Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/1044

Cette page n’a pas encore été corrigée
2027
2028
PALESTINE


pagné de la clarté du’ciel bleu, avec quelques cirrus ; il est sec, stimulant, et, s’il n’est pas trop fort, vraiment agréable ; dans les mois chauds au contraire, sa sécheresse brûlante, la brunie et la poussière qu’il entraîne, le rendent désagréable et énervant. C’est au vent du sud-est qu’on applique le nom de siroccoLe ciel peut alors être sans nuage ou avec quelques cirrus et stratus ; la température est élevée, l’air privé d’ozone et extrêmement sec. Il peut y avoir du calme, mais quelquefois le vent s’élève et tourne entre est, sud-est et sud. Plus il tend vers le sud, plus le ciel s’assombrit et l’atmosphère devient pénible ; plus il tend vers l’est, plus le ciel s’éclaircit et l’air se rafraîchit. Aux plus mauvais jours, le sirocco produit de véritables troubles dans l’organisme humain, maux de gorge, maux de tête avec sentiment de pression autour des tempes, lassitude morale et physique, oppression, accélération du pouls, fièvre, etc. Son action se fait également sen-tir sur la végétation qu’il dessèche, sur le jeune blé qu’il flétrit. Peu violent d’ordinaire, il engendre quelquefois des tourbillons de vent et de fine poussière ; l’air chaud semble sortir d’un four, des nuages de sable volent dans toutes les directions. Ce sont les vents de l’ouest et du sud-ouest qui, en hiver, amènent la pluie, dont nous montrerons tout à l’heure l’importance. A ces détails que nous empruntons au rapport de Th. Chaplin, Pal. Eœplor. Fund, Quart. St., 1883, p. 14-16, il faudrait ajouter une étude comparative de la force et de la direction des vents, comme aussi des variations barométriques sur les différents points de la Palestine. Les données sont encore insuffisantes ; on en trouvera certains éléments, en ce qui concerne Gaza, Wilhelma, Khaïfa, Jérusalem, pour l’année 1904, dans les Mittheihtngen de la Zeitschrifl des Deut. Pal. Ver., 1804, p. 59-62, 78-80 ; 1905, p. -29-32, 45-48, et le Pal. Expl. Fund, Quart. St., 1905, p. 151. Il nous suffit d’indiquer, d’après Th. Chaplin, Pal. Expl. Fund, Quart. St., 1883, p. 39, table xv, le nombre de jours d’une année pendant lesquels a prédominé chacun des vents dans une moyenne de seize ans : N. 36 j., N.-E. 33, E. 40, S.-E. 29, S. 12, S.-O. 46, O ; 55, N.-O. 114. On voit que ce sont les vents d’ouest qui dominent, et que ceux du sud ont la moindre action. Les vents du nord-ouest se font surtout sentir pendant tes mois les plus chauds, de mai à septembre. Ceux du sud-ouest et de l’ouest correspondent aux périodes piuvieuses ; c’est ainsi que sur 506 de ces périodes, de 1860 à 1882, ie vent sud-ouest compte pour 238 et l’ouest pour 156. Cf. Pal. Expl. Fund, 1883, p. 29, table rv :

3° Pluie. — Les agents atmosphériques que nous venons d’étudier, température, pression de l’air, vents, contribuent à la formation de la pluie, qui a une influence capitale sur fa richesse du pays. Cherchons d abord à nous rendre compte, d’après tes observations récentes, des différences qui existent, sous ce rapport, entre les diverses régions de la Palestine. Le tableau suivant nous le fera saisir, en nous présentant la moyenne annuelle de la quantité d’eau tombée dans les principaies stations. Les hauteurs données en miifimètres comprennent toute f’eau tombée, sous quelque forme que ce soit, ce que les Allemands appellent Niederschlag, « précipitation. »

COTE.

MONTAGNE.

TiUÉE tC JOCRWIS.

mm

Gaza.. 447, 4 Jaffa.. 558, 7 Sarona. 516, 8 Khaïfa. 603, 8 Carmel. 611, 3

mm Bethléhem.. 592, 8 Jérusalem II. 547 ; 2 Jérusalem I. 661, 8 rphelinat syrien. 579, 4 Nazareth… 709, 3

mm Tibériade. 432, 9

Viennent donc en premier lieu avec les plus gros chiffres deux points de la montagne : le plus septentrional, Nazareth, et Jérusalem I (station située à l’intérieur de la ville, au sud-ouest, à l’altitude de 762 mètres). Viennent ensuite les deux stations de la côte le plus au nord : Carmel (à l’altitude de 297 mètres) et Khaïfa ; puis, dans la montagne : Bethléhem, l’orphelinat syrien (en dehors de la ville, au nord-ouest, à l’altitude de 810 mètres) et Jérusalem II (en dehors de la ville, au sud-ouest, à l’altitude de 750 mètres). Cette dernière est surpassée par Jaffa, mais, sur la même côte, Sarona et Gaza ont des quantités bien inférieures. Enfin Tibériade occupe le dernier rang, de sorte que, entre les deux chiffres extrêmes, il y a une différence de 276™ m 4, et pourtant Nazareth et Tibériade sont bien rapprochées l’une de l’autre. Si l’on veut établir une proportion qui marque nettement les différences entre les diverses stations, il suffît de supposer que Tibériade égaie 1. et l’on aura :

CO TE.

Gaza.. Sarona. Jaffa.. Khaïfa. Carmel.

mm 1, 03 1, 19 1, 29 1, 39 1, 41

MONTAGNE.

Jérusalem II Orphelinat sjrien Bethléhem. Jérusalem I. Nazareth.

mm 1, 26 1, 34 1, 37 1, 53 1, 64

VILLE ! M JOURMIS.

Tibériade.

On est sans doute étonné de constater des chiffres si différents pour les trois stations de Jérusalem, distantes seulement de 1 et 2 kiiomètres 1/2. Si la disposition et la nature des instruments n’y sont pour rien, il faut chercher l’explication de ce fait dans les conditions locales, orographiques ou autres. Quoi qu’il en soit de ce détail, nous avons dans l’ensemble le phénomène des pluies diles de relief, c’est-à-dire causées par l’influence des reliefs du sol. Quand un courant d’air humide vient heurter une chaîne de montagnes, il est forcé, de s’élever ; de là production d’un mouvement ascendant focal, d’une détente dej’air et par suite d’un refroidissement qui, amène la pluie. Le plus souvent, lorsque la chaîne n’est pas très haute, cette ascension locale ne suffit pas à elle seule pour provoquer la chute de la pluie, mais elle agit comme un facteur important pour augmenter la quantité d’éau qui tombe sur le flanc de la montagne exposé au vent. Après avoir traversé la chaîne de hauteurs, l’air, débarrassé d’une certaine quantité d’eau, devient plus sec, et, par suite, derrière le maximum de pluie doit se trouver un minimum. C’est ainsi, par exemple, que derrière le maximum des montagnes d’Auvergne se trouve le minimum de la vallée de l’Allier. Les pluies de relief produisent donc, non pas tant une augmentation de fa quantité totafe de pluie qui tombe sur l’ensemble de la région, qu’une irrégularité dans la distribution de cette pluie. Cf. A. Angot, Traité élémentaire demétéorologie, p. 224, 226. C’est pour cela qu’en Palestine, d’une façon générale, le maximum de précipitation se trouve dans la chaîne montagneuse, et le minimum dans le Ghôr ; entre les deux se place le pays côtier, dont la partie septentrionale cependant, en raison sans doute de la montagne du Carmel, dépasse en quantité certains points de fa ligne de faîte. Nous remarquerons aussi une décroissance sensible du nord au sud (à part les deux stations voisines de Jérusalem) ; elle existe dans la vallée du Jourdain comme dans les autres régions, d’après quelques observations faites pendant l’hiver 1905-1906. Cf. Mittheilungen de la Zeitschrift des Deut. Pal. Ver., 1907, p. 5-6.

La pluie se répartit dans les différents mois de l’année, et dans les diverses stations, de la manière suivante. Juillet en est complètement exempt ; on peut