de Complute et dans quelques manuscrits, et Buhl, Gesenius’Handwôrterbuch, Leipzig, 1899, p. 355, constate qu’elle s’harmonise mieux avec le contexte que celle des massorètes. Le mot vient d’une racine kâ’ar, ayant le même sens que kârâh, « creuser, percer. » Les lions ne sont donc pas en cause dans ce texte. Cf. Lesétre, Le Livre des Psaumes, Paris, 1883, p. 99-100. — À la restauration d’Israël, il n’y aura pas de lion sur le chemin de son retour, Is., xxxv, 9, et, au temps messianique, le lionceau et le veau vivront ensemble. Is., xi, 6-7 ; lxv, 25 ; — 8° Enfin la Sainte Écriture compare encore au lion différents êtres, soit en bien, soit en mal : le juste à qui sa bonne conscience donne une pleine sécurité, Prov., xxviii, 1 ; la sentinelle de Babylone, Is., xxi, 8, et un ange des derniers jours, Apoc, x, 3, dont la voix retentit comme le rugissement du lion ; la méchante femme, plus à redouter que le lion, Eccli., xxv, 23 ; la sauterelle, dont la dent ravage comme celle du lion, Joël, i, 6 ; le péché, dont les morsures sont comme celles du lion, Eccli., xxi, 3, et le démon, lion rugissant qui cherche à dévorer les âmes. I Pet., v, 8.
V. Les lions symboliques. — 1° Dans les visions d’Ezéchiel, i, 10 ; x, 14 ; xli, 19, il est question de chérubins ayant une face, c’est-à-dire une apparence de lions et des formes rappelant celles de ces animaux. Plusieurs de ces êtres symboliques ont, en effet, un corps de lion. Voir t. i, fig. 69, col. 313, et Chérubin, t. ii, col. 665, et fig. 247, col. 671. — 2° Dans sa vision des quatre animaux, Daniel, vii, 4, signale d’abord un lion avec des ailes d’aigle. C’était le symbole de l’empire assyro-babylonien, représenté par un animal familier aux peuples de cet empire et caractéristique de la force et de l’activité conquérante. Voir Daniel (Le livre de), t. ii, col. 1274. Une inscription d’Assurbanipal mentionne les taureaux et les lions ailés, lamassi, qui ornaient son palais de Babylone. Cf. Talbot, dans les Transactions of the Society ofbiblic. Archœol., 1873, t. H, p. 363. — 3° Parmi les quatre animaux présents devant le trône de l’Agneau, saint Jean, s’inspirant de la description d’Ezéchiel, i, 5-14, en nomme d’abord un qui est semblable à un lion. Apoc, iv, 7. Plusieurs Pères voient dans ce lion la figure de saint Marc. S. Ambroise, Expos. Evang. S. Luc., Proœm., t. xv, col. 1532 ; S. Jérôme, In Ezech., i, 7 ; In Matth. Prol., t. xxv, col. 21 ; t. xxvi, col. 19 ; S. Grégoire le Grand, In Ezech., hom., i, IV, 1, t. lxxvi, col. 815, etc. Voir Marc (Saint). Cependant le symbole du lion est appliqué à saint Jean par saint Irénée, Cont. hseres., m, 11, t. vil, col. 887, et à saint Matthieu par saint Augustin, De consens, evang., i, 6 ; In Joan., xxvi, 5, t. xxxiv, col. 1046 ; t. xxxv, col. 1666. Saint Jean voit encore des sauterelles qui ont des dents comme celles des lions, Apoc, IX, 8, cf. Joël, i, 6, et des chevaux qui ont des têtes de lions. Apoc, ix, 17. Enfin il décrit une bête à sept têtes, dont les bouches ressemblent à celles du lion. Apoc, xiii, 2. Ces divers animaux symboliques empruntent au lion ses caractères terribles et malfaisants.
VI. Les lions sculptés. — 1° Salomon fit exécuter pour le service du Temple dix bassins d’airain, placés chacun sur un piédestal composé d’une partie carrée que surmontait uue partie cylindrique. Sur les champs de ces deux bases superposées étaient représentés en relief des lions, des bœufs, des chérubins et des palmes. III Reg., vii, 29, 36. Sennachérib fit fondre aussi douze grands lions de bronze pour la résidence qu’il se bâtit àNinive. Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 311.
— 2° Salomon se fit encore exécuter un trône d’ivoire avec des ornements d’or. Il y avait deux lions près des bras et douze lions sur les six degrés de part et d’autre. III Reg., x, 19 ; II Par., ix, 18. Les anciens monuments représentent des sièges où des lions servent d’accou doirs (fig. 90) Beaucoup d’autres sièges sont ornés de tètes ou de pattes de lions. Cf. t. ii, fig. 72, col. 224 ; t. iii, fig. 100, col. 411. On trouve même des lits dont les côtés longs sont formés de deux lions qui s’étirent, la tête au chevet et la queue aux pieds du dormeur. Voir Lit, fig. 93, col. 286. Les lions des degrés du trône de Salomon formaient une sorte d’allée qui s’inspirait sans doute des allées de sphinx ou de béliers qui menaient à certains temples égyptiens. Ces lions étaient des symboles de puissance et de majesté. Il est dit du trône de Salomon que rien de pareil n’avait été fait pour aucun royaume, ILI Reg., x, 20. Voir
Trône.
- LIONCEAU##
LIONCEAU, jeune lion.La langue hébraïque distingue le lionceau du lion par des noms particuliers. Il est appelé gûr’aryêh, « un jeune lion, » Gen., xlix, 9 (Vulgate : catulus leonis) ; bén lâbV, ce fils de lion, » Job, iv, 11 ; mais il porte le nom spécial de kefir dans Ps. xvii (xvi), 12 ; civ (cm), 21 (Septante : cre0[ivo ; ; Vulgate : catulus leonis) ; Is., xi, 6. et dans Ézéchiel, xix, 2, 3, 5 (Septante : « xxiijivo ; ; Vuigate : leunculus). Dans les Juges, xiv, 5, nous lisons : kefir’ârâyôt, « petit de lionnes. » — Kefir se dit aussi métaphoriquement, soit d’un homme puissant ou d’un ennemi dangereux, Ps. xxxiv (xxxm), 11 (Vulgate : divites) ; xxxv (xxxiv), 17 ; lvih (lvii), 7 ; Jer., ii, 15 ; Ezech., xxxii, 2 (Vulgate : leo), soit d’un homme jeune et brave. Ezech., xxxviii, 13 (Vulgate : leo) ; Nab., H, 14 (Vulgate : leunculus). — Saint Jérôme a traduit par leunculi ou « lionceaux » le mot’àrîm qui signifie « lion » et qui désigne les lions sculptés, placés par Salomon sous les bras de son trône et sur les degrés par lesquels on y montait. III Reg., xi, 20 ; II Par., ix, 19 (’ârdyôf ; la. Vulgate a traduit ce même mot au verset précédent par leones). Dans I Par., xxviii, 17, notre version latine parle de « lionceaux d’or » là où il est question de « vases à couvercle » ; elle a lu on>S2, kefirim, au lieu de omss, kefôrim, qui est la vraie leçon, réclamée par le contexte.
- LIQUEURS ENIVRANTES##
LIQUEURS ENIVRANTES, boissons fermentées qui, bues à l’excès, produisent l’ivresse. Les anciens n’ont pas connu les liqueurs proprement’dites, dans lesquelles on utilise les produits de la distillation des fruits ou des grains ; car la distillation ne remonte pas au delà du XIVe siècle. Mais ils savaient fabriquer des boissons fermentées, le viii, avec ses différentes espèces, voir Vin, et d’autres liqueurs enivrantes généralement désignées sous le nom de ëêkdr, « n’xepa, sicera.
1° La sicera. — Saint Jérôme, In Is., xxviii, 5, t. xxiv, col. 317, définit la sicera ce toute boisson capable d’enivrer et de bouleverser l’esprit, ce qui fait qu’Aquila traduit le mot par ce ivresse ». On la fabrique avec le froment, l’orge, le millet, le suc des fruits, le fruit du palmier et d’autres substances analogues ». Cf. S. Ambroise, De Elia et jejun., xv, 54, t. xiv, col. 717. Les Égyptiens fabriquaient avec de l’orge une sorte de bière, le Çûdoc ou oîvoc xpc8(voç, ce vin d’orge. » Cf. Hérodote, il, 77 ; Théophraste, De caus. plant., xi, 2 ; Strabon, 799 ; Diodore de Sicile, I, 20, 34 ; iv, 2, etc. Les Septante emploient le mot ?1180 ; dans la traduction d’Isaïe, xix, 10, et saint Jérôme, t. xxiv, col. 253, dit que le Çû60ç est une boisson faite de fruits et d’eau, ce qui donne un liquide trouble et comme mêlé de lie. En Dalmatie et en Pannonie, ajoute-t-il, on appelle cette boisson sabaium. Ammien Marcellin, xxvi, 8, nomme aussi sabaia le breuvage que les pauvres de l’IHyricuna fabriquaient avec de l’orge ou du froment. La bière des Égyptiens fut bien connue en Palestine. Cf. Pesachim, iii, 1. On ajoutait à l’orge certaines herbes, comme le lopin ou la berle, cf. Columelle, x, 114, de même que nous y-mêlons du houblon. Les Arabes mélangent à la bière des épices ou aromates qui en relèvent le goût. Cf. Burkhardt, Travels