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PATRIE — PATROBAS


1° Abraham reçut l’ordre de quitter sa patrie, la Chaldée. Gen., xii, °l ; Act., vii, 3. Jacob, Gen., xxx, 25, et Noémi, Ruth, i, 7, voulurent retourner dans leur patrie. La Palestine est le pays des Israélites, celui qu’ils auront à défendre contre les envahisseurs. Num., x, 9. Esther, ii, 10, 20, dut s’abstenir de faire connaître au roi de Perse sa patrie, c’est-à-dire sa nationalité. — Dans le Nouveau Testament, la ville de Nazareth est appelée la patrie de Notre-Seigneur, parce qu’il y avait habité depuis son enfance et qu’on supposait qu’il y était né de Joseph et de Marie. Matth., xiii, 54, 57 ; Marc, vi, 1, 4 ; Luc., iv, 23, 24 ; Joa., iv, 44. Le pro 578. — Carte de l’île de Patmos. D’après V. Guérin.

verbe : « Nul n’est prophète dans sa patrie, » constate la jalousie locale qui fait que des hommes ne veulent pas reconnaître la supériorité de celui qu’ils ont vu vivre au milieu d’eux dans la simplicité. — 2° Dans les textes précédents, la patrie apparaît surtout comme le pays d’origine ou de séjour habituel. Au second livre des Machabées, l’idée de patrie se rapproche davantage de celle que nous concevons aujourd’hui. La patrie, c’est le pays des ancêtres, avec ses traditions, ^es lois, ses coutumes, sa religion, sa langue, ses villes et ses monuments. II Mach., vi, i, 6 ; vii, 2, 8, 21, 24, 27, 37 ; xii, 37 ; xv, 29. Simon est le délateur de sa patrie, iv, 1 ; Jason, le bourreau de sa patrie, dont il a banni un grand nombre de concitoyens, v, 8, 9 ; Ménélas, traître envers sa patrie, v, 15, n’a aucun souci de son salut, XIII, 3. Par contre, Judas Machabée exhorte ses frères à combattre et à mourir pour les lois, le Temple, la ville et la patrie, viii, 21 ; xiii, 15 ; il fait prier Dieu pour ceux qui vont être privés de leur patrie, xiii, 11, et il se bat vaillamment avec les siens pour l’indépendance et le salut de la patrie, xiv, 18. — 3° L’amour

de la patrie, sous forme d’amour pour la nation à laquelle il appartenait, se manifesta avec éclat en Notre-Seigneur, quand il pleura sur Jérusalem, à la pensée des maux qui châtieraient un jour son ingratitude, Luc, xix, 41-44, et quand,-pendant sa passion, il invita les femmes de Jérusalem à pleurer sur le sort qui les attendait. Luc, xxill, 28-31. Bien que Sauveur du monde entier, il déclarait n’avoir été envoyé personnellement qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël et donnait à ses compatriotes le nom d’enfants, par opposition aux étrangers idolâtres. Matth., xv, 24-26. — Saint Pierre, dans ses premiers discours, s’adresse aux « enfants d’Israël » avec une prédilection marquée. Act., H, 22, 39 ; iii, 17-21. — Saint Paul aimait tendrement ceux de sa nation ; il eût désiré être sacrifié et maudit pour eux. Rom., rx, 2-5. Malgré tout les torts que les Juifs avaient eus à son égard, il ne songeait nullement à accuser sa nation. Act., xxviii, 19. — C’est surtout sous le nom de « nation » qu’il est question de la patrie israélite. Luc, vii, 5 ; Joa., xviii, 35 ; Act., x, 22. Les grands-prêtres et les membres du sanhédrin font du faux patriotisme, quand ils parlent de sacrifier Notre-Seigneur pour empêcher les Romains de détruire la ville et la nation, Joa., xi, 48, 50, et quand ils prétendent qu’ils l’ont trouvé bouleversant la nation. Luc, xxiii, 2. — 4° L’Épitre aux Hébreux, vi, 13-16, en parlant des anciens patriarches, dit qu’ils se considéraient comme étrangers sur la terre et qu’ils cherchaient une patrie, non celle d’où ils étaient sortis, mais « une patrie meilleure, une patrie céleste. » Cf. Heb., xiii, 14. La patrie ainsi cherchée a été d’abord la patrie spirituelle, le « royaume des cieux », que devait un jour établir le Messie attendu, puis la patrie définitive du ciel, le royaume du « Père qui est dans les cieux ».

Matth., vi 9.

H. Lesêtre.

PATRIZ ! FrançoisXavier, exégète italien, né à Rome le 19 juin 1797, mort dans cette ville le 23 avril 1881. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 12 novembre 1814, et enseigna l’Écriture Sainte à Louvain et au Collège romain. Nombreux sont les travaux qu’il nous a laissés sur l’Écriture Sainte. C’est d’abord un ouvrage préliminaire, Institutio de interpretatione Bibliorurn, édité en 1844-1852, in-8°, puis réimprimé en 1862 et 1876. L’auteur en résuma la I re partie à l’usage des élèves, in-8°. — Viennent ensuite deux traités sur l’Ancien Testament : Deconsensu utriusque libri Machabseorum, in-4°, 1856 ; Cento salnii tradotti…e commentati, in-4 ^ 1875. Ce dernier ouvrage a été traduit en français par le P. Nicolas Bouchot, in-4°, 1890. — Ses écrits sur le Nouveau Testament sont : 1° De Evangeliis libri très, in-4°, 1852-53. Dans cet ouvrage l’auteur combat les erreurs répandues par les rationalistes modernes et détruit les principales objections soulevées contre les Saintes Écritures. 2° In Joannem commentarium, in-8°, 1858.-3° In Marcum commentarium cum duabus appendicibus, in-8°, 1862. Le premier appendice a pour objet la thèse précédemment soutenue de l’existence de deux Marc. 4° In Aclus Apostolorum commentarium, in-4°, 1867. 5° Diverses dissertations sur des points spéciaux : De interpretatione oraculorum ad Chrishim pertinentium, 1853 ; De immaculata Marisa origine, 1853 ; De prima angeli ad Josephum Mariez sponsum legatione, 1876 ; Délie parole di S. Paolo « in qao omnes peccaverunt, » 1876.

P. Bliard.

    1. PATROBAS##

PATROBAS (grec : Uaigôêaç, probablement contraction de TtaTpoëto ; , « vie du père » ), chrétien de Rome à qui saint Paul envoie ses salutations. Rom., xvi, 14. D’après le Pseudo-Hippolyte qui l’appelle izazfi&ov’koçy De septuag. apost., 37, t. x, col. 956, il était du nombre des soixante-douze disciples et fut évêque de Pouzzoles. Le Martyrologe romain dit qu’il souffrît le martyre avec