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LUXURE — LYCAONIE


i, 6 ; Jacob., v, 5 ; II Pet., ii, 13. Ces choses ne peuvent d’ailleurs que favoriser la luxure, comme le dit la V.ulgate, Prov., xx, 1, dans un texte qui signifie seulement en hébreu : « Le vin est moqueur, s II est dit de veiller à la fille luxurieuse, luxuriosa ; il y a dans le texte grec : àStaTpÉTtro ; , « sans réserve. » Enfin saint Paul dit à Timothée de se défier des jeunes veuves qui luxuriatse fuerint in Christo, « qui se sont mal conduites dans le Christ, » en grec : xaia.Tzpriviâ<ra>m toO XpiuxoC, « qui font fi du Christ, » qui l’abandonnent pour se remarier.

I Tim., v, 11.

H. Lesêtre.

LUZA, nom d’une ville chananéenne et d’une ville héthéenne.

1. LUZA (hébreu : Lûz ; Septante : AouÇa ; dans Gen., xxviii, 19 : OyXa|j.XoiJÎ, par l’union des deux mots du texte original : ’ûlâtn Luz, c’est-à-dire, appelée « auparavant Lûz » ), nom primitif de la ville qui fut appelée par les Hébreux Béthel, ou du moins d’une localité tout proche de l’endroit où s’élève la Béthel israélite. Voir Béthel 1, t. î, col. 1673. Gen., xxviii, 19 ; xxxv, 6 ; xlviii, 3 ; Jos., xvi, 2 ; xviii, 13 ; Jud., i, 23.

2. LUZA (hébreu : Lûz ; Septante : AoûÇâ), ville du pays des Héthéens. Lorsque la maison de Joseph alla attaquer Luza-Béthel au moment de la conquête de la Palestine, elle s’empara de la ville, grâce à la trahison d’un de ses habitants, qui fut en récompense laissé libre avec sa famille. Il alla s’établir dans le pays des Héthéens et bâtit là une ville à laquelle il donna le nom de Luza, en souvenir de son lieu natal. Jud., i, 22-26. Il existe encore aujourd’hui au nord-ouest d’Hasbeya une localité de ce nom, mais on ne peut affirmer que ce soit celle dont parle Jud., i, 26. On a fait toute sorte d’hypothèses sur son identification, sans pouvoir alléguer autre chose en leur faveur qu’une vague ressemblance de nom.

    1. LYCANTHROPIE##

LYCANTHROPIE, genre dé folie dont fut atteint Nabuchodonosor. Voir Daniel (Le livre de), t. ii, col. 1264, et Folie, t. ii, col. 2301-2302.

    1. LYCAONIE##

LYCAONIE (grec : Auxaovta), région de la province romaine de Galatie, Act., xiv, 6 (fig. 129).

I. Évangélisation. — 1° La Lycaonie fut évangélisée par saint Paul dans sa première mission. Accompagné de Barnabe, il se réfugia dans ce pays pour éviter la persécution suscitée contre eux par les Juifs et quelques femmes de distinction à Antioche de Pisidie. Act., xiii, 50. La première ville où il prêcha fut Icône. Act., xiii, 51-52. Voir Icône, t. iii, col. 803. Persécutés de nouveau dans cette ville, ils allèrent à Lystre et à Derbé, autres villes de la même région. Act., xiv, 6-7. Voir Derbé, t. ii, col. "1386, et Lystre, t. iii, col. 460. Ils ne rencontrèrent pas dans ces villes les mêmes difficultés que dans les précédentes. La population était simple et pauvre et les brigands qui occupaient le Taurus Cilicien ne permettaient guère aux étrangers d’y pénétrer, aussi n’y avait-il pas dans ces contrées de synagogues juives. Les Lycaoniens étaient superstitieux ; ils croyaient volontiers que les dieux apparaissaient au milieu des hommes. La tradition rapportait que Lycaon avait été’changé en loup pour s’être moqué d’eux. Ovide, Mstamorpli., i, 220-241. C’était aussi chez eux que. la fable plaçait la métamorphose de Philémon et de Baucis en arbres que l’on montrait encore. Ovide, Metamorph., viii, 621-725. Cet état d"esprit explique comment, après la guérison d’un boiteux par saint Paul à Lystre, la foule éleva la voix et s’écria en lycaonien : « Les dieux sont descendus vers nous sous une forme humaine, » et prenant Barnabe pour Jupiter et Paul pour Mercure voulut leur offrir un sacrifice. Voir Jupiter, t. iii, col. 1866. Act., xiv,

8-12. Chassés de Lystre, à la suite de l’arrivée des Juifs d’Antioche et d’Icône qui les poursuivaient, ils passèrent à Derbé, et après avoir évangélisé cette ville, revinrent à Lystre, à Icône et à Antioche de Pisidie. Act., XIV, 19-22. 2° Dans sa seconde mission, après l’assemblée de Jérusalem en 51 après J.-C, saint Paul accompagné de Silas retourna en Lycaonie. Cette fois il y pénétra en venant de Cilicie et en passant les Portes Ciliciennes, défilé qui traverse le Taurus de Pamphylie. Il prit la route qui gagne Derbé, Lystre et Icône. Act., xvi, 1. C’est dans ce voyage que, sur le bon témoignage des frères de Lystre et d’Icône, il prit avec lui ximothée, fils d’une Juive et d’un père grec, qu’il circoncit à cause des Juifs. Act., xvi, 1-4. D. constata que les Églises

129. — Carte de Lycaonie.

lycaonionnes se fortifiaient dans la foi et augmentaient de jour en jour. Il recommanda aux chrétiens d’observer les décisions des Apôtres et des anciens de Jérusalem. Act., xvi, 4-5.

II. Description et histoire. — 1° Description. — La Lycaonie était une vaste plaine, limitée au sud par les monts d’Isaurie et le Taurus. Elle était bornée au nord par la Galatie proprement dite, à l’ouest par la Phrygie et la Pisidie, au sud par l’Isaurie et à l’est par la Cappadoce. Les principales villes du pays, étaient Icône, Laodicée la Brûlée, Tyrixum, Lystre et Derbé.

2° Histoire. — Il est fait mention des Lycaoniens pour la première fois dans l’histoire au temps de l’expédition de Cyrus le jeune contre son frère Artaxerxès. Xénophon, Anab., i, ii, 19. C’était un peuple belliqueux et jaloux de son indépendance. La Lycaonie fut englobée dans l’empire d’Alexandre et, après lui, dans le royaume des Séleucides. Elle passa ensuite sous la domination d’Eumène, roi de Pergame. Polybe, xxii, 27 ; Tite Live, xxxviii, 39. Cette domination était plutôt nominale que réelle à cause de l’éloignement. Les Galates s’emparèrent probablement de la partie nord, la partie sud fut disputée entre ceux-ci et les indigènes ; en 129 avant J.-C. elle fut donnée par Aquilius aux fils d’Ariarathe IV, roi de Cappadoce. Justin, xxxvii, 1. Conquise par le roi de Pont Mithridate VI Eupator, en 74 elle lui fut enlevée par les victoires de Pompée. Lorsque le général romain organisa le pays en 64, la Lycaonie paraît avoir été divisée en trois parties. Le nord fut ajouté à la Galatie, Ptolémée, V, iv, 10 ; le sudest, y compris Derbé, à la Cappadoce, Strabon, xii, vi, 3 ; W. Ramsay, Historical Geography of Asia Minor, in-8°, Londres, 1890, p. 336, 310, 369 ; l’ouest fut joint à la province romaine de Cilicie en 64. Cicéron, Ad Attic., v, 15 ; v, 21, 9 ; Ad fam., iii, 5, 4 ; xv, 1, 2 ; xv, 3. Antipater de Derbé, ami de Cicéron, profita des troubles de-