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LIBYENS — LICORNE

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Les textes de la Bible ne donnent aucune indication de quelque précision sur la situation géographique du pays de Pût, sinon qu’il est africain et dépend de l’Egypte. Fr. Lenormant, Hist. anc, t. ii, p. 382 suppose que la nation de ce nom habitait originairement la Libye, d’où elle fut chassée par les Lûbim ; si cette hypothèse est vraie, la race de Phuth se serait retirée dans le pays que les inscriptions égyptiennes appellent Punt, Puent ou Pouanit. D’après la plupart des égyptologues c’est le pays des Somalis. Krall, Bas Land Punt, dans les Sitzungsberichte der Akademie der Wissenschaften zu Wien, t. xxxi, 1898 p. 1-81 ; G. Maspero, Hist. anc, t. H, p. 247 ; Naville, The Temple of Deir et Bahari, in-8°, Londres, 1894, p. 21-22. Cf. Egypl Exploration Fund, Archxological Report, 1894-1895, p. 34. Les premières expéditions égyptiennes dans ce pays au temps de la douzième dynastie n’avaient pas dépassé Souakîn et Massouah. G. Maspero, Hist. anc, t. i, p. 495496 ; Id., De quelques navigations des Égyptiens sur les côtes de la mer Erythrée, dans la Revue historique, t. ix, 1879. Le Pount proprement dit commençait au delà. Au temps de la reine Hatespou, la flotte égyptienne y aborda. Le principal fleuve du pays s’appelait la rivière de l’Éléphant. Les vaisseaux égyptiens le remontèrent et se trouvèrent dans un village dont les cabanes éparses au milieu des sycomores et des palmiers, étaient construites en tissus d’osier et posées sur des pilotis. Les indigènes étaient de couleur brune, leur barbe se terminait en pointe et leur chevelure était soit coupée court, soit étagée en petites mèches ou en nattes minces (fig. 69). Les hommes étaient vêtus d’un pagne, les

CD. — Indigène du pays de Put.

D’après Prisse d’Avesnes, Histoire de l’art égyptien, pi. 50.

femmes d’une robe jaune sans manches, serrée à la taille et tombant jusqu’à mi-jambes. Voir t. i, fig. 145, col. 571, la reine de Pount et sa suite. Les Égyptiens échangèrent les produits de leur pays surtout contre de l’ivoire, de l’or, de l’ébène, de la myrrhe, des singes verts, et des arbres à encens. Les arbres turent plantés à Deir el-Bahari. G. Maspero, Hist. anc, t. ii, p. 247253. Les prophètes ne distinguent pas entre les diverses tribus du pays de Pût, comme le font les Égyptiens, ils englobent probablement sous ce nom toute la cote est de l’Afrique située au sud de l’Egypte et de l’Ethiopie.

La grande inscription perse de Nakhsch-î-Roustem dans la liste des vingt-huit pays tributaires de Darius le Mède, nomme Kutiya, Putiya et Masiya, en babylonien Pûta, KûSu et Massù. Cf. F. H. Weissbach-Beng, Die Altpersischen Keilinschriften, in-4°, Leipzig, 1893, lig. 22-30, p. 36-37. Ce texte confirme l’identification de Pût avec le Pount des Égyptiens. Ceux-ci prononçaient le t après’n par un son que les Grecs rendraient par 5 et les Sémites par t. Punt fait donc régulièrement Pût. Cf. G. Kbers, Aegypten und die Bûcher Mose’s, in-8°, Leipzig, 1868, t. i, p. 64. — Les Coptes appellent <J>xixt, Faiat, la Libye, spécialement la partie ouest du Delta ; on ne connaît pas l’hiéroglyphe correspondant à ce mot, mais il paraît probable que les Septante ont été influencés par le terme copte lorsqu’ils ont traduit Pût par At’êueç. E. Beuruer.

    1. LICORNE##

LICORNE (Septante : u.ovo"xEptoç ; Vulgate : unicornis), animal fabuleux, qui n’aurait eu qu’une corne au milieu du front. Il est question de la licorne dans les auteurs profanes, Aristote, Générât, animal., iii, 2 ; Hist. anim., ii, 1, 32 ; Plutarque, Pericl., 6 ; Élien,

70. — La licorne (Antilope).

D’après Coste et Flandin, Perse ancienne, pi. cx.xx.vj.

Nat. animal., xvi, 20 ; Pline, II. N., VIII, xxi, 30 ; Xt, xlvi, 106. Les Septante emploient le mot (iovinspwç dans huit passages, Num., xxiii, 22 ; xxiv, 8 ; Deut., xxxiii, 17 ; Job, xxxix, 9 ; Ps. xxi, 22 ; xxviii, 6 ; lxxvii, 69 ; xci, 11, et la Vulgatè le mot unicornis dans les quatre passages des Psaumes et dans Isaïe, xxxiv, 7 (c/ » inoceros, dans les autres endroits). Dans deux passages, Deut., xxxiii, 17 ; Ps. xxi, 22, ces versions parlent au pluriel des cornes de la licorne. Dans tons ces textes, excepté Ps. lxxvii, 69, les versions traduisent ainsi l’hébreu re’êm, qui est le nom de l’aurochs. Voir Au-