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LUCIUS

LUD

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    1. LUCIUS##

LUCIUS (grec : Aefoioç), nom d’un consul romain, d’un Cyrénien et d’un parent de saint Paul.

1. LUCIUS, consul romain qui écrivit à Ptolémée VII Physcon, roi d’Egypte, la lettre par laquelle il lui faisait savoir que le grand-prêtre Simon avait envoyé une ambassade à Rome pour renouveler l’alliance conclue en 161 avant J.-C entre les Romains et Judas Machabée. Les Romains, lui disait-il, ont reçu le bouclier d’or que leur offrait Simon. C’est pourquoi il leur a plu d’écrire aux rois et aux peuples de ne pas attaquer les Juifs et de ne pas porter secours â ceux qui les attaqueraient. Ils devaient en outre renvoyer en Judée les fugitifs de ce pays réfugiés chez eux. Copie de cette lettre était adressée à Démétrius II de Syrie, à Attale II de Pergame, à Ariarathe V de Cappadoce, à Arsace VI roi des Parthes, à Lampsaque, aux Spartiates, à Délos, à Mynde, à Sicyone, en Carie, à Samos, en Pamphylie, en Lycie, à Halicarnasse, à Coos, à Sidé, à Aradon, à Rhodes, à Phaselis, à Gortyne, à Gnide, à Chypre et à Cyrène. 1 Mach., xv, 16-23. Voir tous ces mots. Le consul est désigné seulement par son prénom, il y a donc lieu de chercher parmi les magistrats de cette époque quel est le Lucius dont il s’agit ici. Trois noms ont été mis en avant avec plus ou moins de vraisemblance.

1° Lucius Cæcilius Metellus Calvus qui fut consul en 142 avant J.-C. Sans doute Simon envoya une ambassade à Rome avant le décret des Juifs en sa faveur, décret qui est daté du 18 du mois d’Elul de l’an 172 des Séleucides, c’est-à-dire de l’an 140 avant J.-C. I Mach., xiv, 554-27. Néanmoins il est peu probable que l’ambassade soit antérieure de deux ou trois ans au décret et que la réponse ait été faite par le consul de l’an 142.

2° Lucius Valerius, préteur. Ceux qui regardent comme possible l’identification de ce personnage avec le consul Lucius s’appuient sur un texte de Josèphe, Ant. jud., XIV, viii, 5. L’écrivain juif donne â la date du mois Panemos dé la neuvième année du règne d’Hyrcan II, 54 avant J.-C, un sénatus-consulte que la .plupart des historiens modernes identifient avec celui qui fut voté au temps de Simon. Lucius Valerius, fils de Lucius, préteur, présida la séance du sénat aux ides de décembre, c’est-à-dire le 13 de ce mois, dans le temple de la Concorde. Ses assesseurs furent Lucius Copinius, fils de Lucius, de la tribu Collina, et Papirius, de la tribu Quirina. Les ambassadeurs juifs qui comparurent devant le sénat s’appelaient Alexandre, fils de Jason, Numénius, fils d’Antiochus, et Alexandre, fils de Dorothée. Ils offrirent un bouclier d’or en signe d’amitié. Le sénat fit alliance avec les Juifs et écrivit aux rois et aux villes indépendantes de ne pas leur nuire et de respecter leur pays. La teneur du sénat-consulte est identique à la lettre de Lucius. I Mach., xv, 16-23. Josèphe se serait donc trompé de date, à moins que le même fait ne se soit reproduit deux fois. Quant à la contusion entre le titre de préteur et celui de consul, elle est explicable par la traduction du grec en hébreu et de l’hébreu en grec, et par le fait que dans cette langue le préteur est appelé arpimr|Y<5 ; et le consul (rrporniyoç Ootitoc

3° Lucius Calpurnius Pison, consul en 139. La date de son consulat coïncide avec celle de l’envoi de cette lettre. C’est l’hypothèse la plus généralement admise. On donne souvent à ce personnage le prénom de Cnéius, mais la meilleure leçon de Valère Maxime, I, iii, 2, « dit Teubnerj 1888, p. 17, le nomme Lucius. C’est à celle occasion que le même auteur rapporte l’intervention du préteur Hispalus qui força à retourner chez eux les Juifs qui essayaient d’implanter leur culte à Rome. Valère Maxime, I, iii, 2. La date du consulat de Lucius Calpurnius Pison est celle de l’année où les ambassadeurs juils retournèrent à Jérusalem, c’est-à-dire l’an 474 des Séleucides, 139-138 avant J.-C.

Bibliographie. — Mendelssohn, De senatus consulli

Romanorum abJosepho Anliq., XIV, viii, 5, relati temporibus, in-8°, Leipzig, 1873 ; Ritschl, Eine Berichtigung der republicanischen Consularfasten, dans le Reinische Muséum, t. xxviii, 1873, p. 586-614 ; t. xxix, 1874, p. 337 ; Th. Mommsen et Ritschl, dans le Zeitschrift fur wissenschaftl. Théologie, 1874, p. 231-238 ; Lange, dans le Jahrbericht ûberdie Fortschritte der classischen Allerthums-wissenschaft, de Bursian, t. i, 1873, p. 872-876 ; Th. Mommsen, Der Senatusbeschluss bel Josephus, Antiq., XIV, viii, 5, dans l’Hermès, t. îx, 1875, p. 281291 ; Mendelssohn et Ritschl, Der rômische Senatusbeschluss bei Josephus, dans le Rhein. Muséum, t. xxx, 1875, p. 419-435 ; Wieseler, dans les Iheolog. Studienund Kritiken, 1875, p. 524 ; 1877, p. 281-290 ; Grimm, dans la Zeitschrift fur wissenschaftl. Iheolog., 1876, p. 121-132 ; E. Schûrer, Geschichte der Jûdischen, Volkes im Zeitaiter Jesu Christi, in-8° Leipzig, 1890, 1. 1, p. 199-200.

E. Bedrlier.

2. LUCIUS de Cyrène (grec : Aoôxio ; 6 Kupïjvatoç ; Vulgate : Lucius Cyrenensis). Les Actes des Apôtres, xin, 1, nomment Lucius de Cyrène parmi les prophètes et les docteurs qui enseignaient à Antioche et qui, sur l’ordre de l’Esprit-Saint, imposèrent les mains à Barnabe et à Saul, destinés par lui à une mission particulière. Act., xiii, 1-3. On ne sait rien par ailleurs sur ce personnage. Les Constitutions apostoliques, vii, 46, t, i, col. 1053, disent que saint Paul établit un Lucius comme évêque à Cenchrêes : on ne peut savoir si c’est celui-ci ou un autre. L’hypothèse qui l’identifie avec saint Luc est inadmissible : le nom de celui-ci, AouxSç, est une abréviation de Aouxâvo ; . Le pseudo-Hippolyte, Da lxx Apost., 44, t. x, col. 955, compte Lucius parmi les soixante-douze disciples et le fait évêque de Laodicée. D’après les martyrologes d’Usuard et d’Adon, il aurait été le premier évêque de Cyrène. L’Église latine célèbre sa fête le 6 mai. Voir Acta sanctorum, 6 mai, t. ii, 1680, p. 99, Voir Luc, col. 379. E ; Beurlier.

3. LUCIUS, parent de saint Paul. Dans Rom., xvi, 21, Lucius est nommé avec Timothée Jason et Sosipater parmi les parents de saint Paul qui saluent les Romains. Nous ne savons, rien de ce personnage, en dehors de ce qui est dit de lui à cet endroit, et il est impossible de savoir s’il doit être ou non identifié avec le précédent. Si c’est le même personnage, comme on le croit communément, sa parenté avec saint Paul montre clairement qu’il est Juif ; par conséquent il n’est pas le même que saint Luc qui n’est jamais appelé parent de l’Apôtre, Col., iv, 14 ; II Tim., iv, 11 ; Philem., 24, et qui n’était pas Juif d’origine. E. Beurlier.

    1. LUCKE Gottfried Christian Friedrich##

LUCKE Gottfried Christian Friedrich, théologien allemand protestant, né à Egeln près de Magdebourg, le 23 août 1781, mort à Gœttingue le 14 février 1855. S’étant fait recevoir à Berlin licencié en théologie, il fit en cette ville des cours d’exégèse sur le Nouveau Testament. En 1818, il obtint une chaire à la nouvelle université de Bonn, d’où il passa en 1827 à celle de Gœttingue. Il a publié : Commentatio de Ecclesia Christianorum apostolica, in-4°, Gœttingue, 1813 ; Ueber den neutestatnentlichen Karton der Eusebius von Càsarea, in-8°, Berlin, 1816 ; Grundriss der neutestamentlichen Hermeneutik und ihrer Geschichte, in-8°, Gœttingue, 1817 ; Commentar ûber die Schriften der Evangelisten Johannes, 4 in-8°, Bonn, 1820-1832 ; 3e édit., 1843-1856, Il a collaboré à la Synopsis Evangeliorum, publiée par son ami de Wette, in-4°, Berlin, 1818.

B. Heurtebize.

LUD (hébreu : Lûd ; Septante : Aovê), le quatrième fils de Sem. Gen., x, 22 ; I Par., i, 17. D’après l’opinion commune, il est l’ancêtre des Lydiens. Telle est la tradition judaïque. Josèphe, Ant. jud., i, vi, 4, qui l’appelle AoOêsç, dit qu’il est le père de ceux qu’on appelle