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LITIÈRE — LITTÉRAL (SENS)

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les princes d’Iraël offrirent six chars de cette espèce et douze bœufs, chaque paire de ces derniers destinée sans doute à tirer un char. Num., vii, 3. lsaïe, lxvi, 20, fait revenir les captifs d’Israël dans toutes sortes de véhicules, parmi lesquels il mentionne les sabbîm, Xtxpvicrç 101. — Litière égyptienne. Beni-Hassan. XII’dynastie. D’après Lepsius, Denkmàler, Abth. ii, Bl. 126.

v « i, lecticse. Quand Saùl poursuivait David dans le désert de Juda, il couchait dans un ma’égal, mot que les Septante traduisent par Xa|xro]V]rj, « char couvert, » et la Vulgate par tento.rium. I Reg., xxvi, 5. — 3° Kar, uif p. « Ta, stranienta, Gen., xxxi, 34, selle de chameau, surmontée d’un pavillon pour protéger du soleil, et destinée aux

102. — Litière assyrienne.

D’après G. Rawlinson, Five great monarchies, 1864, t. ii, p. 224.

femmes. Le kar était assez considérable pour que fiachel put y cacher les theraphiin de Laban. Voir Chameau, t. ii, col. 526. — 4° Mittâh, « lit, » nom donné à la litière de Salomon, xXî’vyj, lectulus. Cant., iii, 7. Etle est entourée de soixante vaillants hommes qui restent armés de l’épée, en vue des alarmes nocturnes. Le contexte autorise à penser qu’il s’agit bien ici d’une litière, puisque le cortège est en marche. Cette litière est large comme un lit, parce que l’épouse est appelée à y prendre place à côté de Salomon. — 5° ’Apiryôn, çopeîov, ferculum, autre nom donné à la litière de Salomon. Cant., iii, 9. On a voulu faire du mot’apiryôn, un dérivé du grec çopeîov, qui veut dire « litière ». Frz. Delitzsch, Biblischer Continent, ïiber dos Hohelied, Leipzig, 1875, p. 59, a justifié

son origine sémitique. Le texte sacré décrit ainsi cette litière : « Le roi Salomon s’est fait une litière en bois du Liban. Il en a fait les colonnes d’argent, le dossier d’or, le siège de pourpre ; le milieu en a été brodé avec amour par les filles de Jérusalem. » Cant., iii, 9, 10. Gietmann, In Ecoles, et Cant. cant., Paris, 1900, p. 488, pense que cette description ne peut se rapporter qu’à

103. — Litière romaine incrustée d’argent. Nouveau Musée du Capitule. Rome.

un somptueux lit nuptial. On admet plus communément qu’il s’agit d’une litière. Cf. Rosenmûller, Ecoles, et Cantic, Leipzig, 1830, p. 348. Au verset suivant, le texte ajoute en effet : « Sortez, filles de Sion, regardez le roi Salomon. » Le roi est donc dehors, par conséquent dans une litière, et non dans un lit. —6° KXivoc’piov, lectulus. Act., v, 15. Quand saint Pierre sortait, on lui apportait des malades sur des grabats et des xXtviptoc, de « petits

lits », des civières.

H. Lesêtre.
    1. LITTÉRAL##

LITTÉRAL (SENS), sens que présentent naturellement les paroles des écrivains sacrés, d’après la valeur des mots et les règles de la grammaire, de la syntaxe et de la logique. Le sens littéral est le sens de la lettre du texte, par opposition au sens spirituel ou mystique qui ne se tire pas des mots eux-mêmes, mais des choses exprimées par les mots et servant de types. Voir Spirituel (Sens).

I. Les différentes espèces. — La pensée du Saint-Esprit s’exprimant dans la Sainte Écriture en langage humain, tel que le parlent et le comprennent les hommes, il faut s’attendre à trouver dans ce langage les formes que revêt habituellement la pensée même de l’homme. Or, la lettre du langage humain doit être entendue, tantôt dans le sens propre, et tantôt dans le sens figuré.

1° Le sens propre est celui qu’énoncent directement les mots eux-mêmes, pris avec leur valeur ordinaire, comme dans les phrases suivantes : « Dieu créa le ciel et la terre, » Gen., i, 1 ; « David dansait de toute sa force itevant Jéhovah, » II Reg., vi, 14 ; « Jésus, étendant /la main, le toucha en disant : Je le veux, sois guéri. » Matth., viii, 3, etc. Ce sens est assez souvent appelé « historique », dans les Pères latins, par opposition avec le sens « prophétique », qui se superpose en certains cas au sens littéral. Les Pères grecs l’appellent v.axk tô ypâu.p.ac, « selon la lettre, » xxrà tô pirriv, « selon le mot, » xa^à T7|V iirropi’av, « selon l’histoire, » pour le distinguer du sens spirituel, xaià-cm voOv, « selon l’esprit, » xaTÔ tïiv àvaïtt>Yiv, « selon la spiritualité, » etc. Quelques Pères, comme Origène, De princip., iv, 12, t. xi, col- 365 ; saint Jérôme, Adv. Lucifer., 2C, t. xxiii,