Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée
239
240
LIBYENS


Les peintures égyptiennes tendraient à faire croire qu’ils sont au contraire les fils des Libyens. Leur chevelure est ornée de plumes d’autruche ; elle est liée des deux côtés en une queue, pendant par-dessus l’oreille, et, au contraire, coupée à moitié de la longueur derrière la tête ; la barbe est pointue Jig. 66). Des tatouages bleus, variant selon les tribus, sont marqués sur leur corps. Leur vêtement consiste en un pagne et un long manteau de laine ou de toile teinte et rayée. C’est un peuple de guerriers (fig.67) et surtout de pasteurs, errant à travers

— Libyen.

D’après RoseUini, Monumenti, pi. cltx, 4.

]e désert avec ses tentes de peaux et ses troupeaux. Fr. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orienl, 9° édit., t. H, p. 282 ; G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. ii, 1897, p. 430-431. Cf. Champollion, Monuments de l’Egypte et de la Nubie, in-f", Paris, 1833-1845, pi. ccl, 1-2 ; CCLXXIH, 1 ; RoseUini, Monumenti deW EgittoedellaNubia, Monumenti s(o » ict, in-f°, Florence, 1833-1838, pi. clvi, clviii, clix, clx, 4 ; clxi, 5 ; Lepsius, Denkmâler aus Aegypten, in-f°, Berlin, 1850-1858, t. iii, p, 126, 204. Les tribus libyennes porlaient des noms différents, ta principale était celle des Labu, Lebu, ou Lubu qui figurent sur les textes de Ramsès II. Papyrus Anaslasi II, pi. iii, 1. 2. Cf. Chabas, Études sur l’antiquité historique d’après les sources égyptiennes et les monuments réputés préhistoriques, in-8°, Chalonsur-Saône, 1872, p. 184 ; Brugscli, Geographische lnschriften altâgyptischer Denkmâler, in-8°, Berlin, t. ii, p. 79-80. Ces peuples avaient facilement repoussé la race de Phût ou Pût qui était établie dans le pays ou s’était incorporé la partie de ce peuple qui n’avait pas émigré. Fr. Lenormant, loc. cit. ; G. Maspero, Hist. anc, p. 431. Séti I er avait fait des invasions heureuses dans le désert libyque et à Karnak, il est représenté en vainqueur des Libyens en même temps que des Asiatiques. Fr. Lenormant, Hist. anc., ï. ii, p. 238 ; G. Maspero. Hist. anc, t. ii, p. 373. Les Libyens envahirent à leur tour l’Egypte sous Menephtah ; Inscription triomphale de Menephtah, lig. 4, 13, 37 ; Champollion, Monuments de l’Egypte, t. ii, p. 1A3 ; Lepsius, Denkmâler, t. iii,

p. 199 a ; Brugsch, Geographische lnschriften, t, ii, pi. xxxv ; E v de Rougé, Inscriptions hiéroglyphiques copiées en Egypte, in-f », 1877-1879, pi. clxxxix-CXCViti. Ils furent vaincus près de Piriou ; leur défaite fut un véritable massacre que chantèrent les poètes égyptiens et qui assura la tranquillité des Pharaons pour un temps assez long. Stèle de l’Amenophium de Thèbes, Flinders Pétrie, dans la Contemporary Review, 1896, n. 365, p. 362. Cf. Fr. Lenormant, Hist. anc, t. H, p. 285-290 ; G. Maspero, Hist. anc., t. ii, p. 431-437. Les prisonniers libyens étaient employés comme matelots sur les vaisseaux égyptiens. Dès le temps de la reine Hatespou et surtout à partir de Ramses III, les Pharaons les enrôlèrent dans leurs armées. G. Maspero, Hist. anc., t. ii, p. 214, n. 4, p. 458. Les Libyens attaquèrent de nouveau l’Egypte la cinquième année du règne de ce prince. Celui-ci les battit, mais leur empire resta comme un péril redoutable pour l’Egypte. Fr. Lenormant, Hist. anc, t. ii, p. 301-304 ; G. Maspero, Hist. anc. t. ii, p. 459-461. L’invasion recommença quelques années plus tard et de nouveau les Libyens furent exterminés. Les tribus confédérées cessèrent d’être unies ; elles furent refoulées au delà de la chaîne des monts Libyques, des forteresses leur barrèrent la route et leur pays ne fut plus qu’une réserve où les Pharaons levèrent chaque année des soldats. Fr. Lenormant, Hist. anc, t. ii, p. 316-318 ; G. Maspero, Hist. anc, t. ii, p. 470-474. La décadence de l’esprit mililaire chez les Égyptiens donna une importance de plus en plus grande aux Libyens. 31entôt ils furent les maîtres du pays. Ils avaient conservé leur armement et leur coiffure spéciale. Leurs chefs avaient une influence prépondérante à la cour, certains d’entre eux en profitèrent pour monter sur le trône, d’autres faisaient ou défaisaient les rois à leur gré. La dynastie Tanitequi avait cru se consolider ens’appuyant sur eux se trouva bientôt entièrement à leur merci. Les chefs libyens de Bubaste s’emparèrent du trône et fondèrent la vingt-deuxième dynastie. Sésac ou Scheschonq appartenait à cette famille libyenne. Fr. Lenormant, Hist. anc, t. ii, p. 356 ; G. Maspero, Hist. anc, t. ii, p. 765-769 j’Stern, Die xxil Manethonische Kôni-gs l4 „ ; >

67. — Guerrier libyen.

D’après les Monuments Piot ; t. IX, fasc. 2.

dynastie, dans la Zeitschrift fur âgyptische Sprache, 1883, p. 15-26. Le chef de la vingt-quatrième dynastie saïte, Tafnakti, était probablement de sang libyen. Fr. Lenormant, Hist. anc, t. ii, p. 340. C’est donc à cette race qu’ap-