Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée
227
228
LIA — LIBAN


ger Bachel et ses enfants, puis, devant elle, Lia et ses enfants, enfin en avant, et les plus exposées, les deux esclaves Zelpha et Bala. Gen., xxxui, 1, 2. Malgré cela, Lia semble avoir gardé à l'égard de Jacob une parfaite fidélité. Tandis que Rachel demeurait stérile, Lia donna tout d’abord à Jacob quatre fils : Ruben, Sitnéon, Lévi et Juda. Gen., xxix, 32-35 ; cf. xxxv, 23. Dans la suite elle cessa elle-même d’avoir des enfants, et comme Rachel, par la substitution de Bala, sa servante, avait trouvé moyen de donner deux fils à Jacob, Lia, devenue jalouse, employa le même procédé, et par le moyen de sa servante Zelpha, elle donna à Jacob Gad et Aser. Gen., xxx, 9-13. Ruben, l’alné des fils de Lia, fut pour sa mère l’occasion d’une nouvelle fécondité. Car, comme en revenant de la campagne, il apportait à sa mère des mandragores, celle-ci les ayant cédées à Rachel, Gen., xxx, 14-15, put devenir mère d’Issachar. Voir Mandragore. Elle eut ensuite un nouveau fils, qu’elle appela Zabulon, puis enfin une fille nommée Dina. Gen., xxx, 18-21. Il semble probable que Lia vivait encore lorsque sa fille Dina fut déshonorée, Gen., xxxiv, et qu’elle survécut à Débora, la nourrice de Rébecca, et à Rachel. Gen., xxxv, 8-19. Il est probable qu’elle mourut en Chanaan, car il n’est pas fait mention d’elle dans la nomenclature des émigrants en Egypte. Gen., xliv, 8-27. Elle fut ensevelie dans le tombeau de famille à Hébron. Gen., xux, 31. P. Renard.

    1. LIBAN##

LIBAN (hébreu : Lebânôn, avec l’article dans les livres historiques, excepté IV Reg., xix, 23 ; II Par., ii, 7 [Vulgate, 8] ; plus sauvent sans article dans les livres poétiques et prophétiques ; Septante : 'AvTt>i'6<xvoç, Deut., i, 7 ; iii, 25 ; xi, 24 ; Jos., i, 4 ; ix, 1 ; partout ailleurs, Aië<ivo « ), chaîne de montagnes de. Syrie, frontière septentrionale de la Palestine et renommée pour ses cèdres. Deut., i, 7 ; iii, 25 ; los., i, 4 ; III Reg., iv, 33 ; v, 6, 9, etc.,

I. No ». — L’hébreu Lebânôn se rettache. à la racine lâban, « être ilanc. » La chaîne syrienne est donc le « mont blanc » de l’Asie antérieure, nom qui lui vient, soit de la couronne de neige dont elle est couverte une partie de l’année, soit de l’aspect blanchâtre que présente la masse de ses roches. C’est cette dernière explication qu’adopte E, Robinson, Physieal Geography of the Holy Land, Londres, 1865, p. 309 : « Près de la mer, dit-il, les dernières pentes du Liban s’abaissent d’une manière abrupte, de telle sorte qu'à celui qui le voit d’en bas, tout ce côté de la montagne semble uniquement composé de masses immenses de roches nues et blanchâtres, sillonnées de ravins profonds qui descendent vers la plaine par des pentes rapides. Cette apparence blanchâtre de la montagne, quand la lumière est renvoyée par les roches de la surface, explique suffisamment l’ancien nom de Lebânôn, ou « montagne Blanche ». L’appellation ne vient pas de ses neiges ; car en été la neige ne se trouve que dans des places abritées, voisines du sommet et que l’on n’aperçoit pas d’en bas, de sorte que les crêtes n’en sont pas blanchies. » Il suffit cependant, semble-t-il, que le Liban soit couronné de ntige une bonne partie de l’année pour que ce fait ait frappé l’esprit des Orientaux autant et plus que l'éclat des roches calcaires et crétacées, et lui ait valu son nom. Les monuments assyriens ont conservé ce nom sous les formes Labnânu, Labnâna, Labndni. Cf. EL Schrader, Die Keilinschriften und das AUe Testament, Giessen, 1883, p. 183, 209, 220 ; Fried. Delitzsch, Wo lag das Parodies ? Leipzig, 1881, p. 103. Il subsiste peut-être dans l'égyptien Ramami. Cf. W. Max Mûller, Asien und Europa nach altâgyptischen Denkmâlern, Leipzig, 1893, p. 197. La dénomination arabe est Djebel cl-Libnàn.

IL Le Liban dans l'Écrtouke. — Le Liban est mentionné plus de soixante fois dans l’Ancien Testament,

pas une fois dans le Nouveau. Il détermine la frontière septentrionale de la Terre Promise. Deut., i, 7 ; iii, 25 ; xi, 24 ; Jos., i, 4 ; ix, 1 ; xiii, 5, 6. Mais il est surtout cité à cause de ses cèdres. Jud., ix, 15 ; III Reg., iv, 33 ; v, 6, 9 ; IV Reg., xix, 23 ; II Par., ii, 8 ; I Esd., iii, 7 ; Ps. xxviii (hébreu, xxix), 5 ; xxxvi (xxxvil), 35 ; xci (xcii), 12 : cm (crv), 16 ; Eccli., xxiv, 17 ; Is., ii, 13 ; x, 34 ; xiv, 8 ; xxxvii, 24 ; lx, 13 ; Ezech., xvii, 3 ; xxvii, 5 ; xxxi, 3 ; Zach., xi, 1. Voir Cèdre, t. ii, col. 374. La Bible parle aussi de ses pins, de ses cyprès, de ses bois et de ses forêts en général. IV Reg., xix, 23 ; II Par., ii, 8, 16 ; Cant., iii, 9 ; Is., xxxvii, 24 ; XL, 16 ; des eaux qui l’arrosent, Cant., iv, 15 ; des bêtes sauvages qui l’habitent, IV Reg, , xiv, 9 ; II Par., xxv, 18 ; des fleurs qui y poussent, Nah., i, 4 ; du vin qu’il.produit, Ose., xiv, 8 ; des senteurs qui s'échappent de ses bois, Cant., iv, 11 ; Ose., xiv, 7 ; de la neige qui couvre ses sommets, Jer., xviii, 14 ; enfin de sa beauté ou de sa gloire. Cant., v, 15 ; Is., xxxv, 2 ; lx, 13. Elle compte les Hévéens parmi ses habitants. Jud., iii, 3. Il semble que Salomon ait élevé certaines constructions, peut-être des maisons de campagne, sur le Liban. III Reg., ix, 19 ;

II Par., viii, 6. Le palais qu’il se construisit à Jérusalem s’appelait « la maison de la forêt du Liban », à cause de ses colonnades en bois de cèdre, qui lui donnaient quelque zessemblance avec cette forêt si vantée.

III Reg., vii, 2 ; x, 17, 21 ; II Par., ix, 20. La « vallée du Liban » (hébreu : biq’af hal-Lebânôn)j. dont il est question dans Josué, xi, 17 ; xii, 7, n’est pas, comme l’ont cru plusieurs auteurs, la Cœlésyrie ou la grande vallée qui s'étend entre les deux chaînes du Liban et de l’Anti-Liban, mais plutôt la plaine qui se trouve au sud et au sud-ouest de Banias, « sous l’Hermon. » Cf. Cœlésyrie, t. ii, col, 820 : Baalgad, t. i, col. 1336.

III. Description. — La chaîne du Liban commence au sud du Nahr el-Kebir, et se prolonge du nord-nordest au sud-sud 7 ouest jusqu'à la brèche que s’est creusée le Nahr el-Qasimiyéh. Plus régulière encore que la côte de Syrie, dont elle est éloignée de 20 à 25 kilomètres en moyenne, 35 dans le nord, elle s'étend sur une longueur de 150 kilomètres, s Vue de la mer, la longue crête du Liban, bleue en été, argentée de neige en hiver et au printemps, est d’un aspect grandiose ; les vapeurs de l’espace prêtent aux monts éloignes une transparence aérienne, mais à cette douceur se mêle la force que donnent les puissants contours des sommets et les escarpements des pentes. De près, la montagne paraît moins belle. Le long rempart ne présente guère que des croupes jaunâtres et sans arbres, des vallées monotones, des sommets à rondeur uniforme. Dans le nord, principalement sur le versant cœlésyrien, on ne voit que parois nues dominant de longues pentes de terre rougeâtre, restes morainiques d’avalanches et de coulées de glace. Vers le sud, les vallées sont plus fertiles, plus riantes, mieux cultivées, et çà et là on rencontre des paysages pittoresques. » E. Reclus, L’Asie antérieure, Paris, 1884, p. 692. Le Liban s’abaisse vers la Méditerranée par une série de plateaux en gradins, et par des ramifications allant de l’est à l’ouest ou du nord-est au sud-ouest, entre lesquelles les rivières se sont creusé de profondes vallées. Le versant oriental, au contraire, est très abrupt : il borde comme un long mur la plaine de la Beqa’a. Aucun de ses sommets n’atteint la zone des neiges persistantes. Au nord, le Djebel Akhar a 2129 mètres ; le Djebel Aito, le point le plus élevé des chaînes latérales, 1936 mètres. Divers massifs se succèdent ensuite vers le sud. Le Djebel M akmel prolonge, sur une étendue de 20 kilomètres, ses sommets aux formes aiguës et pyramidales ; sa crête se hérisse de sept à huit pics, dont le plus septentrional, le jQhor eU Khodib, avec ses 3068 mètres, est généralement considéré comme le point culminant de la chaîne, à moins que, suivant certains voyageurs, le premier rang ne soit