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LÈVRE — LÉZARD


signe d’hypocrisie : elles marquent une affection que le cœur n’a pas. Les lèvres qui se font les instruments de la sottise, Prov., x, 8, 10 ; Eccle., x, 12, et de la méchanceté, Ps. cxl (cxxxrx), 10 ; Sap., i, 6 ; Eccli., xxvi, 28, attirent le malheur sur le sot et le méchant. — 6° Une réponse juste est comparée à un baiser sur les lèvres. Prov., xxiv, 26. Voir Baiser, t, i, col. 1389. — 7° Les lèvres figurent aussi une porte qui donne passage à la parole et a besoin de surveillance. Ps. cxli (CXL), 3. Saint Pierre recommande aux chrétiens de préserver leurs lèvres des paroles trompeuses. I Pet., iii, 10.

III. Par analogie, — En hébreu, on donne le nom de « lèvre » à ce qui constitue une bordure, parce que la partie vermeille des lèvres humaines borde les contours de la bouche. 1° On appelle donc ainsi la bordure d’or de la table de proposition, Exod., xxv, 24, 25 ; xxxvii, 11, 12 ; Ezech., xl, 43 ; celle de l’autel du temple d’Ezéchiel, xliii, 13 ; les bords de la mer d’airain, III Reg., vii, 23, 24, 26 ; II Par., iv, 2, 5 ; la bordure d’un vêtement, Exod., xxviii, 32, et des tentures du Tabernacle. Exod., xxvi, 4-10 ; xxxvi, 11 (ora). — 2° En poursuivant l’analogie, on désigne eneore en hébreu sous le nom de « lèvre » le rivage de la mer, Gen., xxii, 17 ; Exod., xiv, 30 (31) ; Jos., xi, 4 ; Jud., vii, 12 ; la rive du Nil, Gen., xli, 3, 17 ; Exod., ii, 3 ; vii, 15 ; celle du Jourdain, fV Reg., ii, 13, celle d’un torrent, Deut., ii, 36 ; iv, 48. Dans un autre passage, Jud., vil, 23, le mot sâfdh, crepido, est employé dans le sens de limite d’une localité.

H, Lesêtre.

    1. LEWIN Thomas##

LEWIN Thomas, historien anglais, né à Ifleld (Sussex), le 19 avril 1805. mort à Londres le 5 janvier 1877. Il fit ses études à Oxford et exerça la profession d’avocat. Parmi ses écrits, le plus important est The Life and Epislles of St. Paul, 2 in-12, Londres, 1851 ; 2e édit, 2 in-4, 1874 ; 3e édit., 1875 ; ces deux dernières avec illustrations archéologiques. Il consacra quarante années de sa vie à lè’p’réparer et à le revoir et visita plusieurs fois les localités principales qu’il avait à décrire. Mentionnons aussi de lui : An Essay on the Chronplogy of the New Testament, in-8°, Oxford, iS51 ; Jerusalem, a Sketch of the City and Temple from the earliest Urnes to the Siège by Titus, in-8°, Londres, 1861 ; The Siège of Jérusalem by Titus : with the Journal of a récent Visit to the Holy City and a General Sketch of the Topography of Jérusalem from the earliest Urnes <town to the Siège, in-8°, Londres, 1863 ; Fasti sacri ; or a Key to the chronology of the New Testament, in-8°, Londres, 1865.

    1. LÉZARD##

LÉZARD, reptile de l’ordre des sauriens. Les sauriens sont des reptiles ordinairement quadrupèdes, bien que plusieurs soient apodes. Ils ont les côtes et les vertèbres dorsales mobiles, la peau écailleuse, la bouche fortement dentée, la queue longue et les doigts pourvus d’ongles crochus..Les principales familles de l’ordre des sauriens sont les crocodiliens, voir Crocodile, t. ii, col. 1120, les geckotiens, voir Gecko, t, iii, col. 143, les caméléoniens, voir Caméléon, t. ii, col. 90, les lacertiens ou lézards, les scincoïdiens, les varaniens, etc. Les lézards sont caractérisés par le prolongement des os du crâne formant bouclier sur le dessus de la tête, « ne double rangée de dents au fond du palais, quatre pattes courtes et grêles munies de cinq doigts avec ongles déliés, et une queue assez longue qui se désarticule très aisément et repousse ensuite. Les lézards sont pour la plupart ovipares ; quelques espèces seulement sont vivipares. Il existe en Palestine de nombreuses espèces de lézards. Ces animaux abondent dans les terrains stériles ; ils habitent les rochers et les fissures des gorges et sont en nombre immense dans les, sables des déserts. Certaines espèces fréquentent les plaines cultivées, d’autres les montagnes et les forêts de Galaad et de Galilée. Les enfants de Jérusalem disent encore aujour d’hui dans leurs chansons : « Dis ta prière, ô lézard, ta mère est morte dans le four. i> Cf. G, H. Dalman, Paliistinischer Diwân, Leipzig, 1901, p. 174. Ces paroles font allusion à la posture que prend le gros lézard de Palestine, quand, penché au sommet des pierres, il lève la tête comme pour regarder le ciel. On trouve cinq noms dans la Bible pour désigner différentes espèces de lézards ou de sauriens similaires :

1° Le Letâ’âh, (joc-jpoc, lacerta. Lev., xi, 30. C’est le lézard proprement dit, représenté en Palestine par un grand nombre d’espèces et abondant dans les parties cultivées du pays. On distingue spécialement le Lacerta viridis, le lézard vert du sud de l’Europe (fig. 56), et le

56. — Lézard vert.

Lacerta Isevis. Us se nourrissent d’insectes, de sauterelles, de vers et d’ceuts de petits oiseaux dont ils atteignent les nids sur les branches des arbres. Ils sont absolument inoffensîfs et restent tout l’hiver endormis dans des creux de rochers. Attaqués, ils se cramponnent avec grande ténacité au support qui se présente à eux. La Zoo 57. — Lézard des murailles.

toca vivipara ou lézard des murailles (fig. 57) est très commune en Palestine et y compte plusieurs variétés. On la trouve partout dans les rocs, ou dans les murs. Ce lézard se prend aisément ; c’est le plus éveillé et le plus intelligent des animaux de son espèce, et il se laisse très docilement apprivoiser. Les Bédouins le mangent, bien qu’il soit un objet d’horreur pour tout rigide mahométan. À la famille des scinques appartient le

68. — Plestiodon auratus.,

Plestiodon auratus (fig. 58), de couleur jaune avec des taches rouges et orange. C’est le plus grand des sauriens