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LÉVI (TRIBU DE)
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38000 à partir de 30 ans et au-dessus. I Par., xxiii, 3. .Nous savons comment il répartit leurs fonctions. Ils furent chargés de la musique et du chant, de la garde du temple, de ses portes et de ses trésors. I Par., xxvjîxvi. Au moment du schisme, ils furent, comme les prêtres, chassés du royaume d’Israël et contraints d’abantdonner leurs possessions ; ils vinrent se réfugier en -Tuda et à Jérusalem ? II Par., xi, 13-14. Peut-être Jéroboam les punissait-il de ne pas accepter, comme la plupart de ses autres sujets, le culte sacrilège qu’il avait imposé au nouveau royaume. Josaphat, voulant répandre l’instruction religieuse parmi le peuple, constitua une commission composée de cinq princes, deux prêtres et huit ou neuf lévites pour aller dans tout le royaume enseigner la Loi. II Par., xvii, 7-9. Prêtres et lévites eurent leur rôle dans le plan de Joïada pour faire monter Joas sur le trône. II Par., xxiii, 5-8. Voir Joïada 2, t. iii, col 1593. Ils eurent plus naturellement encore leur part flans les réformes religieuses d’Ézéchias et de Josias. II Par., xxix-xxxi, xxxiv, xxxv. Voir Ézéchias, t. ii, .col. 2141 ; Josias 1, t. iii, col. 1679.
4° De la captivité à la ruine du Temple. — La situation des Lévites changea pendant l’exil ; elle se trouva -amoindrie, ou plutôt elle fut ramenée aux termes de la ILoi, à ce qu’elle était avant les privilèges de l’époque royale. Les ministres inférieurs furent, comme les prêtres, obligés de chercher leur subsistance ailleurs que dans les revenus du Temple. Mais, au moment de la restauration, les premiers ne se trouvèrent plus dans les mêmes conditions que les seconds Ceux-ci allaient naturellement avant les autres vivre de l’autel. Les Lévites pouvaient craindre que, dans les misères qui devaient suivre le rapatriement, leurs intérêts ne fussent sacrifiés à ceux des prêtres, et l’avenir, nous le verrons, justifia leurs appréhensions. On comprend donc que beaucoup d’entre eux aient hésité à reprendre le chemin de la Judée etfu’un petit nombre seulement ait consenti à revenir. I Esd., viii, 15-19.Àutant les prêtres mirent d’empressement, autant les lévites en mirent peu, comme il est facile de le constater par les listes officielles du retour. I Esd., ii, 3C-42 ; II Esd., vii, 3946. Pendant les deux premiers siècles de la restauration, ceux-ci occupèrent une position moins élevée sans doute .qu’avant la captivité, mais beaucoup plus importante <jue celle à laquelle nous les verrons réduits à la fin de l’histoire juive. Ils eurent leur part dans la reconstruction et la dédicace du temple, I Esd., iii, 8-12 ; vi, 15-20, dans la reconstruction et la consécration solennelle des murs de Jérusalem. H Esd., iii, 17 ; xii, 27-42. La ville sainte comptait parmi ses habitants 284 lévites et chantres, et 172 portiers ; les autres s’établirent dans les cités de Juda. II Esd., xi, 15-19, 36. Il est probable que les prescriptions relatives au paiement de la dîme ne Jurent par toujours fidèlement observées. La mesure votée par la grande assemblée sous Néhémie, II Esd., je, 37-39, avait pour objet de remettre la Loi en vigueur, sous ce rapport. Mais, aussitôt après le départ du gouverneur juif, les abus recommencèrent. Néhémie le -constata à son retour : « Je reconnus, dit-il, que les parts des lévites n’avaient pas été données et que les lévites et les chantres, chargés du ministère, s’étaient retirés chacun dans sa terre. » II Esd., xiii, 10. Il est à présumer que ces irrégularités avaient profité aux prêtres, que Malachie, i, 7-13 ; ii, 1-10, accuse d’avarice, de spéculation sordide, d’attachement excessif à leurs intérêts matériels, au mépris de la Loi et des égards dus à leurs frères. Néhémie s’attacha à préserver les lévites de nouvelles injustices, II Esd., xiii, 11-13, mais leur abstention significative au moment où Esdras revint en Judée montre le peu d’attraits qu’avait pour .eux Jérusalem. Cette attitude ne fit qu’aggraver la situation des ministres inférieurs, contre lesquels on exploita la prétendue intelligence de leurs frères. Les prêtres
accaparèrent les fonctions pour accaparer les revenus et réduisirent progressivement le rôle et le prestige des lévites.
Durant les deux ou trois derniers siècles de l’État juif, nous ne trouvons nulle part vestige d’un rôle quelconque que les lévites, comme tels, auraient rempli dans les affaires publiques, dans l’exercice de la justice, dans l’enseignement de la Loi. À la différence des prêtres, dont l’influence était très grande, ils semblent n’avoir pas eu d’occupation en dehors du Temple. Cet abaissement nous explique pourquoi leur nom ne paraît pas une seule fois dans les deux livres des Machabées, où pourtant l’occasion ne manquait pas de les mettre en scène, à côté des prêtres très souvent cités. Il n’est question d’eux ni à propos de la restauration du Temple sous Judas Machabée, I Mach., iv, 36-58, ni dans le récit de la découverte du teu sacré par Néhémie. II Mach, , i, 18-36. Dans les Évangiles, où les prêtres et les scribes occupent une si grande place, ils ne sont mentionnés que deux fois : Luc, x, 32 ; Joa., i, 19. Bien que formant un corps distinct dans la tribu lévitique, ils n’étaient pas représentés dans le Sanhédrin, qui comprenait les trois classes des prêtres, des scribes et des anciens du peuple. La Mischna suppose en plusieurs endroits qu’ils ne recevaient plus la dîme. Josèphe, de son côté, ne paraît pas se douter que, selon le précepte formel de la Loi, la dime devait être donnée directement aux lévites par lepeuple. Dans les passages où il touche à ce sujet, il ne parle que des prêtres comme bénéficiaires de ce tribut. Ant. jud., XX, viii, 8 ; îx, 2 ; Vita, 12, 15 ; cf. Heb., vii, 5. D’autre part, il laisse de côté les Lévites là où il n’eût pas manqué de les mettre en scène, s’ils avaient encore eu une situation analogue à celle qu’ils possédaient sous le premier temple. Cf. Ant. jud., XI, iv, 5 ; Cont. App., II, 21, 23. — Ainsi finit dans l’obscurité cette branche de la tribu de Lévi, que nous avons surtout cherché à mettre en relief, sans perdre de vue la branche sacerdotale, Dans son ensemble, la tribu que nous avons suivie depuis son origine jusqu’à sa fin eut au sein du peuple israélite un rôle des plus importants, mais qu’il nous est impossible d’apprécier ici, en dehors d’une histoire détaillée du sacerdoce. Chacunedes autres tribus a eu son caractère particulier, sa part plus ou moins grande dans les événements nationaux, celle-ci a eu une place de choix dans le plan divin, dans la vie d’un peuple dont les destinées ont été surtout religieuses. Comme les autres, elle a eu ses vicissitudes, ses gloires et ses défections, mais, en somme, elle a été l’âme de cette nation choisie, dont la raison d’être dans l’antiquité a été de rendre au vrai Dieu le culte qui lui est dû. Dispersée au milieu de ses frères, elle y a maintenu l’unité, dont le châtiment et l’épreuve n’ont fait que resserrer les liens. Le sacrifice et la prière, qui furent son unique apanage, ont mis à son front une auréole dont l’éclat illumine toute l’histoire d’Israël. VII. Bibliographie. — J. Lightfoot, Mvnisterium Templi quale erat tempnre nostri Salvatoris, dans ses Opéra, Rotterdam, 1686, t. i, p. 671-758 ; G. Carpzov, Apparatus historieo-criticus antiquitatum sacri codicis, Francfort et Leipzig, 1748 ; H. Graf, Zur Geschichte des Stammes Levi, dans Merx, Archiv fur wissenschaftliche Erforschung des Alten Testamentes, t. i, 1867-1869, p. 68-106, 208-236 ; S. J. Curtiss, The Levitical Priests, a contribution to the criticism of the Peniateuch, Edimbourg et Leipzig, 1877 ; W. Baudissin, Die Geschichte des alttestamentlichen Priesterlhums tintersuckt, Leipzig, 1889 ; Id., Priests and Lévites, dans J. Hastings, Victionary of the Bible, Edimbourg, 1898-1902, t. iv, p. 67-97 ; J. Benzinger, Hebrâische Archâologie, Fribourg-en-Brisgau, 1894, p. 405-428 ; , W. Nôwack, Lehrbuch der hèbrâiscken Archâologie, Fribourg-en-Brisgau, 1894, t. ii, p. 87-130 ; E. Schûrer, Geschichte des jùdischen Volkes im Zeitaller Jesu Christi, Leipzig,