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LOUP — LUC (SAINT)


et où tous deux peuvent Je terrasser. Ces procédés ne sont pas ignorés des taux prophètes. En donnant la mission à ses apôtres, Notre-Seigneur leur dit qu’il les envoie « comme des brebis au milieu des loups ». Matth., x, 16. Plus tard, il envoie de même ses disciples « comme des agneaux au milieu des loups ». Luc. x, 3. Les Juifs d’abord, puis les persécuteurs païens n’ont que trop justifié cette comparaison. Enfin, saint Paul dit aux pasteurs d’Éphèse : « Je sais qu’après mon départ il s’introduira parmi vous des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau. » Act., xx, 29. Il explique lui-même que ces loups sont les faux docteurs qui, par un enseignement pernicieux, entraîneront des disciples après eux. Act., xxix, 30. — Un des chefs des Madianites qui pillaient la Palestine du temps de Gédéon s’appelait Zëèb (Vulgate : Zeb), c’est-à-dire le Loup. Jud., vii, 25.

Voir Zeb,

H. Lesêtre.

L.OW Jehuda, rabbin et commentateur juif, né à Worms, en 1520, mort à Prague, en 1609. Il fonda dans cette dernière ville une école pour l’étude du Talmud. Ce fat un cabbaliste célèbre et l’on a raconté de lui bien des choses extraordinaires. Ses œuvres les plus remarquables, énumérées dans l’épitaphe placée sur son tombeau, sont : Explication du Pentateuque de Raschi, Prague, 1578 ; Derekh chajjim, explication des paroles des Pères, Cracovie, 1589 ; ’Or hôdes, « la nouvelle lumière, » explication d’Esther (1600). J. Sedlacek.

1. LOWTH Robert, fils de William Lowth, théologien et hébraïsant protestant anglais, né à Buriton le 27 novembre 1710, mort à Londres, le 3 novembre 1787. Il entra, en 1722, au collège de Winchester, et, en 1729, à New Collège, à Oxford, où il prit ses grades universitaires. Il reçut ensuite les ordres, et fut d’abord vicaire à Overton, Hampshire, en 1735. En 1741, il fut nommé professeur de poésie à Oxford, et fit un cours sur la poésie des Hébreux qu’il publia plus tard. Il accompagna Henry Bilson-Legge dans son ambassade à Berlin, en 1748. Choisi en 1749 pour faire ; l’éducation des fils du duc de Devonshire, il voyagea quelque temps avec eux. Après avoir occupé diverses charges ecclésiastiques et divers évêchés, il obtint enfin l’évêché de Londres en 1777, et il occupa ce siège jusqu’à sa mort. Le plus célèbre de ses ouvrages est son livre sur la poésie hébraïque : De sacra poesi Hebrxorum. Prxlectiones academicse Oxonii habit » a Roberto Lowth. Subjicitur metricseHarianse brevis confutatio, et oratio Crewiana, in-4°, Oxtord, 1753 ; 2e édit., in-8°, 1763. Réimprimé avec les notes de J. D. Michælis, 2 in-8°, Gœttingue, 1758-1762 ; id., 1769-1770. Une 3e édit., du livre parut à Oxford, en 1775, in-8° ; une autre fut publiée à Leipzig, en 1815, in-8°, par E.-F.-C. Rosenmûller cum notis et epimetris J. D. Michælis… Insunt C. F. Richteri de eetate libri Jobi definienda atque C. Weisii de métro Rariano commentationes. La réfutation du système de Hare donna lieu à une controverse assez longue entre Lowth et plusieurs savants de son temps (Thomas Edwards, Warburton, John Brown). Son livre fut traduit en allemand, avec notes, par Michælis, Gœttingue, 1763 etl793 ; en anglais par Gregory, avec les notes de Michælis, 2 in-8°, 1793 ; en français par Suard, 21n-12, Lyon, 1812, et Avignon, 1839 ; en français également par Roger, de l’Académie française, in-8°, Paris, 1813. — Il faut citer encore de lui : Isahia, a new translation, with a preliminarij dissertation and notes, in-4°, Londres, 1778 ; in-4°, 1779 ; in-8°, 1790 ; 13e édit., in-8°, 1812. Il en existe une traduction allemande par G.-H. Richerz, avec des additions et des notes par B. Koppe, 4 in-8°, Leipzig, 1779-1781. Dans cet ouvrage, Lowth modifia trop arbitrairement le texte original sous prétexte de le corriger, mais il eut le grand mérite de faire ressortir, dans sa dissertation préliminaire et dans sa version même, le

caractère et la forme de la poésie hébraïque, qu’il avait déjà étudiés avec succès dans son premier écrit. C’est à lui que l’on doit d’avoir mis en évidence le trait caractéristique de la poésie hébraïque qu’il appela « parallélisme », nom qui lui est resté. Voir Hébraïque (Langue), t. iii, col. 489. — Voir Memoirs of the Life and Wrilingsof the late Bishop Lowth, 2 in-8°, Londres et Gœttingue, 1787. A. Régnier.

2. LOWTH William, théologien protestant anglais, né à Londres le 3 septembre 1660, mort à Buriton (Southampton), le 17 mai 1732. Il étudia d’abord sous la direction de son grand-père, Simon Lowth, puis entra à Merchant Taylors’school, à Londres, le Il septembre 1672, et enfin fut admis comme élève à St-John’s collège, à Oxford, le Il juin 1675. C’est là qu’il termina ses études, et il devint plus tard fellow du même collège. Son premier ouvrage, intitulé Vindication of the divine authority of the Old and New Testaments, Londres, 1683 et 1690, et publié pour répondre aux attaques de Le Clerc contre l’inspiration de l’Écriture Sainte, lui concilia les bonnes grâces de Peter Mew, évêque de Winchester, qui fit de lui son chapelain, puis le nomma chanoine, le 8 octobre 1696, et enfin lui donna le bénéfice de Buriton, où il vécut jusqu’à sa mort. Outre l’ouvrage déjà mentionné, on peut citer de lui : Comræntary on the prophets, qui parut en plusieurs parties de 1714 à 1725, et qui fut ensuite réuni en un volume pour faire suite à un livre de Patrick intitulé Commentary on the earlier books of the Old Testament, avec lequel il fut plus d’une fois réimprimé, en même temps que les Commentaires da Nouveau Testament de Whitby, Arnald et Lowman. A. Régnier.

1. LUC (SAINT) (grec : A.oux5 « ), troisième évangéliste et auteur des Actes des Apôtres (fig. 120). — 1° Son nom.

— Aooxâç est généralement aujourd’hui regardé comme une abréviation de Aovxavôç. Il existe dans le Nouveau Testament d’autres abréviations de noms propres de cette sorte, par exemple : KXcéTraç de KXeôitatpoç. Voir t. H, col. 806. Les manuscrits de l’Italique, Vercellensis, a, Corbeiensis, ꝟ. 2, Vindobonensis, i, et le codex Dublinensis de la Vulgate (du ixe siècle) intitulent le troisième Évangile secundum Lucanum. Ct. Wordsworth et White, Novum Testamentum D. N. J. C. latine, Oxford* 1893, 1. 1, fasc. 3, p. 307. Ce nom de Lucanus se retrouve dans Priscillien, Opéra, édit. Schepss, Vienne, 1889, p. 47, et sur un sarcophage d’Arles, du v° siècle (fig. 121). C’est le nom du poète Lucain. Godet, Introduction au N. T., Paris, 1900, p. 448-449, conclut sans raison suffisante, de la forme abrégée de son nom et de sa qualité de médecin, les médecins étant ordinairement des affranchis, que Luc était originaire de la Lucanie et un esclave affranchi de « l’excellent Théophile » à qui il a dédié ses deux livres. Cette contraction du nom de Luc est préférable à celle qui le lait dériver de Aovr.nxvo ; , car on ne s’expliquerait pas l’élision de Vi, et les exemples analogues de noms latins montrent bien que Lucianus aurait été plutôt contracté en Lucius. Par cette raison déjà il faudrait écarter les identifications, parfois proposées, de saint Luc avec les Lucius nommés dans le Nouveau Testament. Ct. Origène, In Rom., 1. X, 32, t. xiv, col. 1288. D’ailleurs, d’autres motifs s’y opposent. Un Lucius est le parent de saint Paul, Rom., xvi, 21 ; l’autre était originaire de Cyrène. Act., xiii, 1. Voir ces noms. La contraction de LuciKUs, soutenue par Grotius, malgré l’analogie avec’OXojmwc ; , Rom., xvi, 15, dérivé de’O).o[ntt<58<opo ; , est moins vraisemblable que celle à laquelle s’est ralliée la majorité des critiques.

2° Sa patrie et sa condition. — Au témoignage de saint Paul, Col., iv, 14, cf. ꝟ. 11, Luc était un médecin d’origine païenne. Il est placé par l’Apôtre au nombre de ses compagnons, distincts de ceux qui étaient sortis