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LYCAONIE — LYCIE


la guerre civile pour se créer une principauté indépendante dans cette ville et il posséda également Laranda. Strabon, XVI, vi, 3. Antoine avait donné la partie ouest à Polémon de Laodicée en l’an 39 avant J.-C. Strabon, XII, vi, 1. En 36, la Lycaonie fut donnée par Antoine au dernier roi de Galatie, Amyntas. Dion Cassius, xlix, 32 ; li, 2. À sa mort, en l’an 25, elle fut comprise, comme le reste du royaume de ce prince, dans la province romaine de Galatie. Dion Cassius, mi, 26 ; Corpus inscript, latin., t. iii, part, i, n. 291. Cf. Th. Mommsen et J. Marquardt, Manuel dés Antiquités romaines, trad. fr., t. ix (J. Marquardt, Organisation de l’Empire romain, t. n), in-8°, Paris, 1892, p. 277, 282, n. 4 et 5 ; Corpus inscript, grxc, n. 3991. Voir Galatie, t. iii, col. 77. En l’an 37 après J.-C, Caligula donna à Antiochus IV, roi de Commagène, la partie de la Lycaonie voisine de la Cilicie, c’est-à-dire le sud-est. Elle demeura en sa possession jusqu’en 72 ; Eckhel, Doctrina numorum, t. iii, p. 258. C’est alors que cette région prit le nom de Lycaonie antiochienne par opposition à la Lycaonie gàlatique. Corpus inscript, latin., t. x, ii, 8660. Cf. Ptolémée, V, vi, 17 ; W. Ramsay, dans la Revue numismatique, 1894, p. 169. Ptolémée, V, vi, 17, place Derbé dans. la Lycaonie antiochienne, mais le fait qu’elle porte le nom de Claudio-Derbé prouve que sous l’empereur Claude elle était comprise dans la province romaine de Galatie. Voir Derbé, t. ii, col. 1386. Sous Claude et Néron, quand saint Paul visita la Lycaonie, celle-ci était donc divisée en deux parties, la Lycaonie gàlatique à laquelle appartenaient Lystre, Derbé et le pays environnant, et la Lycaonie antiochienne.

Saint Luc place la frontière de la Lycaonie entre Icône et les villes de Lystre et de Derbé ; il ne tient pas compte des délimitations politiques, mais des traditions locales qui regardaient toujours Icône comme une ville phrygienne. Il est en cela d’accord avec Xénophon, Anab., i, ii, x 19 ; tandis que Strabon, XII, vi, 1 ; Cicéron, .Ad fam., iii, 6 ; xv, 3, etc., qui tiennent compte des divisions administratives, placent au contraire cette ville en Lycaonie. W. Ramsay, The Church in the Roman Empire, in-8°, Londres, 1894, p. 36-43. Les habitants du pays, quoique Icône suivit le destin administratif de la Lycaonie à laquelle elle était incorporée, mettaient une sorte de point d’honneur à revendiquer leur origine phrygienne ; c’est ainsi qu’Hiérax, compagnon du martyr saint Justin, se déclare esclave d’Icône en Phrygie. Act. Justini, 3. Ruinart a tort de vouloir dans ce passage corriger Phrygie en Lycaonie. De même Firmilien, évêque de Césarée de Cappadoce, décrit Icône comme une cité phrygienne. S. Cyprien, Epist., lxxv, 7 ; t. iii, col. 1161, alors que de son temps elle appartenait à la province de Cilicie depuis Septime Sévère ; W. Waddington, Inscriptions d’Asie Mineure ; — Lebas Waddington, Voyage archéologique en Asie Mineure, t. iii, n. 1480 ; après avoir fait peut-être partie de la province de Cappadoce sous Trajan, en même temps que la Lycaonie antiochienne. Ptolémée, v, 6 ; Corpus inscript, latin., t. v, p. ii, n. 8660. Lors de la formation de l’assemblée fédérale des Lycaoniens en l’honneur des empereurs, ou wo’.vôv Auxaovîa ; (fig. 130), dont nous ignorons la date, mais qui est probablement du temps des Flaviens, Icône fut l’une des villes où elle se réunissait, d’après Eckhel, Doctrina numorum, t. iii, p. 32. Cf. J. Marquardt, l. c, p. 285. Au contraire B. Head, Historia numorum, in-8°, Oxford, 1887, p. 595, indique seulement parmi les filles où l’on trouve des monnaies du xotvôv, Barata, Dalisandus, Derbé, Hydé, Ilistra, Laranda et Savatra. On n’en trouve ni à Icône ni à Lystre, Cf. Revue numismatique, série iii, t. i, 1883, p. 24 ; E. Babelon, Inventaire sommaire de la collection Waddington, in-8°, Paris, 1898, p. 270-274. W. Ramsay, The Church, p.- 39, n. 1, croit qu’on peut s’expliquer cette absence par le fait qu’Icône était devenue une colonie romaine au temps d’Hadrien.

sous le nom de Colonia Aelia Eaanana Iconiensiutn, R. Cagnat, Revue arclxéologique, série iii, t. xxvii, 1891, p. 414, col. 2, n. 99 ; et il suppose une raison analogue pour Lystre.

Le nom de Lycaonien ne se trouve pas dans les Actes,

130. — Monnaie de Lycaonie.

Ar KAI M ior -MAinnON ee. Buste de Philippe père. — ^. KOI-NON AÏKAONIAS BAPAT[ £U v] (de Barata). Jupiter debout ; à ses pieds, l’aigle.

mais l’adverbe >uxaovi<rrf est employé dans Act., xiv, 11 (Vulgate, 10), pour désigner la langue propre aux indigènes. Les villages et les petites villes avaient conservé cette langue et les mœurs primitives. Les grandes villes comme Icône et Derbé avaient été grécisées et possédèrent plus tard des colonies romaines. Le pays était formé de hauts plateaux, froids et nus, où l’on ne trouvait un peu d’eau potable qu’en creusant des puits à une très grande profondeur. Les habitants vivaient surtout de l’élevage du bétail et en particulier des onagres. Strabon, XII, vi, 1.

Bibliographie. — H. Kiepert, Manuel de Géographie ancienne, trad. fr., in-8°, Paris, 1887, p. 76-77 ; W. Ramsay, Historical Geography of Asia Minor, in-8°, Londres, 1890, p. 330-346, 350, 355, 357-360 ; Id., The Church in the Roman Empire, 3e édit., in-8°, Londres, 1894, p. 15, 37-39, 41, 56-58, 95, 106, 108, 110, 111, 157, 164, 390, 423, 427 ; Id., St. Paul, the traveller and the roman citizen, in-8°, Londres, 1895, p. 107-126 ; Id., Historical commentary on Galatians, in-8°, Londres, 1899 ; J. R. Stillington Sterrett, Wolfe Expédition in Asia Minor, in-8°, Boston, 1888, et An epigraphical Journey in Asia Minor, Boston, 1888, dans les Papers of the American School of Athens, t. m et n. Le tome n a été publié après le tome m.

E. Beurlier.

    1. LYCIE##

LYCIE (Auxfa), contrée située au sud de l’Asie-Mitieure (fig. 131). La Lycie et la ville de Phaselis, dans cette même contrée, sont mentionnées dans I Mach., xv, 23, parmi les pays auxquels fut envoyée la lettre du

131.

Carte de la Lycie.

consul Lucius en faveur des Juifs. — Saint Paul aborda à Patare en Lycie, dans le voyage qu’il fit de Milet à Jérusalem. Act., xxi, 1. Il toucha également à Myre, dans le voyage qu’il fit, comme prisonnier, de Jérusalem à Rome. — Le texte des Machabées prouve quil