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MACHABÈES

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cf. Deut., xx, 5, 8 ; les jours de prières et de jeûnes, I Mach., iii, 47 ; II Mach., x, 25, etc. La nouvelle fête de la dédicace fut un hommage aux anciens rites. II Mach., I, 9. Cependant il y eut une innovation de première importance, ce fut l’interruption de la succession héréditaire dans la charge de grand-prêtre. Onias IV, fils d’Onias III, s’enfuit en Egypte et y bâtit, à Léontopolis, un temple schismatique. Josèphe, Ant. jud., XIII, m ; Bell, jud., i, I, 1. Voir OniaS III. Les rois de Syrie s’arrogèrent le droit de nommer le grand-prêtre. Jason, frère d’Onias 111, chef du parti hellénique, sollicita à prix d’argent Antiochus Épiphane, pour obtenir de lui ce titre. II Mach., iv, 7. Alcime dut sa nomination au même prince. I Mach., vii, 9. Voir Alcime, 1. 1, col. 338. Alexandre Ba’as donna la grande-prêtrise à Jonathas, I Mach., x, 20, que reconnurent aussi en cette qualité Démêtrius II et Tryphon. Simon fut â son tour reconnu par Démêtrius II qui lui donna en même temps, ainsi que nous l’avons vu plus haut, le titre d’ethnarque. I Mach., xiii, 36-42. Voir Ethnarque, t. ii, col. 2033.

Dans les lettres adressées à cette époque par les nations étrangères ou par les rois, nous voyons apparaître un autre pouvoir à côté de celui du grand-prêtre et plus tard de l’ethnarque, c’est la Yepoun’a ou assemblée des anciens. I Mach., xii, 6 ; II Mach., i, 10 ; iv, 44 ; xi, 27 ; Josèphe, Ant. jud., XII, iii, 3. C'était, mieux organisé et avec plus de consistance, le conseil qui avait assisté Moïse, Num., xi, 16, 17, 24-30, et qui, depuis ce temps, avait perdu son autorité et son organisation primitives. Ce conseil composé de prêtres et de laïques fut plus tard appelé sanhédrin. Voir Anciens 3, t. i, col. 554 ; Sanhédrin.

II. Jean Hyrcan et ses successeurs. — Le premier livre des Machabées s’arrête au début du règne de Jean Hyrcan. Voir Jean 4 Hvrcan, t. iii, col. 1154. Voici le résumé de l’histoire de ses successeurs ; elle est la transition entre l’Ancien et le Nouveau Testament, et sa connaissance est indispensable à qui veut comprendre l'état du monde juif au temps où Notre-Seigneur apparut sur la terre.

1° Aristobule 1 er (105-104). — En mourant, Jean Hyrcan laissa cinq fils. Josèphe, Ant. jud., XIII, x, 7. Deux d’entre eux sont inconnus, les trois autres sont Aristobule, Antigone et Alexandre Jannée. Par testament, il donna le pouvoir civil à sa femme et la grande-prêtrise à Aristobule. Josèphe, Ant. jud., XIII, XI, i ; Bell, jud., I, iii, 1. Celui-ci mit en prison sa mère, l’y laissa mourir de faim et s’empara du pouvoir. Il empoisonna de même ses frères, à l’exception d’Antigone. Josèphe.ifeid. La confiance qu’il donna à ce dernier excita contre lui la jalousie. On l’accusa de complot contre Aristobule, si bien que celui-ci le fit tuer par ses gardes. Le meur '37. — Monnaie d' Aristobule I OT.

[3° Tin]>n nsm mi jns rmn>, « Judas, grand-prêtre, et la communauté des Juifs, b dans une couronne de laurier ou d’olivier. — i^. Deux cornes d’abondance ; au milieu, une tête de pavot.

tre commis, Aristobule en eut un chagrin si amer que, dit-on, il hâta sa mort. Josèphe, Ant. jud., XIII, xi, 1-3 ; Bell. jud.. I, iii, 1-6. Aristobule, plus encore que son père, s'éloigna des traditions des Machabées, pour adopter les mœurs grecques. Josèphe, Ant. jud., XIII, xi, 3. Le premier, il prit le titre de foi, que ses successeurs gardèrent jusqu'à la conquête de la Judée par Pompée. Josèphe, Ant. jud., XIII, xi, 1 ; Bell, jud., i, m, 1. Cependant sur ses monnaies, il ne prit ni le titre

royal, ni son nom grec, il s’appelle : Judas grandprêtre (fig. 157). Il portait, en effet, le nom hébreu de Judas. Josèphe, Ant. jud., XX, x. Cf. Madden, Coins of the Jews, in-4°, Londres, 1881, p. 61-63. Aristobule conquit les districts situés au nord de la Palestine, en particulier une grande partie de l’iturée dont il força les habitants à se circoncire et à prjtiquer la loi juive. Josèphe, Ant. jud., XIII, xi, 3. Voir Iturée, t. iii, col. 1039. Il mourut d’une cruelle maladie, après un an de règne, en 104 avant J.-C.

2° À lexandre Jannée (104-78). — À la mort d’Aristobule, sa veuve, Salomé Alexandre, fit sortir de prison les trois frères de son mari, éleva l’alné, Alexandre Jannée,

158. — Salomé et Aristobule I".

    1. BAEIAISEHï EAAOMHE##

BAEIAISEHï EAAOMHE (en grande partie illisible).

% BAEIAEQE APILTOBOrAOr. Leurs portraits.

au trône et à la grande-prêtrise et l'épousa. Josèphe, Ant. jud., XIII, xii, 1 ; Bell, jud-, 1, iv, 1. Le règne du nouveau prince fut rempli par des guerres perpétuelles. Il commença par assiéger Ptolémaïde, mais Ptolémée Lathurus, chassé du trône par sa mère Cléopâtre et souverain de Cypre, vint au secours de la ville. Alexandre fut obligé de lever le siège. Josèphe, Ant. jud., X11I, xii, 2-4. Un instant, Ptolémée fut disposé à traiter avec Alexandre, mais, apprenant que celui-ci demandait contre lui le secours de Cléopâtre, il cessa les pourparlers et fit avancer son armée. Il conquit Asochis en Galilée et prit position contre Alexandre à Asophon, sur les bords du Jourdain. Les Juifs furent défaits et massacrés. Josèphe, Ant. jud., XIII, xii, 4-5. Cléopâtre envoya alors une armée en Palestine pour empêcher son fils de devenir trop puissant. Ptolémée essaya une diversion en Egypte, fut battu et' obligé de retourner à Gaza. Cléopâtre s’empara de la Palestine tout entière. Ses conseillers voulaient qu’elle l’annexât à l’Egypte, mais Ananias, général juif aux ordres de la reine, la poussa à traiter avec Alexandre. Ptolémée fut contraint de retourner à Cypre, Cléopâtre rappela son armée et Alexandre régna de nouveau sur le pays. Josèphe, Ant. jud., XIII, xiii, 1-3. Il tourna alors ses armes contre les pays situés à l’est du Jourdain, prit Gadara, Amathus, puis dans le pays des Philistins, Raphia, Anthédon et enfin Gaza, en 96 avant J.-C. Josèphe, Ant. jud., XIII, xiii, 3-4.

A ces guerres s’ajoutèrent des dissensions intestines, dont on trouve l'écho dans les traditions rabbiniques. H. Derenbourg, Essai sur l’histoire et la géographie de la Palestine, d’après les Thalmuds et les autres sources rabbiniques, in-8°, Paris, 1867, t. i, p. 96-98. La secte des pharisiens était perpétuellement en conflit avec le prince. La cause en était surtout dans la négligence que mettait Alexandre à remplir ses fonctions de grandprêtre. Alexandre réprima les émeutes avec une véritable cruauté. Il fit massacrer par ses mercenaires 600 Juifs. Josèphe, Ant. jud., XIII, xiii, 5 ; Bell, jud., I, iv, 3. Cf. Derenbourg, Essai, p. 98, note ; WellhaUsen, Die Pharisâer und die Sadducâer, in-8°, Greifswald, 1874, p. 96. La nature belliqueuse d’Alexandre l’entraîna bientôt à une nouvelle guerre contre les tribus arabes situées à l’est du Jourdain. Il tomba dans une embuscade que lui dressa le roi arabe Obédas. Ce fut à grand’peine qu’il s'échappa et revint à Jérusalem. Josèphe, Ant, jud., XIII, xili, 5. Les pharisiens profitèrent de sa