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LIBAN


terrains s’échappent en sources magnifiques, descendent en cascades de rocher en rocher, remplissent du bruit de leur chute la solitude des hautes vallées. Ce sont là « les puits d’eaux vives, qui coulent avec impétuosité du Liban ». Cant., iv, 15. Un spectacle plus imposant encore est celui du cirque d’Afka et des cascades du Nahr Ibrahim. Voir Aphéca 1, t. i, col. 732. Au point de vue géologique, la chaîne du Liban est composée, dans son ensemble, de dolomites, de calcaires grossiers, de marbres, de grès et de marnes, que des basaltes ont percés sur d’innombrables points sans en déranger les assises. Les roches sont coupées par des fissures profondes, dirigées du nord au sud et de l’est à

les empreintes dans les calcaires argileux, feuilletés, sans silex, de Saltel Aima, à 100 mètres au-dessus de la mer, et à Hakel, dans une vallée profonde. Cf. de Luynes, Voyage d’exploration à la mer Morte, Paris (sans date), t. iii, Géologie, par Louis Lartet, p. 52-58.

Trois noms spéciaux désignent, dans la bouche des habitants, les zones de climat et de végétation, sur les pentes occidentales du Liban. La région du littoral est le Sahil ou Sahel, étroite bande de terrain, d’une extrême fertilité, où s’élevaient les cités commerçantes de l’ancienne Phénicie. Au-dessus, jusqu’à 1200 mètres environ, s’étend la région moyenne, ou Wusut, moins peuplée que la précédente, mais encore parsemée de

62. — Paysage des hautes régions du Liban. D’après Van de Velde, Le pays d’Israël, pi. 95.

l’ouest, et qui partagent le Liban en massifs distincts. La partie centrale est constituée par des calcaires gris. compacts, caverneux ou oolithiques, avec polypiers, térébratules, grandes natices, nérinées et baguettes de Cidaris glandifera. Au-dessus de ces roches généralement rangées dans le terrain jurassique, viennent les grès rougeâtres, auxquels succèdent des calcaires et des marnes que tous les auteurs rapportent au terrain crétacé. Ces différentes couches, sur le versant occidental, inclinent vers la mer, tandis que, sur le versant opposé, elles plongent en sens inverse. « Le calcaire crétacé Unit par atteindre jusqu’à 3000 mètres d’altitude, formant au sommet un plateau horizontal et presque rectiligne, semé de déserts de pierres et de dolines, dont la masse se dresse comme un mur en face de la Méditerranée. L’élévation du calcaire s’est faite par une série de cassures parallèles, qui dessinent autant de terrasses. » A. de Lapparenl, Leçons de géographie physique’, Paris, 1898, p. 598. Parmi les fossiles recueillis dans le Liban, les plus remarquables sont les poissons dont on trouve

villages ; on y cultive le tabac, des céréales, les pommes de terre ; les arbres y croissent en plus grand nombre : les pins (Pinus brutia), qui donnent à certaines pentes un aspect verdoyant ; plus bas, les chênes nains ; plus haut, les cyprès et les cèdres, auxquels se mêlent quelques chênes, des charmes, le pin d’argent de Cilicie, Je genévrier, le Rhododendron ponticum. La troisième zone, appelée le Djurd, est celle de la stérilité, des vents furieux etdes avalanches (fig. 62) ; cependant les cultures se montrent encore à 1800 et 2 000 mètres, mais seulement dans les vallons et les bassins abrités : çà et là, s’élèvent des bouquets de chênes aux troncs rabougris, des térébinthes, des érables, des poiriers sauvages, des genévriers, dont quelques-uns ont de puissantes dimensions. En été, les troupeaux de brebis et de chèvres montent des plaines vers le Djurd pour paître les herbages et les feuilles des arbrisseaux. En général, le Liban n’a ni forêts, ni pâturages, mais seulement de rares endroits où croît une herbe peu abondante, et le plus souvent des pentes nues. C’est dans la région,