité qui s’attache au nom de Rummânéh et & sa situation. Il n’est pas nécessaire de le faire remarquer, l’argument a la même valeur pour Ledjûn. Si la Bible place le champ de bataille sur lequel tomba Josias à Adadremmon ; si Josèphe, à une époque où le nom de Mageddo n’avait pas péri encore, peut le localiser près de cette dernière ville, n’est-ce pas à cause de la proximité immédiate des deux localités ? Si Rummeneh répond en réalité au site d’Adadremmon, aucune autre localité ne peut mieux représenter Mageddo que Ledjûn. Voir Esdrelon, t. H, col. 1945-1949 ; Jezraél 3, t. iii, col. 1544.

L. Heidet.

IMAGEDDON. Mageddo est ainsi appelée dans la Vulgate. Zach., xii, 11. Voir Mageddo.

    1. MAGETH##

MAGETH (grec : MaxsS, Moexéë), ville forte de Galaad qui fut prise par Judas Machabée avec Casbon et Bosor. I Mach., v, 26, 36. Judas fit cette campagne pour délivrer des Juifs qui s’y étaient retranchés dans leur quartier afin d’échapper aux Ammonites. Cette ville n’a pas été identifiée.

    1. MAGICIEN##

MAGICIEN (grec : nâ-p ? ; Vulgate : magus), celui qui pratique la magie. Le mot magus se lit plusieurs fois dans la Vulgate, dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, mais aucun mot hébreu ne correspond exactement à notre terme « magicien » et le [lâyoç n’est nommé avec cette signification dans le texte grec original du Nouveau Testament que Act., xiii, 6, 8, où Barjésu, appelé aussi Élymas (voir 1. 1, col. 1461), est qualifié de ce titre. Les mêmes Actes, viii, 9, disent que Siméon de Samarie était [loq-evwv, ce que la Vulgate traduit par fuerat magus. Dans l’Ancien Testament, le mot magus, & magicien, » de la Vulgate. rend les mots hébreux suivants : id’onim (Septante : ï^a.azfii.t^oi), Lev., xix, 31 ; ’ôb (Septante : l-Fi&rnQuxùQm), II Par., xxxiii, 6 ; hd’-'ôbôt (Septante : ÏYYoçffTpe|iu5ôoi), Lev., xx, 6 ; I Reg., xxviii, 3, 9 ; hd-’aUafîm (Septante : iiâyot), Dan, i, 20 ; il, 2, 10, 27 ; iv, 4 ; v, 7, 15. Au t. 11, de ce même chapitre, la Vulgate, par suite d’une interversion, a rendu par magi le chaldéen hartummîn, tandis qu’elle a traduit par ineantatores le mot’âsfîn. Pour la signification de ces mots hébreux et chaldéens, voir Magie ; Divination, t. ii, col. 1443-1446.

    1. MAGIE##

MAGIE (grec : u^y’**) « xviri, Vulgate : magica ars, Sap/, xvii, 7 ; yjiyûa, Vulgate : magia, Act., viii, 11), art prétendu d’obtenir, par certains procédés, des résultats qui sont inaccessibles aux moyens naturels et étrangers à l’intervention divine. La magie n’a pas de nom générique en hébreu ; elle n’est désignée dans cette langue que par les noms de ceux qui l’exercent. Parmi les résultats cherchés et en partie réalisés par la magie, on peut signaler l’assujettissement à la volonté humaine d’esprits, de génies ou de démons, leur évocation et leur conjuration, la production de phénomènes extranaturels, apparitions d’esprits, révélations de choses à venir, in-