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PAVOT


qu’on extrait de ses (raines, sous le nom d’huile d’oeillette, et qui sert souvent a sophistiquer l’huile d’olives Ces graines sont même parfois usitées comme aliment, servants fabriquer des sortes de gâteaux Mais l’importance principale de sa culture est due a la récolte de l’opium, dont l’Asie Mineure est le principal centre d’exploitation Celui d’Egypte, ou opium thebaïque, est moins estime Cet extrait renferme comme principes actifs de nombreux alcaloïdes dont le princi pal est la morphine F Hy

II Exégèse — Le ro S se présente douze fois dans la Bible hébraïque avec les caractéristiques suivantes C’est une plante, Deut, xxix, 17 (Vulgate, 18), qui croit dans les sillons des champs, Ose, x, 4, dont le fruit est très amer, Deut, xxxii, 32, qui est mise en parallèle avec l’absinthe a cause de son amertume et de quelques autres propriétés, Deut, xxix, 17 (Vuljate, 18), Jer, îx, 14, xxiii, 15, Lam, iii, 19, Amos, vi, 22, qui est un poison, Jer, viii, 14, ix, 14, xxiii, 15, Ps lxix (lxviii) 22, Amos, vi, 22, et un poison qui produit d’abord des etourdissements, Lam, iii, 5, qui communique aux eaux son amertume et son action meurtrière Jer, viii, 14, ix 14, xxiii, 15 Ce poison est pris pour designer le venin de l’aspic Deut, xxxii, 33, Job xx r 16 Les caractères enumeres ne sont pas assez précis pour permettre de déterminer avec certitude l’espèce de plante visée dans ces textes Aussi les opinions sont partagées Celsius, Uierobotamcon, in-8°, Amsterdam, 1748, t H, p 46, prétend que le » o s est la ciguë Cependant le suc de cette plante est plutôt acre qu’amer et on ne peut dire que la ciguë croisse dans les sillons des champs Quelques exeçetes ont préfère la coloquinte sans doute parce que c’est un fruit très amer, et qu’on appelle « le fiel de la terre » Voir t ii, col 859 Mais on ne peut dire non plus que la coloquinte pousse d’ordinaire dans les sillons des champs J D Michælis Supplementa ad lexica hebraica, )n-8°, Gcetlingue, 1782, t ii, p 2220, identifie le ro’S avec l’ivraie en relevant quel ques unes des caractenstiques du to’s qu’on retrouve

dans l’ivraie Cette plante croit dans les sillons. <r Ils ont mis du ro’s dans ma nourriture, ï dit le Psalmiste, Ps lxix (lxviii), 22 il est facile de mêler l’ivraie au froment et partant au pain On peut aussi mélanger l’ivraie au ble qui sert a fabriquer une boisson fermentee, ce qui justifierait l’expression de Jer, viii, 14, IX, 14, xxm 15, et ce mélange produit des etourdissements, comme ceux dont parle Lam, iii, 5 Maigre ces rapprochements le ro’s ne doit pas se confondre avec l’ivraie, qui ne donne pas une boisson amere, et qui n’est qu’assez Tarement un poison mortel Le nom hébreu roS, « tête », ne convient guère a l’ivraie II semble que le nomde cette dermere plante, qui ne se trouve pas dans les testes hébreux de l’Ancien Testament, devait être voisin de Çiî ; avcov, mot d’origine semitique qui se présente dans l’Evangile zomnestle nom de l’ivraie dans le Talmud, zouan en arabe Voir t ut, col 1047 Peut-être faut-il voir un des noms de l’ivraie dans ba’esâh Job, xxxi, 40 Le contexte favorise ce sens, et dans la langue vulgaire de l’Andalousie l’ivraie est connue sous le nom de becht Ibn-El-Beilhar, Traite des simples, dans Notices et exti aits des manuscrits de la Bible nation, in-8’, Pans, 1877, t xxiii, p 363 Le nom de ro’S, « tête, » conviendrait au contraire parfaitement au pavot, a cause de ses capsules d’où se lire le suc vénéneux En arabe, i as el-khischkhâsch est la tête de pavot Et tous les caractères marques dans les textes cites plus haut se vérifient pour le pavot Aussi de toutes les identifications proposées pour le ro’s, cette dernière est la plus communément reçue Diverses espèces de pavots sont abondantes en Palestine, le P somniferum, le P aienm mm, le P rhceas Le pavot était également répandu en Egypte V Loret, La floir pharaonique 2e edit, in-8°, Pans, 1892, p 110 — Quant au x ^)^ nel » >de Matth, xxvii, 34, qui, rapproche du Ps lxix (lxviii), 22, ou les Septante rendent » o’s par XoXr, , semble indiquer une substance amere et naicotique, comme le pavot, , voir col 1364

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