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LION


d’aller chercher un appui en Egypte, Isaïe, xxx, 6, dit que de ce pays sortent le lion, la lionne et d’autres bêtes dangereuses. Cf. Sap., xi, 18. — 3° Le lion, de son côté, fit des victimes en Palestine. Le prophète de Bethel s’en retournait, après avoir reproché à Jéroboam son culte schismatique, puis revenait sur ses pas malgré l’ordre du Seigneur, quand un lion le tua en chemin, sans cependant faire de mal à son âne. III Reg., xiii, 24-29. Pareil sort fut infligé à un fils de prophète qui ne sut pas obéir. III Reg., xx, 36. — Lorsque les colons envoyés de la Babylonie vinrent occuper le territoire de Samarie, ils eurent à compter avec les lions qui s’étaient enhardis et multipliés, grâce à la dépopulation du pays. Ils s’imaginèrent alors que les ravages faits par les lions au milieu d’eux avaient pour cause la colère du dieu local, qu’ils ne savaient pas honorer. C’est pourquoi Sargon leur envoya des prêtres Israélites pour les instruire. IV Reg., xvii, 25-27. Les colons se constituèrent des dieux divers. Les Cuthéens se mirent à honorer Nergal, comme ils le faisaient déjà dans leur pays d’origine. Voir Cutha, t. ii, col. 1161 ; Nergal. Cf. Schra présence des admirables bas-reliefs de chasses d’Assurbanipal, transportés à Londres, où nous voyons amener sur le terrain, dans des cages, les lions gardés pour les plaisirs du roi. » Fr. Lenormant, La Divination chez les Chaldéens, Paris, 1875, p. 192. Voir t. ii, fig. 12, col. 31. On sait que déjà Sargon gardait des lions dans son palais de Dour-Sarroukin, près de Ninive. Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 269. Ézéchiel, xix, 6-9, parle de l’endroit dans lequel on les enfermait. Il compare son peuple à un jeune lion qui, fier de sa force, se met à tout ravager, comme les autres lions, c’est-à-dire comme les autres peuples. Mais les nations d’alentour se rassemblent contre lui, tendent sur lui leurs rets, le prennent dans leur fosse, le mettent en cage et le conduisent au roi de Babylone, qui l’enferme dans un lieu fortifié, mesodôf, içnjXaxTÎ, carcer. Cette prison fortifiée est la même chose que la fosse où fut jeté Daniel. Voir t. ii, fig. 60, 61, col. 157.

IV. Comparaisons tirées des lions. — La force et la majesté du lion, ses fureurs, sa cruauté, ont fourni maintes comparaisons aux auteurs sacrés. Ils assimilent

88. — Chasse au lion en Egypte. XI’dynastie. Beni-Hassan. D’après Lepsius, Denkmàler, Abth. ii, BI. 13t.

der, Die Keilinschriften tund das A. T., Giessen, 1872, p. 167. — 4° On trouve dans la Sainte Écriture différentes remarques au sujet des lions. Dieu prend soin de la lionne et de ses petits. Job, xxxviii, 39. « Le lion est sur le chemin ! y> dit le paresseux qui ne veut pas sortir. Prov., xxii, 13 ; xxvt, 13. Le lion chasse l’onagre, Eccli., xiii, 23 ; XXVII, 11 ; il rugit en saisissant sa proie. Am., iii, 4. Les excavations minières lui sont inconnues. Job, xxviii, 8. Il est le roi des animaux, Prov., xxx, 30, et pourtant un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. Eccle., IX, 4. III. Les lions en Chaldée. — Les lions ont toujours habité en grand nombre dans les marais et le » buissons de Ja Mésopotamie. Ammien Marcellin, XVIII, vii, 5. Ils sont de deux espèces, que distinguent surtout l’abondance ou l’absence de la crinière. Les anciens rois assyriens, chaldéens et perses étaient grands chasseurs de lions. On donnait au carnassier le nom de lik makh, « grand chien. » Cf. Layard, Nineveh and Babylon, Londres, 1853, p. 487. Par deux fois, Daniel fut jeté à Cabylone dans une fosse aux lions. La première fois, il avait continué à adorer son Dieu, malgré les ordres du roi. La seconde, il avait refusé d’adorer Bel et s’était vu mettre dans une fosse qui contenait sept lions affamés. Le résultat fut le même dans les deux cas. Les fauves respectèrent le prophète, mais ensuite dévorèrent sur-le-champ ses accusateurs jetés à sa place. Dan., vi, 16-24 ; xiv, 30-41 ; I Mach., ii, 60 ; Heb., xi, 33. La fosse aux lions est appelée gob ou gubbd’; elle a une ouverture que l’on peut fermer solidement par une pierre et sur laquelle le roi appose son sceau. Voir Fosse, t. ii, col. 2329. « La fosse aux lions devient pour nous un détail d’une exactitude et d’une précision topiques, en

tour à tour au lion : 1° Dieu lui-même. Dieu est terrible comme un lion dans l’exercice de sa justice vengeresse. Is., v, 29 ; xxxviii, 13 ; Jer., xxv, 38 ; xlix 19 ; l, 44 ; Lam., iii, 10 ; Ose., v, 14 ; xiii, 8 ; Am., iii, 8 ; Eccli., xxvii, 31 ; xxviii, 27. Il poursuit Job comme un lion. Job, x, 16. Mais aussi c’est avec l’intrépidité d’un lion, inaccessible aux menaces des bergers rassemblés contre lui, qu’il prendra la défense d’Israël contre les nations. Is., xxxi, 4. — 2° Plusieurs tribus Israélites. « Juda est un jeune lion. » Gen., xlix, 9. Voir Juda 6, t. m^ col. 1770. Comme descendant de cette tribu, Jésus-Christ est appelé « le lion de la tribu de Juda ». Apoc, v, 5. « Gad repose comme une lionne, il déchire le bras et la tête… Dan est un jeune lion qui s’élance de Basan. » Deut., xxxiii, 20, 22. Voir Dan, t. ii, col. 1240 ; Gad, t. iii, col. 31. — 3° Le peuple d’Israël. Balaam dit de lui : « C’est un peuple qui se lève comme une lionne et qui se dresse comme un lion. » Num., xxiii, 24 ; xxiv, 9. Israël infidèle fait dire à Dieu : « Mon héritage est pour moi comme un lion dans la iorêt ; il pousse contre moi ses rugissements. » Jer., xii, 8. Ézéchiel, xix, 1-6, compare les exploits et les malheurs de son peuple à ceux d’un jeune lion. Après la restauration messianique, le reste d’Israël sera au milieu des nations comme le lion au milieu des bêtes de la forêt, foulant aux pieds et déchirant sans que rien puisse lui résister. Mich., v, 7. — 4° Les nations étrangères. Nahum, il, 12-13, compare Ninive à un repaire de lions : là gîtaient le lion, la lionne et les lionceaux ; le lion chassait pour ses petits et apportait des proies dans son antre. Le Chaldéen, comme un lion qui s’élance de son taillis, marche contre Jérusalem. Jer., iv, 7 ; cf. ii, 15j