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PAULUS — PAUVRE


taies à Iéna ; en 4793, il succéda dans la même ville à Dôderlein comme professeur de théologie et il enseigna cette science d’après les théories de Kant. Il se fit surtout connaître par son explication naturelle des miracles bibliques. D’après lui, il ne peut y avoir de vrai dans la religion que ce qui est croyable et démontrable, par conséquent tout ce qui est invraisemblable dans PÉcrilure n’est pas littéralement historique, mais doit être expliqué d’une manière rationnelle. Ainsi quand l’Évangile dit que Notre-Seigneur marcha sur les flots de la mer, cela veut dire qu’il longea le rivage de la mer. Les principaux écrits dans lesquels Paulus a exposé ses idées sont : Philologisch-krilischer und historischer Commentai" ûber das Neue Testament, 4 in8°, Leipzig, 1800-1804 ; 2e édit., Lubeck, 1804 ; Leben Jesu, ah Grundlage einev Geschichte des Urchristenthums, dargestellt durch eine Gerichterzâhlung ûber aile Abschnitte der vier Evangelien und eine worlgetreue Uebersetzung derselben, 2 in-8°, Heidelberg, 1828 ; Exegetisches Handbuch ûber die drei ersten Evangelien, 2 in-8°, Heidelberg, 1830-1833. Le système de Paulus fit d’abord grand bruit, mais il ne fut qu’une étape dans la marche ascendante de l’incrédulité au sein du protestantisme allemand ; l’auteur lui-même fut témoin de son échec ; ses idées furent battues en brèche avant sa mort par Strauss ; celui-ci le supplanta, dès 18351836, auprès de la jeunesse rationaliste d’Allemagne qui accepta avec enthousiasme la théorie mythique de son antagoniste. La vie de Paulus fut d’ailleurs assez agitée de 1807 à 1811. En 1803, il quitta Iéna où son enseignement rencontrait une sérieuse opposition et se rendit à Wurzbourg, appelé par le ministre d’État Montgelas qui lui offrait de grands avantages pécuniaires et obligea d’abord les séminaristes catholiques eux-mêmes à suivre ses cours. Cependant le nombre de ses auditeurs diminua peu à peu à tel point qu’il abandonna sa chaire et alla en 1807 à Bamberg comme Kreisrath et Schulrath, en 1808 à Nuremberg et en 1810 à Ansbach. La même année il redevint professeur à Heidelberg et il vécut dans cette ville jusqu’à sa mort à l’âge de 90 ans. Outre ses travaux d’exégèse, il fit d’autres nombreuses publications parmi lesquelles on peut mentionner Clavis ûber die Psalmen, in-8°, Iéna, 1791, 1815 ; Clavis ûber den Jesaias, in-8°, Iéna, 1793 ; Sammlung der merkwùrdigslen Reisen in den Orient, ! in-8°, Iéna, 17921803. — Voir H. Paulus, Skizzen aus meiner Bildungsund Lebensgeschichte zum Andenken an niein fùnfzigjàhriges Jubilâum, in-8°, Heidelberg et Leipzig, 1839 ; K. A. von Reichlin-Meldegg, H. E. G. Paulus und seine Zeit, 1 in-8°, Stuttgart, 1853 ; F. Vigouroux, Mélanges bibliques, 2e édit., Paris, 1889, p. 162-212.

    1. PAULUTTI Fabricius##

PAULUTTI Fabricius, théologien italien, évêque de Piève, mort en 1625, a publié : Commentaria in Actus Âpostolorum Epistolas Pauli et aliorum apostolorum item et in Apocalypsim, in-f », Rome, 1619 ; Commentaria in Pentateuchum, in-f », Rome, 1619 ; Commentaria in Ubros historicos et prophetas omnes et Machabxos, in-f », Rome, 1635. Voir Hurter, Nomenclator literarius, t. î, 1892, p. 321.

B. Heurtebize.
    1. PAUPIÈRES##

PAUPIÈRES (hébreu : ’af’appayîm, , Sètnurôf, de sâniar, « garder ; » Septante : fSXé ?apa, "/Vulgate : palpebrse), membranes mobiles qui servent à couvrir le globe de l’œil, et sont terminées par des cils destinés à protéger l’œil contre ce qui pourrait l’incommoder du dehors. — Les paupières se ferment pendant le sommeil, Prov., vi, 4, tandis que l’insomnie les tient ouvertes. Vs. lxxxvii (lxxxvi), 5 ; cxxxii (cxxxi), 4. Comme les larmes proviennent d’une glande située auprès de l’œil, on peut dire qu’elles ruissellent des paupières. Jer., ix, 18. — Les paupières sont prises pour les yeux eux-mêmes, dans les passages ou le parallélisme réclame

des synonymes. L’ombre de la mort s’étend sur les paupières, c’est-à-dire sur les yeux de l’affligé. Job, xvi, 17. Jéhovah a" les yeux ouverts et les paupières attentives sur les hommes. Ps. xi (x), 5. Pour suivre le droit chemin, il faut que les yeux regardent en face et que les paupières se dirigent devant elles. Prov., iv, 25. — Comme les sentiments se manifestent souvent dans le regard, l’orgueil se reconnaît aux yeux altiers et aux paupières élevées. Prov., xxx, 13. Les yeux effronté » et les paupières clignotantes décèlent la femme de mauvaise vie. Eccli., xxvi, 12. — Poétiquement, les premiers rayons du soleil levant sont appelés « paupières de l’aurore », parce que ces rayons s’étendent dans le ciet comme des cils lumineux. Job, iii, 9. Sophocle, Antigon. , 184, appelle aussi l’aurore rifiépa ; pXsipapov, « paupière du jour. » Les yeux du crocodile sont comparés aux paupières de l’aurore, à cause de leur éclat. Job,

xli, 9.

H. Lesêtre.
    1. PAUVRE##

PAUVRE, celui qui, à des degrés divers, manque de ce qui est nécessaire à la vie.

I. Les noms du pauvre. — 1.’ébyôn, irtM^ôç, pauper ; — 2. dal, de ddlal, « . vaciller, faiblir />, itÉvriç, pauper ; — 3. hêlkâh, de hâlak, « être noir, malheureux, » mayoç, pauper ; — 4. miskén, de sâkan, « être pauvre », tiévï)ç, pauper, mot qui, probablement par l’arabe, a passé dans les langues occidentales sous la forme « meschino, mesquinho, mesquin » ; Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 954 ; — 5. mesukân, participe du même verbe, le « pauvre » qui ne dispose que d’un morceau de bois pour se faire tailler une idole, Is., xl, 20 ; les versions ne traduisent pas ce mot ; — 6.’dnî et en chaldéen’dnâh, de’dndh, « être dans l’affliction, peiner », izxiùxôç, *évï|ç, iteviypôç, rcpa’Jî, pauper, indigens ; — 8.’ar’dr, de’drar, « être nu », Taitsivôç, humilis ; — 8. ràs et râ’S, de rûs, « être pauvre, » jtrw/iç, irevTjî,-raitsivôç, indigens, inops, pauper, egenus, pauperculus.

IL La législation et les pauvres. — La Loi posait ce principe, à l’occasion du prêt : « Tu pourras presser l’étranger ; mais pour ce qui t’appartient chez tonfrère, ta main fera rémission, afin qu’il n’y ait pas depauvre chez toi. » Deut., xv, 3, 4. Il ne devait donc pas exi-ster régulièranent de véritable pauvre en Israël. Pour obtenir ce résultat, les mesures suivantes étaient prescrites : 1° Le salaire de l’ouvrier devait être payé au jour le jour. Lev., xix, 13. — 2° Le créancier ne devait pas se montrer rigoureux vis-à-vis de son débiteur. Deut., xv, 2-4. Cf. Matth., xviii, 26, 29. — 3° Le pauvre avait le droit de glanage. Lev., xix, 9, 10 ; Deut., xxiv, 19, 21. Voir Glanage, Grapillage, t. iii, col. 248, 308. — 4° Les produits spontanés de la terre pendant la septième année lui appartenaient. Exod., xxiu, 11 ; Lev., xxv, 6. Voir Sabbatique (Année). — 5° Tous les cinquante ans, celui qui avait été obligé d’aliéner son domaine familial rentrait en possession de ce domaine. Lev., xxv, 25-30. Voir JuBlLAifiE (Année), t. iii, col. 1751. — 6° L’Israélite que la pauvreté avait obligé à se vendre comme esclave recouvrait de droit sa liberté non seulement à l’année jubilaire, Lev., xxv r 39-41, mais aussi à l’année sabbatique, et, quand il retournait chez lui, son maître temporaire était obligé delui constituer un petit domaine. Lev., xxv, 47-54 ; Deut., xv, 12-15. — 7° Quand on prêtait de l’argent oui des vivres à un compatriote, il était expressément prohibé d’en tirer intérêt. Exod., xxii, 25-27 ; Lev., xxv, 35, 37 ; Deut., xv, 7, 8 ; xxiii, 20 ; xxiv, 10-13. Voir Prêt. — 8° Une partie de la dîme appartenait aux pauvres. Deut., xxvi, 12, 13. Voir Dîme, t. ii, col. 1435. — 9° Ceux-ci avaient encore part aux festinsde la Pentecôte el de la fête des Tabernacles. Deut., xvi, 11, 14. Cf. II Esd., viii, 10. — 9° Le précepte de l’aumône envers les pauvres s’imposait à tous les Israélites et