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    1. MACHABÉES##

MACHABÉES (LIVRES DES)

496

Avant J.-C.

167 166-165 166-165 165-164 165-164 165-164 164-163 164-163

163 163-162

162

162 162-161

TABLEAU COMPARÉ DES PASSAGES PARALLÈLES

DANS LES DEUX LIVRES DES UACHABÉES (SUITE).

Soulèvement de Mathathias

Premiers exploits de Judas Machabée

Ses victoires sur Nicanor et Gorgias

Première expédition de Lysias

Dédicace et purification du Temple

Judas fortifie Jérusalem et Bethsura..

Campagnes de Judas contre les peuples païens voisins… Mort d’Antiochus Épiphane, avènement d’Ajitiochus Eupator Seconde expédition de Lysias en Judée. Traité de paix…

Troisième expédition de Lysias. Nouveau traité

Mort d’Antiochus Eupator, avènement de Démétrius I"…

Alcime grand-prêtre.

Expédition de Nicanor contre les Juifs

I lUcn.

Il Macs.

H, 1-70. »

in, 1-26.

VIII, 1-7,

m, 27-1V, 27.

VIII, 8-36.

IV, 28-35. »

IV, 36-59.

X, 1-9.

IV, 60-61.

B

V, 1-68.

X, 15-38 ; xtr, 3-46.

VI, 1-16.

ix, 1-29. »

X, 10-14 ; XI, 1-38.

VI, 17-63.

xiii, 1-26.

vu, 1-4.

XIV, 1-2.

VII, 5-25.

Xiv, 3-14.

VII, 26-50.

xiv, 15-xv, 40.

L’auteur du second livre complète le récit du premier, il y ajoute des noms de personnages qui n’y figurent pas, II Mach., iv, 29 ; viii, 32, 33 ; xii, 2, 19, 24, 35 ; xiv, 19 ; ou des circonstances nouvelles, iv, 14 ; 21, 30 ; v, 7-9, 22-23 ; viii, 33 ; x, 13 ; xiii, 4. On voit donc qu’il est indépendant du premier et que l’auteur a eu entre les mains d’autres sources. — Sur l’accord des deux livres des Machabées, voir F. X. Patrizi, De con~ sensu utriusque libri Machabmorum, in-4°, Rome, 1856.

VII. VALEUR HISTORIQUE DU SECOND LIVRE. — La

valeur historique du second livre des Machabées est considérée par les rationalistes comme bien inférieure à celle du premier. Th. Nôldeke, Die allestamentliche Literatur in einer Reihe von Aufsâtzen dargestellt, in-8°, Leipzig, 1868, p. 99-100. — 1° D’après lui, la première lettre renferme deux données chronologiques contradictoires, l’an 144-143, i, 7, et l’an 125-124, au jꝟ. 10°. — La réponse est facile. De ces deux dates, la dernière est celle de la présente lettre et l’autre celle d’une lettre antérieure. —2° Mais, ajoute-t-on, les Juifs de Palestine ont-ils attendu.quarante ans pour inviter leurs frères d’Egypte à célébrer la fête de la Dédicace établie par Judas Machabée ? — Rien rie dit qu’ils ne l’avaient déjà fait. Peut-être en était-il question dans la lettre de 144-143. Ces rappels n’étaient pas inutiles dans un pays où le grand-prêtre Onias IV, s’étant réfugié à Léontopolis, sous Ptolémée VI Philométor, un temple, semblable à celui de Jérusalem, avait été bâti, contrairement à la loi. Josèphe, Ant. jud., XIII, iii, 1. — 3° Les objections contre la seconde lettre ne portent que sur le caractère miraculeux des faits, il n’y a donc pas à s’en occuper pour ce qui regarde la valeur historique du document. — 4° Dans la seconde partie, J. E. Cellerier, Introduction à la lecture des Livres Saints, in-8°, Genève, 1832, p. 350, note, remarque que le récit de II Mach., ix, est incompatible avec II Mach., i, 10-17, et I Mach., vi, 1-16. La mort d’Antiochus IV Épiphane est, dit-il, raconlée de trois façons différentes. À cette objection on répond : 1. Dans I Mach., vi, et dans II Mach., ix, il s’agit bien de la mort du même Antiochus IV. Il n’y a pas de contradictions entre les deux récits. Le mot Élymaïs, I Mach., vi, 1, n’est pas un nom de ville, il faut lire’Eirriv âv’EXuu, a16t, èv tïj riep<riBi, itriXtc ê’voojoç, c’est la leçon des meilleurs manuscrits. Cf. Diodore de Sicile, xxviii, 3. Voir Élymaïde, t. ii, col. 1711. Ce texte n’est pas en désaccord avec II Mach., IX, 2, qui désigne Persépolis comme la ville dont Antiochus avait voulu piller le temple. Dans I Mach., vi, 4, Antiochus s’en retourne vers Babylone ; dans II Mach., ix, 3, il meurt près d’Ecbatane. Rien n’empêche qu’il meure en route, avant d’être arrivé au but de son voyage. La preuve en est que dans I Mach., mi, 5, c’est sur la route de Perse, qu’il apprend la défaite de ses troupes, rfiv et ; Xltpaiox, et d’après II Mach., îx, 3, en Médie puisque c’est près

d’Ecbatane ; l’auteur du premier livre des Machabées emploie un terme général que précise le second. Celui-ci indique Ecbatane comme la grande ville près de laquelle se trouve Antiochus, qui suivait probablement en sens inverse le chemin qu’avait suivi Alexandre, c’est-à-dire la route qui va de Persépolis à Ecbatane par Tabès et Aspadana. D’après Polybe, xxxi, 11, et saint Jérôme, In Daniel., xi, 44, t. xxv, col. 573, qui cite Porphyre, c’est à Tabès, en Perse ou, plus exactement, en Paratacéne qu’il mourut, après avoir tenté de piller le temple de Diane en Élymaïde. Le récit de la mort de l’Antiochus dont il est parlé dans II Mach., i, 14-16, diffère des deux autres par des traits essentiels. Quelques exégètes prétendent qu’il s’agit ici d’Antiochus III et non d’Antiochus IV. Ils rapprochent le récit biblique de celui des auteurs profanes sur la mort d’Antiochus III et y trouvent de notables coïncidences ;

En effet, la lettre dit que l’Antiochus, dont elle raconte la mort, fut tué par les prêtres du temple de Nanëe parce qu’il voulait piller ce sanctuaire. Nanée est l’épouse de Bel ou Jupiter Élyméen. Or, Strabon, XVI, I, 18, et Justin, XXXII, ii, 1, disent qu’Antiochus III fut massacré par les habitants parce qu’il avait attaqué le temple de Belus. Nanée devait y être honorée avec son époux, La lettre dit que ce sont les prêtres qui l’ont tué, mais il est évident qu’ils ont dû être les instigateurs de sa mort et y avoir participé. Le concours des habitants a été nécessaire pour le massacre de l’armée dont parle Justin. — On objecte que la lettre est écrite par Judas Machabée, II Mach., i, 10, et que par conséquent elle n’a pu l’être avant l’an 166 et que c’est bien tard pour annoncer la mort d’Antiochus III, qui eut lieu en 187. Mais rien n’est moins certain que l’identification du Judas de la lettre avec Judas Machabée, surtout quand quelques lignes plus loin on trouve les mots : « Quant à Judas Machabée, » II Mach., ii, 20, comme pour le* différencier du premier. Plusieurs pensent que ce Judas est Judas l’Essénien dont parle Josèphe, AnL jud., XIII, xi, 2. Voir Judas, 6, t. iii, col. 1803. La lettre est adressée à Aristobule, le maître du roi Plolémée. II Mach., l, 10. Le mot SiSâoxaXo ? a le sens général de conseiller. S’il s’agit, comme on le croit généralement, de l’Aristobule qui dédia son ouvrage sur les livres de Moïse à Ptolémée VI Philométor (181-146), il a pu être conseiller du père de ce roi Ptolémée V Épiphane (204-181), et par conséquent la lettre a pu être écrite peu après 187. La fête dont il est question dans la lettre n’est pas celle de la purification du Temple instituée en 164, après la profanation d’Antiochus Epiphane, mais la fête du feu qui s’alluma quand Néhémie offrit des sacrifices après avoir réparé le temple et l’autel. II Mach., i, 18-36, Cf. F. Vigouroux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, 5e édit., t. iv, p. 641-659. Cependant un grand nombre d’exégètes catholiques admettent qu’il s’agit dans les deux