Palestine. Dans les murs on remarque de nombreuses pierres d’un bel appareil, taillées avec un grand soin et contrastant avec le petit appareil moderne au milieu duquel elles se trouvent. Ces pierres appartenaient à d’anciennes constructions dont les débris et les arasements se rencontrent partout sur la colline. Quelques tronçons de colonnes et un superbe linteau en pierre trouvés vers la partie nord-ouest du village paraissent avoir appartenu à une église chrétienne du rve ou du ve siècle. Les citernes dans lesquelles sont recueillies les eaux de pluie sont toutes antiques et la plupart accusent par leur forme en entonnoir la période la plus reculée. Les alentours de Mukhmas sont dénudés, à l’exception d’un joli petit vallon au nord-est couvert d’un bosquet de vigoureux et féconds oliviers.
mille hommes qui devaient occuper deux à deux les chars de guerre, suivant l’antique méthode. L’infanterie par la multitude « était pareille au sable du rivage de la mer ». L’armée vint dresser son camp à Machmas. I Reg., xm, 5, 11. Au nord de Mukhmas, à moins d’un kilomètre, au milieu d’un terrain peu accidenté, s’élève un monticule appelé Tell eWAskar, « . la colline de l’armée [ ?], » et l’on se demande si ce nom ne serait pas un souvenir remontant à cette époque lointaine. Si aucun document positit ne l’affirme, la commodité de l’endroit permet du moins de penser que c’est là que l’armée d’iDvasion a dû fixer son centre, en face de Gabaa de Benjamin où s’était groupée l’armée d’Israël. Saûl, à l’approche de l’ennemi dont il ne pouvait soutenir le choc, à cause de l’infériorité numérique de sa troupe, avait en eûet
161. — Mukhmas. D’après une photographie de M. L. Heidet.
III. Histoire. — 1° Machmas est célèbre dans l’histoire d’Israël par l’exploit de Jonathas, fils aîné de Saûl, accompli sur son territoire, dans la première guerre .soutenue contre les Philistins. Aussitôt après son élection, le nouveau roi s’était empressé, avec les deux mille hommes qu’il avait gardés, d’occuper « Machmas et la montagne de Béthel *, c’est-à-dire toute la région montagneuse du versant oriental, depuis la vallée au sud de Machmas, aujourd’hui Vouâd’es-Soueînît, jusqu’à Béthel et aux monts presque inaccessibles sur lesquels s’élèvent maintenant Taîbèh, et Kefr-Malik et qui prolongent la montagne de Beitîn au nord-est. I Reg., xiii, 2. Jonathas, avec les mille hommes que son père lui avait laissés, avait attaqué et détruit le poste des Philistins de Gabaa, en lace de Machmas, de l’autre côté de la vallée, et s’y était établi. Les Philistins avaient aussitôt réuni une armée formidable : elle était composée, d’après le texte actuel, de trente mille chariots, mais il laut sans doute lire trois mille, nombre auquel correspondent les six mille cavaliers de la troupe, c’est-à-dire les six
abandonné Machmas et s’était replié sur Gabaa où était déjà son fils Jonathas. I Reg., xiii, 15-16. Un poste (massab) de Philistins avait été détaché du gros de l’armée pour garder le passage entre Machmas et Gabaa (nta’âber Mikmàs). C’est le sens du ꝟ. 23 de l’hébreu, différemment rendu par les Septante et la Vulgate, Selon les premiers « [un détachement] sortit de la station des étrangers au delà de Machmas », d’après la version latine jta station des Philistins sortit pour passer vers Machmas ». Les traductions sont peu d’accord avec le contexte ou peu intelligibles. Le texte hébreu, justifié par la nature du terrain, paraît le seul exact. — Jonathas cependant, voyant la petite armée de Saül se dissoudre de jour en jour et las d’attendre, résolut d’attaquer le poste établi sur le bord de la vallée. « Viens et passons au poste (masçab) des Philistins qui est de l’autre côté, » dit le jeune guerrier à son écuyer. 4 Or, il y avait, ajoute le récit, entre les passages (la descente et la montée) par où Jonathas cherchait à passer vers le poste des Philistins, des blocs de rocher élevés, un au passage