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LIGHTFOOT — LILITH


Stone, dans le comté de Stafford, où il resta deux ans. En 1628, il alla habiter Hornsey, dans le Middlesex, où il espérait trouïer des ressources précieuses pour ses travaux ; c’est en effet dans ce lieu qu’il commença à écrire. En septembre 1630, il fut nommé recteur à Ashley, dans le comté de Stafford, où il continua ses études avec ardeur. En 1643, il devint recteur de l’église Saint-Barthélémy de Londres ; en 1644, recteur deGreat Munden, dans le comté de Hertford ; en 1650, recteur du collège de Sainte-Catherine de Cambridge, et, en 1654, vice-chancelier de cette université. Créé chanoine à Ely le 22 janvier 1667, il mourut dans cette ville.

— Lightfoot prit souvent part aux discussions religieuses de son temps, soit dans l’assemblée de Westminster, soit ailleurs : ses principes sont ceux de l’Église anglicane ; du reste on reconnaît généralement qu’il a beaucoup plus les qualités d’un érudit que celles d’un théologien. Ses principaux ouvrages sont : Horee hebraicm et talmudicx, impensx in chorographiam aliquam terres isræliticse, in quatuor Evangelistas, in Acta Apostolorum, in quwdam capita Epistolm ad Romanos, in Epistolam primant ad Corinthios, 3 in-4°, Cambridge, 1658 et 1679. C’est la traduction latine d’un livre qui avait paru d’abord en anglais (2 in-4°, Londres, 1644 et 1650). L’auteur, qui, selon Gibbon, « était devenu presque un rabbin lui-même à force de lire les rabbins, » a une grande tendance à expliquer le Nouveau Testament par les écrits rabbiniques et talmudiques. — Hartnony of the four Evangelists among themselves and with the Old Testament, with an Explanation of the chiefest difflculties both in language and sensé, in-4°, Londres, 1644-1650. — Harmony, Chronicle and Order of the Old Testament, Londres, 1647. — Harmony, Chronicle and Order of the New Testament, Londres, 1655. — À feiv and neu> Observations upon the Book of Genesis, the most of them certain, the rest probable, ail harmless, strange and rarely heard of before, Londres, 1642. — À Handfull of Gleanings out of the Book of Exodus, in-4 « , Londres, 1643 ; traduit plus tard en latin. — À Commentary upon the Acts of the Apostles, c. i-xii, in-4°, Londres, 1645. — Description of the Temple service as it stood in the days of our Saviour, in-4°, Londres, 1649. — On the canon of Scripture, 1652. — Collatio Pentateuchi hebraici cum samaratico, Londres, 1660. — Rules for a Student of the Holy Scripture, 1700. — On a imprimé plusieurs fois ses œuvres complètes, sous le titre de Lightfootii Opéra omnia ; ses ouvrages anglais y sont traduits en latin, 2 in-f°, Rotterdam, 1686 ; meilleure édition due à Jean Leusden, 3 in-f », Utrecht, 1699. Une édition anglaise a été donnée par George Bright, The Works of J. Lightfoot, 2 in-f », Londres, 1684 ; elle est précédée d’une vie de l’auteur par J. Strype. Une nouvelle édition, supérieure à toutes les précédentes et plus complète, a été éditée par J. R. Pitman, avec une vie de l’auteur, 13 in-8°, Londres, 18221825. Voir aussi D. M. Welton, John Lightfoot, The English Hebraist, in-8°, Londres, 1878.

A. Régnier.

2. LIGHTFOOT Joseph Barber, exégète anglican, né à Liverpool le 13 avril 1828, mort à Bournemouth le 21 décembre 1889. Il fit ses études à Cambridge, devint professeur de théologie en 1861, dans cette université, puis, en 1871, chanoine de la cathédrale de Saint-Paul ; de nouveau professeur de théologie à Cambridge, en 1875 et enfin évêque de Durham en 1879. On lui doit des travaux importants sur les Pères apostoliques et les commentaires suivants : St. Paul’s Epistle tlie to Galatians, in-8°, Londres, 1865 ; 7e édit., 1881 ; St. Paul’s Epistle to the Philippians, in-8°, Londres, 1868 ; 4e édit., 1878 ; St. Paul’s Epistles to the Colossians and to Philemon, in-8°, Londres, 1875 ; 6e édit., 1882. Ces commentaires sont suivis de dissertations savantes sur divers sujets scripturaires. — Voir F. J. A. Hort, dans le

Dictionary of National Biography, t. XXXI", 1893, p. 232-240.

    1. LIGURE##

LIGURE (hébreu : lésera ; Septante : Xiyûpiov ; Vulgate : ligurius, Exod., xxviii, 19 ; xxxix, 12), pierre précieuse du rational.

I. Description. — Les minéralogistes ne sont pas d’accord pour identifier le ligure des anciens, XrpJpiov ou Xiyxûptov. Pour les uns ce serait la tourmaline moderne ; pour d’autres, en plus grand nombre et avec plus de raison, ce serait la pierre hyacinthe. Ce qui faisait hésiter à admettre ce dernier sentiment, c’est que Thécphraste, rcepi).18wv, parlant des propriétés du ligure, dit qu’il attire à lui les parcelles de bois et de fer : or, semblait-il, l’hyacinthe n’avait pas cette propriété. Mais on a reconnu qu’elle l’acquérait, une fois frottée. Théophraste et Pline décrivent le ligure comme une pierre semblable à l’escarboucle et d’un éclat luisant comme du feu : il y a des hyacinthes qui ont cette couleur et cet éclat, en particulier celle qu’on appelle l’hyacinthe la belle. Voir Hyacinthe, t. ri, col. 787.

II. Exégèse.— La pierre lésém n’apparaît que deux fois dans la Bible hébraïque, Exod., xxviii, 19 et xxxix, 12 : c’est dans l’énumération des pierres du rational, la première pierre du troisième rang. Les Septante et Josèphe, Bell, jud, V, v, 7, traduisent ce mot parXepipiov, ce que la Vulgate transcrit par ligurius. Or saint Épiphane, De duodecim gemmis, vii, t. xlui, col. 300, identifie cette pierre ligure avec la pierre hyacinthe. La comparaison avec les 12 pierres de l’Apocalypse, xxi, 19-20, confirme cette vue. On admet communément que les douze pierres de la Jérusalem céleste rappellent les douze pierres du rational : or, en comparant les deux listes, la pierre qui répond au l£sém, ligure, c’est l’hyacinthe. Voir Braun, Vestitus sacerdotum Hebrseorum, in-8°, Leyde, 1680, 1. II, p. 694-703. Dans l’énumération d’Ezéchiel, xxviii, 13, manifestement empruntée à la description du rational dans l’Exode, le texte hébreu ne donne que neuf pierres : mais les Septante en ajoutent trois, conformément à l’Exode, et parmi elles le ligure.

E. Levesqde.

    1. LILIENTHAL Michel##

LILIENTHAL Michel, littérateur protestant, né à Liebstàdt le 8 septembre 16.86, mort à Kœnigsberg le 23 janvier 1750. Il fit ses études à Kœnigsberg et à Iéna et fut professeur à Rostock et à Kœnigsberg. En 1714, il fut nommé sous-bibliothécaire de cette dernière ville, où il exerça ensuite les fonctions de diacre. En 1711, il avait été élu membre de l’Académie de Berlin et en 1733 de celle de Saint-Pétersbourg. Parmi ses nombreux ouvrages, nous devons mentionner Biblisch-exegelische Bibliothek, 3 in-8°, Kœnigsberg, 1740-1744 ; Biblischer Archivafius der heiligen Schrift, 2 in-4°, Kœnigsberg, 1745-1746 ; les commentateurs de la Bible sont classés d’après les passages à interpréter. Il publia en outre une dissertation De vocatis ab Adamo animalibus, dans les Selecta historica et litteraria, 2 in-8°, Kœnigsberg, 7111719. — Voir Lilienthal, Autobiographie, publiée dans le t. m des Acta Borussica, in-8°, Kœnigsberg, 1732 ; Walch, Bibliotheca theologica, t. i, p. 83, 121.

B. Heurtebize.
    1. LILITH##

LILITH (hébreu : lîlî(), mot qui ne se lit qu’une seule fois dans la Bible hébraïque, pour désigner un oiseau nocturnç, très probablement le chat-huant. Voir Chat-huànt, t. ii, col. 627. En le traduisant par Xâ[j.ia, Uxmia, Is., xxxiv, 14, les Septante et saint Jérôme semblent se conformer à une croyance populaire : le peuple, ignorant le sens primitif du mot lîlif, le prenait pour le nom d’une espèce de monstre nocturne. Les rabbins firent plus tard de Lilith une première épouse infidèle d’Adam, devenue la première des quatre femmes du diable et la persécutrice des nouveau-nés. Lilith en effet détestait la descendance d’Eve, qui l’avait remplacée auprès d’Adam. La croyance à son pouvoir néfaste devint