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PALESTINE

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transport, ce qui aous ramène à l’histoire géologique du pajs. Nous remontons ainsi jusqu’à l’époque où la chaleur du climat permettait à la flore et à la faune éthiopiennes, plus anciennes comme types que la flore et la faune palæarctiques, d’étendre leur domaine plus loin. Pendant la période glaciaire, seules subsistèrent les formes qui trouvèrent dans la vallée du Jourdain les éléments nécessaires à la lutte pour la vie, et elles ont constitué jusqu’à présent un groupe tropical isolé. Voir Géologie, col. 2018.

Pour la bibliographie de la faune biblique, voir Animaux, t. i, col. 603. Nous ajouterons : H. B. Tristram, The Fauna and Flora of Palestine, dans le Survey of Western Palestine, Londres, 1884, p. 1204 ; O. Bôttger, Die Reptilien und Amphibien von Syrien, Palâstina und Cypern, in-8°, Francfort-s.-le-M., 1880 ; Lortet et A. Locard, Études zoologiques sur la faune du lac de Tibériade, t. ni des Archives du Muséum d’histoire naturelle de Lyon, p. 99-293, avecl7 planches, Lyon, 1883 ; L. Anderlind, Ackerbau und Thierzucht in Syrien, insbesondere in Palâstina, dans la Zeitschrift des deutschen Palâstina-Vereins, t. ix, 1886, p. 55-73 ; voir Tibériade (Lac de).

yui. population. — C’est ainsi que Dieu forma et orna la terre qui devait être le théâtre de ses merveilles. Le peuple qu’il appela à en être le témoin et l’objet y fut transplanté, et, après en avoir été violemment arraché, il semble vouloir aujourd’hui y prendre de nouvelles racines. Il fut le seul à donner à ce pays une certaine unité, et cela seulement sous la royauté israélite et les Machabées. En dehors de ces époques, le sol palestinien n’a connu qu’un amalgame de races distinctes, dont la cohésion est venue d’une main étrangère. La même variété existe encore aujourd’hui, plus étrange peut-être qu’autrefois. Turcs, Arabes, Juifs, Syriens, Européens y vivent côte à côte, divisés par le sang, les coutumes, la religion, sans l’union de patrie, de drapeau, n’ayant guère d’autres liens que la langue, c’est-à-dire l’arabe généralement usité, et la puissance ottomane qui les gouverne. Nous n’avons point à décrire ces éléments divers ; nous nous bornerons aux deux qui constituent, inégalement d’ailleurs, le fond ethnique de la population : les Syro-arabes ou fellâhîn et les Bédouins ou nomades. La population syro-arabe, qui n’a d’arabe que son dialecte et peut-être une légère infusion de sang avant l’hégire, descend des anciennes races qui ont successivement occupé la contrée : Chananéens, Israélites, Philistins, Moabites, Araméeng, Grecs et Romains. Tous ces éléments s’étaient fondus ensemble lorsque les Arabes, déjà influents avant l’hégire, devinrent les maîtres du pays. Le fellah est méprisé par le Bédouin, surtout à cause de sa prétendue servilité, celui-ci n’estimant que la liberté dont il jouit, et les mariages sont rares entre les deux parties de la population. Celui-là n’en est pas moins d’une race frugale, intelligente, digne d’un sort plus heurenx si elle était suffisamment protégée et aidée. Les Arabes nomades habitent surtout à l’est du Jourdain. Pour leur origine, leurs coutumes, etc., voir Arabes, t. i, col. 828. Les Juifs qui occupent aujourd’hui la Terre-Sainte au nombre de près de cent mille, sont venus des diflérentes parties du monde. Ce n’est donc pas chez eux qu’il faut aller pour voir revivre plus ou moins les usages de la vie ordinaire de leurs ancêtres, mais chez les fellâhîn et les Bédouins. Il y a dans les habitudes de ceux-ci une foule de traits qui illustrent singulièrement lesrécits bibliques, et qu’on trouve indiqués dans le Dictionnaire à propos des sujets qui concernent la vie civile, sociale et religieuse. Il nous suffit de donner ici quelques indications bibliographiques : E. Pierotti, La Palestine actuelle dans ses rapports avec la Palestine ancienne, in-8°, Paris, 1865 ; Thomson, The Land and the Book, Londres, 1860 ; H. J. van Lennep, Bible

Lands, their modem cmtonis and manners, 2 in-8°, Londres, 1875 ; C. R. Conder, Tent Wwk in Palestine, in-8°, Londres, 1889, p. 298-363 ; E. Le Camus, Notre voyage aux pays bibliques, 3 in-12, Paris, lb90 ; Mrs. Finn, The Fellaheen of Palestine, dans le Palestine Exploration Fund, Quart. St., 1879, p. 33-48, 72-87 ; Ph. Baldensperger, Peasartt Folklore of Palestine, ibid., 1893, p. 203-219 ; Birth, marriage and death among the Fellahin of Palestine, ibid., 1894, p. 127144 ; S. Bergheim, Land tenure in Palestine, ibid., 1894. p. 191-199 ; P. J. Baldensperger, Morals of the Fellahin, ibid., 1897, p. 123-134 ; J. Zeller, The Bedawin, ibid., 1901, p. 185-203 ; Ph. G. Baldensperger, The immovable East, ibid., 1903, p. 65-77, 162-170, 336-344, 1904, p. 49-57, 128-137, 258-264, 360-367 ; 1905, p. 33-38, 116-126, 199-205 ; 1906, p. 13-23, 97-102, 190197 ; 1907, p. 10-21 ; F. A. Klein, Mittheilungen ûber Leben, Sitten und Gebràuche der Fellachen in Palâstina, dans la Zeitschrift des deutschen Palâstina-Vereins, t. iii, 1880, p. 100-115 ; t. IV, 1881, p. 57-84 ; t. vi, 1883, p. 81-101 ; traduit et reproduit dans le Pal. Expl. Fund, Quart. St., 1881, p. 111-118, 297-304 ; 1883, p. 40-48 ; Lydia Einsler, Arabische Sprichwôrter, dans la Zeitschr. des deut. Pal. Ver., t. xix, 1896, p. 65-101 ; L. Bauer, Arabische Sprichwôrter, ibid., t. xxi, 1898, p. 129-148 ; Enno Littmann, Eine amtliche Liste der Beduinenstàmme des Ostjot’danlandes, ibid., t. xxiv, 1901, p. 26-31 ; L. Bauer, Kleidung und Schmuck der Araber Palâstinas, ibid., p. 32-38 ; A. Jaussen, Coutumes arabes aux environs de Mddaba, dans la Revue biblique, t. x, 1901, p. 592-608 ; Les tribus arabes à l’est du Jourdain, ibid., t. xi, 1902, p. 87-93, 419425 ; Coutumes arabes, ibid., ]t. xii, 1903, p. 93-99, 244-266 ; L’immolation chez les nomades à l’est de la mer Morte, ibid., 1906, p. 91-114.

La population palestinienne n’a ni industrie, ni commerce qu’il soit utile de mentionner. Les transactions sont devenues et deviendront plus faciles par les lignes de ohemin de fer de Jaffa à Jérusalem, de Khaiîa à Damas, de Damas à travers la Transjordane. Mais le pays reste encore trop fermé du côté de la mer. Nous avons montré plus haut ce qu’est aujourd’hui le littoral méditerranéen. Il eut cependant un rôle important dans l’histoire. Les moindres saillies dont la nature l’a orné furent utilisées, et des villes comme Sidon, Tyr, Saint-Jean-d’Acre, Césarée, Jaffa, devinrent de magnifiques centres d’activité en même temps que des portes ouvertes à cette partie du continent asiatique sur le continent européen. Les Hébreux, il est vrai, n’étaient pas destinés à être un peuple marin, et la mer n’a pas été pour eux, comme pour d’autres peuples, un moyen d’expansion, ni une source de richesses. Il y eut néanmoins des temps où la côte palestinienne, avec ses petits ports, présentait animation et vie. Au moyen âge encore, ces ports étaient assez bien aménagés et entretenus pour l’époque. Mais actuellement ils ne sont plus suffisante aux vaisseaux de fort tonnage. Il faudrait donc, de ce côté, remanier et agrandir, comme il faudrait, du côté de l’agriculture, refaire et perfectionner, ponr apporter aux habitants une prospérité qu’ils ne connaissent pas. Pour les routes qui sillonnent la Palestine, voir Galilée, Judée, et les articles concernant les tribus d’Israël.

Nous terminerons en disant que les trois grandes religions qui ont pris naissance au sein des peuples sémites et dont la Palestine peut être regardée comme le berceau, c’est-à-dire le judaïsme, le christianisme et l’islamisme y sont représentées. Et, à côté de la joie que procure au pèlerin la Terre du Christ avec ses impérissables souvenirs, c’est une grande tristesse de la voir livrée aux divisions ded’erreur, du schisme et de l’hérésie. - A. Legekdre.

V. Géographie historique de la Palestine. — Lorsque Abraham arriva dans la Palestine, elle était habitée :