Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/1067

Cette page n’a pas encore été corrigée

2073

PAMPHYLIE — PANETIÈRE

2074

la parole de Dieu à Pergé et descendirent à Attalie d’où ils firent voile vers Antioche de Syrie. Act., xiv, 23-24. Dans son voyage à Borne, saint Paul passa le long des cotes de Pamphylie, Act., xxvii, 5.

La Pamphylie(fig. 550) est située sur la côte sud de l’Asie Mineure entre la Lycie à l’ouest, la Pisidie au nord et la Cilicie trachée ou Isaurie à l’est. Le Taurus entoure la Pamphylie de hauteurs et s’approche très près de la mer aux deux extrémités. Entre la Lycie et la Pamphylie, la route qui gravit les flancs de Taurus porte le nom de Climax ou échelle. Il reste à peine entre la rnonfagne et la mer un étroit passage souvent recouvert par les flots ; Alexandre y fit passer son armée. Strabon, XIV, iii, 9. C. Lankoronski, Les villes de la Pamphylie et de la Pisidie, t. i, p 5, 21 ; t ; II, p. 127130. Le climat de la Pamphylie est anémiant. La fièvre dans les plaines y est à l’état endémique et très dangereuse surtout pour les étrangers. Les hauteurs du Taurus empêchent les vents du nord de rafraîchir et d’assainir le pays. C’est peut-être là que saint Paul

550. r— Carte de Pamphylie.

contracta la maladie à laquelle il fait allusion, Gal., iv, 13. W. Ramsay, The Church in the Roman Empire. 3e édit., Londres, 1894, p. 61-64 ; Lankoronski, Les villes de la Pamphilie, t. i, p^ 1-7.

La Pamphylie fut colonisée de bonne heure par les Grecs de toutes tribus, de là son nom. Ils y dominèrent l’élément indigène. Attalie y fut fondée par les rois de Pergame au second siècle avant J.-C. Voir Attalie, t. i, col. 1227. Au premier siècle, la ville la plus importante était Sidé. Pergé était le centre de la population indigène. La Pamphylie fut envahie pour la première fois par les Romains en 190 avant J.-C. Polybe, xii, 18 ; Tite Live, xxxviii, 15. En 103 avant J.-C, elle fut jointe à la province de Cilicie. En 13 avant J.-C, on trouve un gouverneur de Pamphylie, mais probablement c’était une annexe à une autre province. Dion Cass., lui, 26, Claude organisa en 43 après J.-C. une province de Lycie-Pamphylie. Dion Cass., lx, 17. Sous Néron ou Galba, la Pamphylie était réunie à la Galatie. Tacite, Hist., ii, 9. En 74, Vespasien créa véritablement la province de Lycie-Pamphylie et la plaça sous l’administration impériale ; Hadrien la rendit au Sénat. Dion Cass., LXUt, 14. La Pamphylie conserva sa nationalité distincte, elle eut son organisation religieuse, ©éjiiç IlajipuXiaxTJ, présidée par un IlafjLçuXidcpxïiS’Corpus inscript, grsec., n. 43524355 ; Waddington, Inscriptions d’Asie Mineure ( Voyage archéologique, t. iii), n. 1224. Les ports de Pamphylie servaient de marché aux pirates de lTsaurie. Les principales villes étaient Sidé, Pergé, Aspendus et Attalie. . Bibliographie. — C. Lankoronski, Niemann et Petersen, Les villes de Pamphylie et de Pisidie, 2 in^f », Paris, 1890-1892 ; W. Ramsay, The Church in the Ro man empire, in-8°, Londres, 1893, p. 16, 61, 108, 110, 138, 149 ; Th. Mommsen et J. Marquardt, Manuel des antiquités romaines, t.ix, Organisation de l’Empire romain, t. ii, Paris, 1892, p. 303-310 ; Th. Mommsen, Histoire romaine, trad. franc., t. x, Paris, 1888, p. 94, 107-109.

E. Beuruer. _

PANETIER (GRAND) (hébreu : sar hâ-’ofim ; Septante : àp^KUToitoiô ? ; Vulgate : pistorum magister), fonctionnaire de la cour du pharaon d’Egypte. Le texte sacré le qualifie d’eunuque, Gen., xl, 1, 2 ; toutefois ce terme peut se prendre, à la rigueur, dans un sens large. Voir Eunuque, t. ii, col. 2044. Le grand panetier n’était pas un artisan, mais un grand dignitaire. Voir Boulanger, t. i, col. 1892. C’est lui qui surveillait la préparation de tous les aliments faits avec la farine, pains, biscuits, soufflés, pelotes, galettes, etc., spécialités confiées à autant de personnages organisés’hiérarchiquement. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, 1895, t. i, p. 280. Le grand panetier commandait à tout ce monde et avait la responsabilité du service. C’est lui qui en personne portait dans des corbeilles, placées sur sa tête, le pain blanc et les pâtisseries au pharaon. Gen., xl, 16, 17. Un papyrus de la XIX" dynastie lui donne le nom de djadja. Sa charge était considérable, puisqu’il est dit qu’il avait 114064 pains en magasin. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. ii, p. 87. Il fournissait évidemment non seulement le pharaon, mais encore toute sa cour fort nombreuse. Un grand panetier, contemporain de Joseph, irrita le prince contre lui’et fut, "mis dans la prison dont Putiphar avait la garde. Le grand échanson partageait son sort. Dans un songe, le grand panetier s’imagina porter sur sa tête trois corbeilles de pain blanc et de pâtisseries, et les oiseaux venaient les manger. Joseph, son compagnon de prison, interpréta ce songe. Il annonça au grand panetier que, dans trois jours, le pharaon lui enlèverait la tête, le ferait pendre et que les oiseaux viendraient dévorer sa chair. C’est en effet ce qui arriva. Gen., xl, 1-5, 16-22. Voir Pendaison.

H. Lesêtre.


PANETIERE (grec : rcTJpa, cravpîc, xôcptvoç ; Vulgate : pera, sporta, cophinus), récipient destiné à porter le pain et la nourriture en

voyage. — La sporta et le

cophinus étaient ordinaire ment en osier ou en tissu

végétal. On y mettait le

pain et les quelques ali ments nécessaires quand

on voyageait. On les voit

figurer aux deux multipli cations des pains. Matth.,

xiv, 20 ; xv, 37 ; xvi, 9 ;

Marc, vi, 43 ; viii, 8, 19,

20 ; Luc, ix, 17 ; Joa., vi,

13. Voir Corbeille, t. ii,

col. 963. Un Israélite ne

circulait pas dans le pays

sans emporter avec lui sa

kefîfâh ou panetière à pro visions. Cf. Schabbath,

ꝟ. 31, 1. C’est ce qui ex plique comment il fut si

aisé de trouver un certain

nombre de ces récipients

au moment de la multipli cation des pains. La pera

était une besace ou saco che de cuir, soutenue -à

l’épaule par une courroie, et dans laquelle les voyageurs etles mendiants mettaient leurs provisions. La figure 551 représente un paysan avec sa besace et son bâton. Notre-Seigneur veut que ses Apôtres et ses disciples,

551. — Paysan avec son bâton

et sa besace. D’après ÏUch,

Dictionnaire des antiquités

romaines, p. 472.