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    1. MACHABÉES##

MACHABÉES (LIVRES DES)

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même le troisième. Nous trouvons encore les deux livres des Machabées dans la liste des Livres Saints que l’Africain Junilius a dressée d’après l’enseignement de Paul le Persan, docteur de Nisibe, Instituta regidaria divinse legis, t. lxviii, col. 16 ; dans Théodoret, t. lxxxi, col. 1513, 1517, 1521, 1528 ; dans Aphraates, Texte und Untersuchungen de O. von Gebhart et Harnack, t. iii, çart. 3 « , in-8°, Leipzig, 1888, p. 32, 204, 347 ; dans saint Éphrem, Opéra syro-latina, t. ii, p. 218, 231. En Occident, Rufin cite les Machabées parmi les livres qu’il appelle, d’après les anciens, livres ecclésiastiques, Comment, in Symbolum Apostolorum, 36-38, t. xxi, col. 373. Le plus ancien catalogue officiel de l’Église romaine, celui qui est connu sous le nom de Gélase et qui remonte au temps de saint Damase, c’est-à-dire vers 374, clôt l’Ancien Testament par les Machabées ; Thiel, De decreto Gelasii papee, 1866, p. 21 ; Labbe, Concil., 1671, t. IV, col. 1260. Le canon de l’Église d’Afrique les contient également. Saint Augustin, Dedoctrina Christ., Il, 8, t. xxxiv, col. 41. Ce même catalogue est donné par les conciles d’Hippone en 393, de Carthage en 397 et en 419. Mansi, Coll. Concil, t. iii, col. 924 ; t. iv, col. 430. Saint Grégoire le Grand, Moral., xrx, 34, t. lxxvi, col. 119, s’excuse de témérité en citant le premier livre des Machabées. Saint Isidore de Séville compte les Machabées parmi les livres reçus dans le canon de l’Église, quoiqu’ils ne soient pas inscrits dans le canon juit. Lib. Proœmiorum in Vet. et Nov. Testamentum, init., t. lxxxiii, col. 158. Au début du ixe siècle, Nicéphore de Constantinople mentionne les Machabées parmi les livres contestés, t. c, col. 1056 ; ce document a probablement pour source la synopse qui porte le nom de saint Athanase, t. xxviii, col. 284, œuvre d’une date incertaine. Nicéphore cependant cite trois livres des Machabées, tandis que la synopse n’en cite que deux. Au moyen âge latin, Notker dit des Machabées que leur texte ne sert pas comme autorité, mais seulement pour le souvenir et l’admiration, t. cxxxi, col. 996. Le catalogue d’Innocent I er, qui se trouve dans la collection de canons envoyée à Charlemagne par le pape Hadrien en 774 et qui fut adoptée en 802 par l’Église franque, reproduit celui de Gélase, t. xx, col. 501. Ce même décret est reproduit dans les collections canoniques de Burchard de Worms, vers 1020, et d’Yves de Chartres, vers 1100, t. cxl, col. 715-716 ; t. clx, col. 276-277.

Au XIIe siècle, en Orient, Zonaras, dans ses Annales, se réfère au 85e canon des Apôtres et compte les Machabées parmi les livres canoniques, t. cxxxviii, col. 564 ; il en est de même de Balsamon, t. cxxxviii, col. 121 et 570, et de Blastarès, t. cxliv, col. 1440. En Occident, un anonyme, auteur d’une Epistola ad Hugonem, de modo et ordine legendi Scripturas, t. ccxiii, col. 714, cite les Machabées parmi les livres reçus par l’Église, quoiqu’ils ne le soient pas par les Juifs. Il en est de même de Pierre de Riga, dans son catalogue en vers, t. ccxii, col. 23 ; de Giles de Paris, t. ccxii, col. 43 ; de Pierre de Blois, De divisione et scriptor. sacr. libr., t. ccvii, col. 1052 ; de Rupert de Deutz, t. clxix, col. 1384. Au contraire, Hugues de SaintVictor ne les compte pas dans les livres canoniques, quoiqu’ils soient lus. De Scriptura et scriptor. sacr., t. clxxv, col. 15. C’est aussi l’opinion de Rodolphe de Flavigny, In Levit., xiv, 1, Bibliotheca maxima Patrum, in-f°, Lyon, 1667, t. vii, col. 177 ; de Pierre le Vénérable, Contra Petrobrusianos, t. clxxxix, col. 751. Pierre Comestorles cite parmi les apocryphes, uniquement parce qu’on n’en connaît pas les auteurs, t. cxcviii, col. 1260. C’est la doctrine de Jean de Salisbury, Epist., CXLIH, ad Henric. com. Cantpan., t. cxcix, col. 126, et de Jean Beleth, Bationale divin, offic. 59, t. ccii, col. 66-67. Les Machabées figurent dans la Bible de Langton, dans la liste de S. Bonaventure, Brevilog. proœm. de latitudine S. Scripluræ, 2 ; de Vincent de Beauvais, Spéculum do ctrines, xvii, 33. Hugues de Saint-Cher compte les Machabées parmi les livres vrais quoique non canoniques. Pour lui ils font partie de l’Écriture Sainte. Opéra omnia, Prolog, in /os., Lyon, 1699, 1. 1, p. 178. Voir Canon, t. ii, col. 162. C’est l’avis de Guillaume Ockham, de Jean Home, de Nicolas de Lyre, de Thomas d’Angleterre. Cf. A. Loisy, Histoire du Canon de l’Ancien Testament, in-8°, Paris, 1890, p. 174177. En fait, on voit que ce n’est guère qu’une question de mots et que les Machabées sont reçus par l’Église parmi les livres qui font partie des Saintes Écritures. Au concile de Bâle, Jean de Raguse le proclame, Mansi, Concil., t. xxix, col. 885, et Eugène IV les nomme dans sa bulle du 3 février 1442 parmi les livres reçus dans le canon. Theiner, Acta Conc. Trid., Agram, 1874, t. i, p. 79. Les protestants rejetèrent les Machabées comme les autres livres deutérocanoniques et le Concile de Trente, Sess. IV, Decr. de Canon. Scripturse, renouvelant la bulle d’Eugène IV, comprit les Machabées dans la liste des livres canoniques. Le concile du Vatican, Sess. 111, c. ii, reproduit le décret du concile de Trente. Cf. Canon des Écritures, t. ii, col. 143167.

II. Chronologie des deux livres. — La chronologie suivie dans les deux livres des Machabées a pour base l’ère des Séleucides qui commence le 1 er octobre 312 avant J.-C. Mais l’auteur du premier fait commencer les années au mois de nisan, selon la coutume juive ; l’auteur du second les fait au contraire commencer au mois de tischri, c’est-à-dire en automne. De là les différences qui existent pour les dates de certains événements, qui dans le second sont datés d’un an plus tard. Mais la contradiction n’est qu’apparente. Comparez I Mach., vii, 1, et II Mach., xiv, 4 ; I Mach., vi, 16, et II Mach., xi, 21, 33 ; I Mach., vi, 20, et II Mach., xii, 1. Dans le premier livre les années sont 149, 150, 151, dans le second 148, 149, 150. Cf. H. Waddington, Les ères employées en Syrie, dans les Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1865, p. 35-42 ; Patrizi, De consensuutriusque libri Mach., in-4°, Rome, 1856, p. 15-44.

III. Premier livre des Machabées. — i. texte. — Le premier livre des Machabées a été certainement écrit, en hébreu. L’original existait encore du temps de saint Jérôme, Preef. in libr. Sam., t. xxviii, col. 556-557. Origène, cité par Eusèbe, H. E., vi, 25, t. xx, col. 581, dit que les livres des Machabées portent le nom de Eap6t10 SspêavaE e>, ce qui équivaut à l’hébreu Sarbaf Sar bené’El, « Histoire du prince des fils de Dieu, » c’est-à-dire de Judas, prince des Juifs ; d’autres lisent : ’Sarbit sâré bené’El, « Sceptre des princes des fils de Dieu, » c’est-à-dire gouvernement des Machabées. F. Vigouroux, Manuel biblique, 11° édit., 1901, t. H, p. 230, n. 1. L’original hébreu apparaît en effet sous la traduction grecque. En voici quelques exemples : xa ifi-jt-zo, v&yyehi, i, 1 ; lyivmio eiç ?<Spov, hayyàh làmâs, i, 4 (Vulgate 5) ; xai âirpâ9vi<Tav toO noir^aai tb 7rov » ip6v, hit makherkd la’asôf hârâh, i, 15 (Vulgate, 16) ; 8tdc60Xo ; itovi, p <S{, sâtân ra’, 1, 38 ; oixoç t^ç paudeiaç, be( ham-malâkdh, 11, 19 ; 8uvà[i£voç Suvr^eTai itpôç fiiiâç, yâkol yûkal Idnû, v, 40, etc. Parfois le grec traduit mal et il est facile de rectifier le sens en se rapportant à l’hébreu. Ainsi, I, 16 ^Vulgate, 17), y|Toi[iâff8ï] t| pæriXsia, paratum est regnum, il faudrait munitum est, le verbe hébreu kûn signifie préparer et fortifier ; IV, 19, ère irXiripoûvToç est un contre-sens, il faudrait >aXoûvroç, le traducteur a confondu le verbe mdlal, parler, avec mdld’, remplir. On pourrait multiplier les exemples de ce genre.

II. VERSIONS. — 1° Version grecque. — La version du premier livre des Machabées a été insérée dans les Septante. Elle existe dans le Codex Alexàndrinus et dans le Codex Sinailicus, qui sont généralement d’accord. Elle se trouve aussi dans le Codex Venetus. Elle manque dans le Valicajius. Le texte reçu est