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LIVRES PERDUS — LOBNA

4. LIVRES PERDUS. — Un certain nombre de livres mentionnés dans l’Ancien Testament sont aujourd’hui perdus. Ce sont les suivants :

Le livre des guerres du Seigneur, Sêfér milḥamôṭ Yehôvâh ; Βιϐλίον Πόλεμος τοῦ Κυριου ; Liber Bellorum Domini. Num., xxi, 14.

Le livre du Juste, Sêfér hay-Yâšâr ; Βιϐλίον τοῦ Εὐθοῦς ; Liber Justorum. Jos., ix, 13 ; II Reg., i, 18. Voir Juste (Livre du), t. iii, col.

Trois mille Paraboles de Salomon (mâšâl ; παραϐολαί, parabolæ). III Reg., iv, 32 (hébreu, I Reg., v, 12).

Mille cinq Cantiques (Septante : πεντακισχίλίαι, du même roi (šîr ; ᾠδαί ; carmina). III Reg., iv, 32 (hébreu, I Reg., v, 12).

Une histoire naturelle de Salomon : « Il parla des arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu’à l’hysope qui sort de la muraille ; il parla aussi des animaux, des oiseaux, des reptiles et des poissons » III Reg., iv, 33 (hébreu, I Reg., v, 13). Pour ces diverses compositions de Salomon, le texte ne dit pas que le roi les écrivit, mais qu’il les « parla », va-yedabbêr.

Les Annales des rois de Juda et d’Israël, Sêfér debarim, Dibrê hay-yâmîm, Sêfer ham-melakîm ; Βιϐλίον ρημάτών, etc ; Verba dierum ou sermonum, etc. III Reg., xi, 41, etc. Voir Historiographe, t. iii, col. 723.

Les livres de Samuel, de Nathan, de Gad, de Séméia, d’Addo, d’Ahias, d’Isaïe (histoire d’Ozias et d’Ézéchias), de Jéhu, d’Hozaï. Voir Historiographe, t. iii, col. 723.

La lettre du prophète Élie à Joram, roi de Juda, mikṭàb ; γραφή ; litteræ. II Par., xxi, 12.

Le livre des jours du sacerdoce de Jean Hyrcan ; Βιϐλίον ἡμερῶν ἀρχιερωσύνης [Ἰωαννου] ; Liber dierum sacerdotii [Joannis]. I Mach., xvi, 24.

10° Les descriptions de Jérémie ; Ἀπογραφαί ; Descriptiones. II Mach., ii, 1.

11° Histoire de Jason de Cyrène, dont le second livre des Machabées est l’abrégé. Voir Jason, t. iii, col. 1139.

Sur le livre de l’Alliance, que certains commentateurs regardent à tort comme un livre perdu, voir Alliance 3, t. i, col. 388.

Certains commentateurs pensent que ces livres perdus étaient inspirés ; d’autres le nient. C’est là une question qu’il est impossible de résoudre.

Quelques autres écrits profanes, aujourd’hui perdus, sont aussi mentionnés dans l’Ancien Testament : — 1° Lettre de Jéhu, roi d’Israël, aux habitants de Samarie, IV Reg., x ;

— 2° Lettres de Sennachérib, roi de Ninive, à Ézéchias, roi de Juda. IV Reg., xix, 14 ; II Par., xxxii, 17 ; Is., xxxvii, 14 ; — 3° Lettre de Mérodach-Baladan, à Ézéchias. IV Reg., xx, 12 ; Is., xxix, 1 ; — 4° Lettres du roi de Syrie, au roi d’Israël. IV Reg., v, 4 ; — 5° Lettre du faux prophète Séméia. Jer., xxxix, 25 ; — 6° Annales des rois des Perses et des Mèdes. Esther, x, 2 ; I Esd., iv, 5 ; — 7° Lettre de Béselam et autres, à Artaxerxès contre les Israélites. I Esd., iv, 7. — Voir J.-B. Glaire, Introduction aux livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, 3e édit., 5 in-8°, Paris, 1862, t. i, p. 95-97.

5. LIVRES SAINTS, nom donné à la collection des Saintes Écritures. Nous le lisons dans I Machabées, xii, 9, sancti libri ; en grec : βιϐλία τὰ ἅγια. On voit que le mot Bible n’est que le mot grec correspondant à liber et que « Sainte Bible » est exactement synonyme de « Livres Saints ». Voir aussi Josèphe, Ant. jud., i, vi, 2 ; Cont. Apion., i. Voir Bible, t. î, col. 1775.

LO-AMMI (hébreu : Lôʾʿammî ; Septante : οὐ λαός μου (voy. Vulgate : non populus meus), nom symbolique donné par le prophète Osée au second fils qu’il eut de Gomer, fille de Débelaïm, et qui signifie « ; non mon peuple », comme ont traduit les versions. Osée, i, 9-10, explique la signification figurée de ce nom. Dieu lui dit : « Appelle-le Lôʾʿammî (non mon peuple), parce que vous n’êtes pas mon peuple (Lôʾʿammî) et que je ne serai pas votre Dieu. » Le Seigneur annonce ainsi qu’il rejettera son peuple, à cause de son infidélité, et qu’il l’abandonnera à ses ennemis. Mais il aura pitié de lui et le ramènera de la captivité, et alors il ne sera plu » Là’'ammî, « non mon peuple, » mais ʿammî, « mon peuple. » Ose., ii, 1, 24 (hébreu, 25). Saint Paul, Rom., ix, 24-26, et saint Pierre, I Pet., ii, 10, ont appliqué la prophétie d’Osée à la conversion des Gentils, qui n’étaient pas auparavant le peuple de Dieu et qui par leur conversion sont devenus son peuple. — Avant Lô’'Ammi, Osée avait eu déjà de Gomer un autre fils et une fille, portant aussi l’un et l’autre un nom symbolique, Jezrahel et Lo-Ruchama. Voir Jezrahel 2, t. iii, col. 1544, et Lo-Ruchama.

LOBNA (hébreu : Libnâh ; Septante : Codex Vaticanus, Λεμνά, Jos., xxi, 13 ; Λομνά, IV Reg., xix, 8 ; II Par., xxi, 10 ; Λημνά ci, IV Reg., xxiii, 31 ; Λοϐνά, I Par., vi, 57 [hébreu, 42] ; Λοϐνάν, Is., xxxvii, 8 ; Σεννά, IV Reg., viii, 22 ; Codex Alexandrinus, Λεϐνά, Jos., xxi, 13 ; Λομνά, IV Reg., viii, 22 ; xxiv, 18 ; Λoϐνά, IV Reg., xix, 8 ; I Par., vi, 57 ; II Par., xxi, 10 ; Is., xxxvii, 8 ; Λoϐενά, IV Reg., xxiii, 31), ville du sud-ouest de la Palestine, Jos., xxi, 13 ; IV Reg., viii, 22 ; xix, 8 ; xxiii, 31 ; xxiv, 18 ; I Par., vi, 57 ; II Par., xxi, 10 ; Is., xxxvii, 8, appelée aussi Labana, Jos., xv, 42, et Lebna. Jos., x, 29-32 ; xii, 15. Antique cité royale chananéenne, elle fut prise par Josué, Jos., x, 29-32 ; xii, 15, assignée à la tribu de Juda, Jos., xv, 42, et donnée aux enfants d’Aaron. Jos., xxi, 13 ; I Par., vi, 57 (hébreu, 42). Sous le règne de Joram, elle se révolta et parvint à se soustraire à la domination de Juda. IV Reg., viii, 22 ; II Par., xxi, 10. Elle semble avoir été une place forte, puisque le roi d’Assyrie, Sennachérib, l’assiégea après avoir quitté Lachis, pendant sa campagne contre Ézéchias. IV Reg., xix, 8 ; Is., xxxvii, 8. La mère de Joachaz et de Sédécias, rois de Juda, était Amital, fille de Jérémie de Lobna. IV Reg., xxiii, 31 ; xxiv, 18. — L’emplacement de Lobna est jusqu’ici resté inconnu. Tout ce que nous savons, c’est qu’il devait se trouver dans les environs de Beit-Djibrîn, l’ancienne Éleuthéropolis. Les données de l’Écriture et de la tradition nous conduisent, en effet, dans cette contrée. La conquête de Josué nous montre cette ville entre Macéda et Lachis (Tell el-Hésy). Jos., x, 29-32. Voir la carte de la tribu de Juda, t. iii, col. 1755. Dans l’énumération des villes de la tribu, elle fait partie du troisième groupe de « la plaine » ou Séfêlâh, dont la plupart des localités sont bien ou suffisamment identifiées : Ether (Khirbet el-’Atr), Esna (Idhna), Nésib (Beit-Nusib), Céila (Khirbet Qîla ou Kîla), Alarésa (Khirbet Mer’asch). Jos., xv, 42-44. Tous ces noms rayonnent autour de Beit-Djibrîn. La même conclusion s’appuie sur le témoignage d’Eusèbe et de saint Jérôme. Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 135, 274, qui signalent dans la région d’Éleuthéropolis un village, κώμη), appelé Lobna, Λοϐανά. Quelques auteurs, se tondant sur l’étymologie de Libnâh, « blancheur, » ont cherché 4-identifier la ville avec Tell es-Sàfiyéh, l’ancienne Blanche-Garde des croisés, au nord-ouest de Beit-Djibrîn. Cl. Stanley, Sinai and Palestine, Londres, 1866, p. 258, note 1. D’autres réservent cette position stratégique remarquable pour Geth ou Masépha. Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. 330, a pensé à’Araq el-Menschiyéh, directement à l’ouest de Beit-Djibrîn. Enfin, Conder a proposé Khirbet el-Benaây, à 16 kilomètres au sud-est de Tell el-Hésy. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1897, p. 69. Aucune de ces conjectures n’a d’appui solide ; la dernière paraît