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LYSANIAS — LYSIAS


criplions, t. xxvi, part. 2, 1870, p. 67-69. On ne peut savoir auquel des Lysanias appartiennent les monnaies qui portent la légende Auaocvfou zzzfiipxov xa’t àp^tEpéw ;  ; Head, Bistoria numorum, p. 655. Voir Abilène, t. i, fi g. 5, col. 50.

Bibliographie. — Outre le mémoire d’E. Renan : E. Kuhn, Die stâdtische und burgerlicke Verfassung des rômischen Reichs, in-8°, Leipzig, 1865, t. ii, p. 169-174 ; De Saulcy, Recherches sur les monnaies des lélrarques héréditaires de la Chalcidéne et de V’Abilène, dans les Wiener numismatische Monatsfiefte d’Egger, t. v, part. 1, 1869, p. 1-34. Cf. Reichhardt, Zeitschrift fur Numismatik, 1870, t. ii, p. 247-250 ; E. Schurer, Geschichte des Jûdischen Volkes im Zeitalter Jesu-Christi, 2^ édit., t. i, in-8°, Leipzig, 1890, p. 254, 296, 595, 598, 463-492, 462, 600-604 ; F. Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, 2e édit., Paris, 1896, p. 131-141. E. Beurlier.

    1. LYSIAS##

LYSIAS, nom d’un général syrien et d’un tribun militaire romain.

1. LYSIAS (grec : Avalai), général syrien. Lysias joui un rôle considérable dans les guerres des rois de Syiie contre les Juifs, au temps des Machabées. Après son départ pour la guerre contre les Perses, c’est-à-dire contre les Parthes, Antiochus IV Épiphane laissa en Syrie Lysias pour gouverner le royaume et être le tuteur de son fils Antiochus qui devint plus tard Antiochus V Eupator. I Mach., iii, 31-33 ; vi, 17. Il est appelé par la Bible, homme illustre, de race royale ou parent du roi. I Mach., iii, 32 ; II Mach., xi, 1. Le terme exact est celui qui est employé dans ce dernier passage ouyvévkiç ; cela ne signifie pas qu’il était uni au roi par les liens du sang ; c’était un titre que les Séleucides et les Ptolémées donnaient à des personnages de haut rang, comme les souverains modernes leur donnent celui de cousins.W. R. Waddington, Inscriptions d’Asie Mineure ; Lebas et Waddington, Voyage archéologique, t. iii, n « = 2757, 2781, 2796 ; Journal of Hellenic Studies, 1888, t. H, p. 225, 226, 228, etc. Cf. Oberhummer, Griechische lnschriften aus Cypern, dans les Sitzungsberichte der K. Bayer. Akadem. der Wissenschaften zu Mùnchen, 1888, t. i, p. 305 ; E. Beurlier, De divinis honoribus quos acceperunt Alexander et successores ejus, in-8°, Paris, 1890, p. 63, 79. Ses fonctions sont désignées par les mots ÈTtîtpoitoç, procurateur, et i% tûv TtpaytiâTwv, chargé des affaires, c’est-à-dire ministre du roi. Cf. II Mach., xiii, 2. Dans II Mach., x, 11, Lysias est appelé, au moment où Antiochus V Eupator commença à régner, <TTpaT71fôç icpoTixpxo ?, c’est-à-dire commandant en chef de l’armée de Phénicie et de Syrie, ou plus exactement de Célœsyrie, selon la variante du Codex Alexandrinus. Lysias eut sous ses ordres la moitié de l’armée syrienne avec des éléphants et reçut les instructions du roi pour l’extermination des Juifs, il devait établir dans leur pays des colons étrangers et distribuer leurs terres au sort. I Mach., iii, 34-37 ; Josèphe, Antiq. jud., XII, vii, 2. Lysias préposa à l’expédition Ptolémée, fils de Dorymne, Nicanor et Gorgias, et leur confia 40000 fantassins et 7000 cavaliers. I Mach., iii, 38-39 ; Josèphe, Ant. jud., XII, vii, 3. Après la défaite de ces généraux par Judas Machabée, voir Judas, t. iii, col. 1794, Lysias entra lui-même en campagne dans l’automne de l’an 165 avant J.-C. avec 60000 hommes d’élite et 5000 cavaliers. Au lieu d’attaquer directement la Judée par le nord, il y pénétra par le sud, par la voie de l’Idumée. La bataille s’engagea près de Bethsur, que la Vulgate appelle Bethoron. Lysias fut complètement défait par Judas et perdit 5000 hommes. I Mach., iv, 28-34. Voir Béthoron, t. r, col. 1703 ; Bethsur 1, t. i, côl. 1746 ; Judas, t. iii, col. 1796. Antiochus IV irrité retira sa confiance à Lysias et, en mourant, choisit

à sa place pour tuteur de son fils, un autre de ses généraux nommé Philippe. I Mach., VI, 5, 14-17. Lysias apprit la mort d’Antiochus IV et, sans tenir compte de la nomination de Philippe, fit monter Antiochus V Eupator sur le trône, comme s’il était toujours son tuteur. I Mach., vi, 17. Il n’avait pas perdu de temps pour reconstituer une armée formidable composée de 80000 hommes et de toute la cavalerie, et avec elle, en 164, il entreprit une seconde campagne. Il attaqua de nouveau Bethsur, fut encore défait et n’échappa lui-même à la mort que par la fuite. II Mach., xi, 1-2, 5, 12. En homme intelligent, il comprit qu’il fallait faire la paix et promit à Judas d’intervenir auprès du roi de Syrie pour que celui-ci accédât à toutes les demandes des Juifs. Bientôt Lysias envoya aux Juifs une lettre dans laquelle il leur annonçait qu’en effet Eupator accordait tout ce qu’avaient demandé leurs ambassadeurs ; la lettre était datée du 24 Dioscore de l’an 148 des Séleucides, c’est-à-dire de l’an 164 avant J.-C. Voir Dioscore, t. ii, col. 1458. À cette lettre était jointe la copie d’une lettre d’Antiochus à Lysias, et une autre d’Antiochus aux Juifs. II Mach., xi, 1-33. Voir Judas 3, t. iii, col. 1796. La paix conclue, Lysias retourna vers le roi. II Mach., xil, 1. Cette paix fut de courte durée. En 163, Lysias et Antiochus rentrèrent en Judée. Leur armée comptait cette fois environ 100000 fantassins, une nombreuse cavalerie et des éléphants. II Mach., xiii, 2. Passant toujours par l’Idumée, ils assiégèrent Bethsur, livrèrent bataille aux Juifs à Bethzachara. Bethsur dut capituler et Jérusalem fut assiégée. I Mach., vi, 18-52 ; II Mach., xm, 1-22 ; Josèphe, Ant. jud., XII, ix, 3-5 ; Bell, jud., I, i, 5. Cependant Lysias apprit que Philippe, revenu de Perse avec l’armée qu’Antiochus IV avait conduite dans ce pays, cherchait à s’emparer de la direction des affaires et à le supplanter. Il hâta la conclusion de la paix avec les Juifs, retourna à Antioche et reprit la ville à Philippe. I Mach., vi, 55-63 ; II Mach., xiii, 23. En route, Lysias apaisa les habitants de Ptolémaïde, inquiets du traité de paix signé avec les Juifs. II Mach., xiii, 2526 ; Josèphe, Ant. jud., XII, ix, 7. Lorsque Démétrins, fils de Séleucus IV Philopator, revint de Rome, en 162, et s’empara du trône de Syrie, l’armée se saisit de Lysias en même temps que d’Antiochus V pour les livrer à leur adversaire, puis, sur l’ordre de Démétrius, les massacra tous les deux. I Mach., vii, 1-4 ; II Mach., xiv, 2 ; Josèphe, Ant jud., XII, x, 1 ; Tite Live, Epist., xlvi ; Appien, Syriac, 47. "Voir Antiochus 3, t. i, col. 698 ; Antiochus 4, t. i, col. 700.

E. Beurlier.

2. LYSIAS Claudius (grec : KXauSt’o ; Ayaioç), tribun militaire romain. Lysias commandait la cohorte chargée de garder la tour Antonia, voir Antonia, t. i, col. 712, au moment où les Juifs s’ameutèrent contre saint Paul, sous le faux prétexte qu’il avait introduit un païen dans le Temple. Informé du tumulte, Claudius fit sortir des centurions et des soldats et courut vers la foule. À la vue du tribun et des soldats, les agresseurs de saint Paul cessèrent de le frapper. Le tribun s’approcha alors de l’apôtre et le fit lier de deux chaînes. Il demanda ensuite qui il était et ce qu’il faisait. Comme la foule continuait à crier et que le tumulte ne permettait pas de se rendre compte des griefs que les Juifs avaient contre saint Paul, Lysias le fit mener dans la citadelle. Les soldats durent le porter, à cause de là violence des assaillants qui poussaient des cris de mort. Au moment d’être introduit dans la tour, saint Paul dit au tribun : « M’est-il permis de te dire quelque chose ? » Le tribun répondit : « Tu sais le grec. Tu n’es donc pas cet Égyptien qui s’est révolté dernièrement et qui a emmené dans le désert 4000 brigands ? i, Act., xxi, 31-37. Lysias, en effet, pensait avoir mis la main sur un chef de sicaires originaire d’Egypte et de qui parle Josèphe, Bell, jud., II, xiii, 5. C’eût été pour lui une capture de premier ordre, car