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LOBNA — LOCH


difficile à justifier, malgré le rapprochement onomastique

qu’on voudrait faire.

A. Legendre.
    1. LOBNI##

LOBNI (hébreu : Libnî, « blanc ; » Septante : Ao6evi), nom de deux descendants de Lévi.

1. LOBNI, orthographe, dans la Vulgate, Exod., vi, 17 ; Num., xxvi, 58 ; I Par., vi, 17, 20, du nom du fils de Gerson qu’elle écrit Lelmi dans Num., iii, 18. Voir Lebni, col. 143.

2. LOBNI, lévite, fils de Moholi, fils de Mérari. 1 Par., VI, 29. Quelques critiques croient que ce lévite est le fils de Gerson, et qu’il y a ici dans le texte quelque lacune, mais le lait n’est pas établi.

    1. LOCATION##

LOCATION, mise à la disposition d’un autre, moyennant salaire, d’un objet qu’on possède ou de son propre travail. L’action de louer est exprimée par les verbes sâkar, èxSiSo’vou, locare, (iiaOïitrairtai, conducere.

I. Louage des personnes. — Il se pratiquait chez les Hébreux. Jacob sert chez Laban pendant quatorze ans en vertu d’un véritable contrat de louage, dont le prix est la main de Lia, puis de Rachel. Gen., xxix, 20, 27 ; xxxi, 41. Les Hébreux qui s’engageaient comme esclaves ne faisaient ea somme que se louer à leurs frères pour un temps restreint, puisqu’ils avaient le droit de se racheter eux-mêmes, Lev., xxv, 47-49, et qu’en tout cas ils redevenaient libres l’année sabbatique ou l’année jubilaire. Un salaire était assuré à celui qui se vendait ainsi par indigence, Lev., xxv, 39-47, ou qui vendait sa fille pour le même motif. Exod., xxi, 7-11. L’esclave hébreu recevait de plus des troupeaux, des céréales et du vin quand arrivait son affranchissement. Deut., xv, 13, 14. Voir Esclave, t. ii, col. 1921-1923. L’esclavage de l’Hébreu n’était donc guère qu’un louage qu’il faisait de_sa personne pour un certain nombre d’années, et qui lui rapportait pour le moins la nourriture, le vêtement et le logement. Dans son cantique, Anne, mère de Samuel, parle de ceux qui, ayant eu jadis tout à satiété, en venaient à se louer pour du pain. I Reg., ii, 5. — Michas avait loué un lévite pour lui servir de prêtre. Jud., xviii, 4. — On louait des ouvriers pour différents travaux. II Par., xxiv, 12. Voir Mercenaire. Au temps de Notre-Seigneur, les ouvriers disponibles se rendaient sur la place de la ville, £v T7j âyopà, inforo, aux diverses heures de la journée et attendaient là qu’on vint les louer et les envoyer au travail. Matth., xx, 1-6. On convenait avec eux du prix qui leur serait accordé et on les payait le soir même.

II. Louage des objets. — On louait aussi difiérents objets pour un usage temporaire. Chez les Hébreux, les ventes de terres et de maisons n’étaient que des locations, puisque terres et maisons devaient revenir au premier propriétaire à l’année jubilaire. Aussi le prix de la vente était-il calculé d’après le temps qui restait à courir jusqu’à ce terme. Lev., xxv, 15-17. Seules, les maisons bâties dans les villes entourées de murs pouvaient être vendues définitivement, si au bout. d’un an le premier propriétaire ne les avait pas rachetées, changeant ainsi en simple location la possession de la première année. Voir Jdbilaire (Année), t. iii, col. 1752, 1753. — La loi règle que si un animal emprunté subit un accident en présence de son maître, il n’y a pas lieu à restitution ; c’était au maître à veiller sur son bien. Le texte ajoute : ’im sâkîr hû’bâ’biskdrô, « s’il était loué, cela vient en salaire, » c’est-à-dire le prix de la location suffit à indemniser le propriétaire, dans le cas d’accident fortuit. La Vulgate ajoute maxime, « surtout, » qui n’est ni dans l’hébreu ni dans les Septante. Exod., xxii, 15. Le mot èdkîr ne désigne pas uniquement un mercenaire, de telle sorte qu’on doive interpréter le texte dans le sens d’une simple indulgence, quand l’acci dent arrive pendant que l’animal est aux mains d’un mercenaire. Cf. Fr. de Hummelauer, In Exod. et Levit., Paris, 1897, p. 232. Il s’applique également à un animal ou à un objet, comme l’entend la Vulgate : conductum qumentwn), animal loué. Cf. Buhl, Gesenius’Bandivôrlerbuch, Leipzig, 1899, p. 801. Il suit de ce texte que, chez les Hébreux, les animaux pouvaient se louer. Le cas est d’ailleurs prévu dans le code babylonien. Si un bœuf pris en location mourait naturellement ou périssait par accident, et si celui qui l’avait loué jurait qu’il n’y était pour rien, il n’avait rien à rendre. Dans le cas contraire, il devait une indemnité, bœuf pour bœuf, si l’animal périssait faute de soins ou par mauvais traitements, si on lui brisait le pied ou si on lui coupait la nuque ; moitié de sa valeur pour un œil crevé : le quart de la valeur pour une corne brisée, la queue coupée ou le dessus du museau tranché ; un tiers de mine d’argent pour surmenage excessif de l’animal. On louait également des ânes. Cf. Scheil, Textes élamites-sérnitiques, Paris, 1902, p. 106-108. — Isaïe, vii, 20, parlant de l’invasion de Juda par les Assyriens, dit que ce jour-là le Seigneur rasera « avec un rasoir de location », beta’ar ttas-èekirâh, èv tw iivipw tw iiEiutr6(dii£v<d, in novacula conducta. Ce rasoir de location, c’est le roi de Babylone, qui n’est pas ordinairement au service du Seigneur, mais que celui-ci louera pour dépouiller Juda, et auquel il donnera un salaire. Ezech., xxx, 18, 19. Cette comparaison montre qu’on pouvait louer différents ustensiles.

— Si parfois on louait des ouvriers pour travailler à une vigne, il arrivait aussi qu’on louât une vigne à des cultivateurs. On pouvait louer soit à prix d’argent, soit à condition de partager les fruits, locare nummo ou partibus. Cf. Pline le Jeune, Epist., ix, 37. Les copartageants s’appelaient alors partiarii. Cf. Gaii Dig., xix, 2, 25. C’est ce dernier mode d’exploitation que suppose la parabole de l’Évangile. Matth., xxi, 33-41 ; Marc, xii, 1 ; Luc, xx, 9. Au moment de la vendange, le maître envoie prendre les fruits qui lui reviennent ; les vignerons s’imaginent que, s’ils tuent le fils du maître, la vigne sera pour eux ; mais le maître les châtiera et louera sa vigne à d’autres. — Arrivé à Rome, saint Paul se loua un logement et y demeura deux ans, iv iSi’ft) (inr&MjiaTt, in suo conducto. Act., xxviii, 30. Il y avait alors à Rome un grand nombre de maisons à loyer. On y trouvait des logements plus ou moins vastes, aux différents étages, à des prix assez élevés. De grands écriteaux indiquaient les logements à louer. Les lettres, atteignant parfois une coudée de hauteur, pour mieux attirer les regards, étaient peintes eh noir, sauf à la dernière ligne qui contenait le nom du propriétaire. En voici un spécimen : « Dans l’héritage de Julia, fille de Spurius Félix, soient loués un bain… et quatre-vingt-dix tavernes, des treilles, des cœnacula, à partir des prochaines kalendes d’auguste, au six des ides d’auguste, pour cinq années consécutives. Que celui qui ne connaîtrait pas la maltresse de ce lieu aille trouver Suettius Vérus, édile. » Écriteau de location trouvé à Pompéi. Dans Ch. Dezobry, Rome au siècle d’Auguste, lettre xvi, 5e édit., 4 in-8°, Paris, 1886, t, i, p. 188. L’Apôtre ne fut donc pas embarrassé pour trouver à se loger. Il aima mieux sans doute avoir un logement à lui, plutôt que de recevoir l’hospitalité d’un chrétien, parce qu’il avait un soldat avec lui et qu’il tenait à recevoir, sans gêner personne, les nombreuses visites qui lui

étaient laites. Act., xx, 16-31.

H. Lesêtre.
    1. LOCH ValentiD##

LOCH ValentiD, théologien catholique allemand, né à Bamberg le 24 septembre 1813, mort dans cette ville, le 14 juin 1893. Après avoir donné l’enseignement religieux à Munich, il devint proijsseur d’exégèse à Amberg, de 1843 à 1863, et à Bamberg, del865àl884. Nomméprélat domestique de Léon XIII, il termina ses jours dans sa ville natale. Outre plusieurs ouvrages historiques qu’il