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LETTRE


im Umschrift und Vebersetzung mit Anmerkungen, in 8°, Berlin, 1896. La traduction en français de ces lettres a été publiée par J. Halévy, dans le Journal asiatique, t. xvi-xx, 1890-1802, et Revue sémitique, 1. 1 et II, 1899-1894, et par Delattre, dans les Proceedings of the Society of Biblical Archseology, t. xm-xv, 1891-1893. Cf. Delattre, La correspondance asiatique d’Aménophis III et d’Amenophis IV, dans la Revue des questions historiques, t. liv, 1893, p. 353-388.

2° Assyriens, Babyloniens et Syriens. — La Bible mentionne une’lettre de Sennachérib à Ézéchias. Elle n’en donne pas le contenu, mais dit qu’elle fut portée par des messagers. IV Reg., xix, 14. Le roi de Babylone, Mérodach-Baladan, envoya également par des mes 64. — Lettre assyrienne’eDfermée dans son enveloppe. D’après une photographie.

sagers à Ézéchias une lettre à l’occasion de sa maladie. IV Reg., xx, 12. Il est aussi question d’une lettre de Bénadad, roi de Syrie, à Joram, roi d’Israël, pour lui demander la guérisondeNaaman, général de son armée. IV Reg., v, 5-7.

L’organisation de messageries chez les Assyriens paraît remonter aux temps les plus reculés. On a découvert à Tell-Loh des monceaux de briques portant le sceau de Sargon I er, des marques de petites cordes et, sur la surface extérieure, à côté du sceau royal, les noms des gens à qui étaient adressés les messages. M. H. V. Hilprecht a trouvé à Nippour une lettre proprement dite qu’il fait remonter à 2300 avant J.-C. ; elle est scellée et adressée à Lustamar et encore renfermée dans son enveloppe, fig. 54. Die Ausgrabungen im Bêl-Tempel zu Nippur, in-8°, Leipzig, 1903, p. 62. On a découvert un certain nombre de lettres qui remontent à environ l’an 2200. Elles datent des règnes d’Hammourabi et de ses successeurs. Ces lettres sont écrites sur des tablettes oblongues d’argile. Quand elles avaient été écrites, on les enfermait dans une enveloppe également de brique, après

DICT. DE LA BIELE.

les avoir saupoudrées de poussière de la même matière, pour empêcher le contact. L’enveloppe extérieure assurait le secret de la lettre et portait le nom et l’adresse du destinataire. Au moment de la découverte, quelques-unes de ces lettres étaient encore dans leur enveloppe et par conséquent n’avaient pas été lues. British Muséum, A Guide, p. 114. Les tablettes sont écrites en caractères cursifs et réglées horizontalement avec un stylet. Chacun des rois faisait écrire ses lettres par un seul scribe, car elles sont toutes de la même main pour le même prince. La plupart de ces messages se rapportent à l’administration de l’empire, mais il y a aussi des lettres de particuliers et les détails qui sont donnés sur les affaires commerciales et sur les incidents de la vie privée, prouvent que l’usage des lettres missives était courant. Les particuliers avaient aussi recours à des scribes, à qui ils dictaient leurs lettres. Les dépêches de cette collection sont d’un style bref et les formules initiales ou finales qu’on trouve dans celles de Tell el-Amarna ne s’y rencontrent pas. L. W. King, The letlers and despatches of Hammurabi, together with other officiai and private correspondance, in-8°, 1898-1900. Dans Luzac’s Semitic Text and translation séries, t. ii, m et viii, voir en particulier, t. viii, 1900, introduction, p. xxi-xxiv ; British Muséum, À Guide, p. 114, 118-124, n. 36-105. Une autre collection de lettres trouvées à Koyoundjik date des temps de Sennachérib, d’Asarhaddon et de ses fils. Elles se rapportent elles aussi à des affaires publiques et privées. On y rencontre quelques longues formules de salut au début et quelquefois une courte salutation à la fin. R. F. Harper, Assyrian and Babylonian letlers belonging lo the Koyoundjick colection of the British Muséum, in-8°, Chicago, 18921900 ; British Muséum, À Guide, p. 56-63, n. 104-105 ; Fr. Martin, Lettres assyriennes et babyloniennes, dans la Revue de l’Institut catholique, 1901, p. 403-443. 3° Perses. — Les rois de Perse communiquaient leurs instructions parlettres.il est question dans le livre d’Esther de dépêches envoyées par Assuérus aux satrapes, aux gouverneurs des cent vingt-sept provinces de son empire, pour signifier à ses officiers la permission accordée aux Juifs par les rois de se rassembler, pour défendre de les attaquer et de piller leurs biens. Ces lettres contenaient une copie de l’édit du roi en faveur des Juifs. Elles étaient écrites par les scribes ou secrétaires du roi dans la langue de chacune des provinces et pour les Juifs en écriture et en langue hébraïques. Esth., viii, 9-13. Elles étaient scellées avec l’anneau du roi. Esth., viii, 10. Des courriers montés sur des chevaux et des mulets portèrent ces lettres à leur destination. Esth., viii, 10, 14. Voir Courrier, t. ii, col. 1089.

— Lorsque les Juifs à la suite de l’édit de Cyrus reconstruisirent Jérusalem, les chefs des colons établis dans ce pays écrivirent aux rois de Perse, Assuérus et Artaxerxès, pour se plaindre d’eux. I Esd., iv, 6-23. La lettre écrite à Artaxerxès fut transcrite en langue et en caractères araméens. I Esd., iv, 7. Une autre missive fut envoyée par le gouverneur pour informer Darius des travaux entrepris et lui demander si réellement un édit de Cyrus avait donné l’autorisation dont se prévalaient les Juifs. I^Esd., v, 6-17. Le roi leur répondit affirmativement. I Esd., vi, 6-12. Un peu plus tard Artaxerxès écrivit à Esdras pour lui confirmer l’autorisation donnée par ses prédécesseurs. I Esd., vii, 21-26. Dans la transcription de ces lettres la Bible abrège les préambules. Josèphe, Ant. jud., XI, i, 3 ; ii, 1, 2, 8 ; m, 7 ; iv, 9 ; v, l, publie aussi toute cette correspondance à laquelle il ajoute quelques autres lettres. L’étiquette demandait que les lettres fussent fermées, c’est pourquoi Néhémie, II Esd., vi, 5, mentionne comme une impolitesse le fait que Sanaballat lui envoie une lettre ouverte par son serviteur. Néhémie avait fait placer dans la bibliothèque, où il conservait les Livres Saints,

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