Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/104

Cette page n’a pas encore été corrigée
487
188
LÈPRE — LETHECH


sage de la maison. Lev., xiv, 34-42. — 2° Si malgré ces précautions le phénomène se reproduit, on se trouve en face d’une lèpre pernicieuse (mam’éret, e’[i(J.ovo ; , perseverans). Il n’y a plus qu’à abattre la maison et à jeter tous ses matériaux hors de la ville, dans un endroit impur. Ceux qui ont habité la maison ou y ont pris leur repas doivent laver leurs vêtements. Lev., xiv, 43-47. — 3° Quand, à la suite des réparations, la maison parait complètement assainie, le prêtre la déclare pure. Il prend alors deux oiseaux, un morceau de bois de cèdre, un lien cramoisi et de l’hysope, et il procède dans la maison à une aspersion absolument identique à celle qui se fait pour la purification du lépreux. Voir col. 183. L’oiseau survivant est à la fin relâché dans les champs, en signe de la liberté rendue aux habitants de la maison. Lev., xiv, 48-53. — 4° D’après plusieurs auteurs, la lèpre des maisons ne serait autre chose que le salpétrage de leurs murs. Dans les lieux humides et exposés aux émanations des animaux, il se forme en eflet, sur le calcaire des constructions, du nitre ou salpêtre qui a une certaine ressemblance extérieure avec la lèpre. Cette production de nitre présente de sérieux dangers pour la santé, moins par elle-même qu’à raison de l’humidité qui en est la cause. Cependant il est difficile d’admettre que le texte sacré fasse ici allusion au salpétrage des murs. Le salpêtre est d’un gris blanc, tandis qu’il est question dans le texte de taches verdâ1 très ou rougeâtres. Lev., xiv, 37. Les taches qui ont ces colorations proviennent ordinairement des lichens (XeiXV, dartre), sortes de dartres végétales qui se développent sur toute espèce de support, spécialement sur les pierres humides. Les lichens sont des thallophytes qui tiennent à la fois de l’algue et du champignon. Cf. Hy, Observations sur la nature des lichens, dans le Congrès scientif. internat, des catholiques, Paris, 1888, t. I), 468-479. Leur nature comporte bien le développement et les colorations que v mentionne le texte sacré. Il est dit, il est vrai, que la lèpre des maisons forme des seqà’ârûrôt, y.oi).dc8s ; , valliculss, des creux, Lev., xiv, 37, taudis que les lichens ont plutôt l’aspect de croûtes. La même observation s’applique au salpétrage. Mais comme ensuite il est question de terre grasse, ’àfâr, xoSc> pulvis, ou mortier dont on enduit la muraille, Lev., xiv, 42, 45, il y a lieu de penser que le lichen, en végétant sur la pierre même, en faisait détacher l’enduit et ainsi se présentait en creux. Les espèces de lichens qui s’attaquent aux murailles humides sont surtout la lepraria flava, qui est verdàtre, la leproplaca xantholyta et le leproloma lanuginosum. Les mêmes apparences sont parfois produites par des champignons, ou par des algues filàmenteu ses ou cellulaires à coloration rouge.

H. Lesêtre.
    1. LÉPREUX##

LÉPREUX (hébreu : mesora’; Septante : ), s7rp<Sî, Lev., xiv, 2, etc. ; XeXeTtpiottévo ; , IV Reg., v, 1, 27 ; xv, 5 ; ).ETtpwaa [conctraction de Xezpiouerot, dit de Marie, sœur de Moïse}, Num., xii, 10 ; Vulgate : leprosus), celui qui est atteint de la lèpre. Pour les lépreux mentionnés dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, voir Lèpre, iii, col. 184.

LÉSA (hébreu : Li’Sa’; a la pause : LdSa’; « fissure, » d’après Gesenius, Thésaurus, p. 764 ; Septante : Aao-â), ville à l’est de la mer Morte. Elle est nommée une seule fois par l’Écriture, dans rémunération des frontières du pays qu’habitaient les Cliananéens. Gen., x, 19. D’après la tradition ancienne, attestée par le Targum de Jonathan (le texte porte >rn*Tp, mais il faut lire >mbp), par le Targum de Jérusalem et par saint Jérôme, Quœst. in Gen, , x, 19, t. xxiii, col. 321, Lésa se trouvait sur le site ou dans le voisinage de Callirhoé. Callirhoé.devint Célèbre vers le commencement de notre ère par ses eaux thermales, que de nombreux exégèies croient être les « . eaux chaudes » dont parle la Genèse, xxxvi, 21. On

n’a aucune raison de rejeter la tradition juive. Voir Callirhoé, t. ii, col. 69.

LE SAVOUREUX Eugène, exègète protestant, né à Paimbeuf (Loire-Inférieure), le 2 novembre 1821, mort à Meschers près de Royan (Charente-Inférieure), le 13 juillet 1882. Né catholique, il était devenu protestant et ministre calviniste. On a publié de lui, après sa mort, Études historiques et exégétiques sur l’Ancien Testament, avec une Préface de J.-F. Astié (qui raconte la vie de l’auteur), in-12, Paris, 1887 ; Le prophète Joël, introduction critique, traduction et commentaire, publié d’après les notes d’E. Le Savoureux par A.-J. Baumgartner, in-4°, Paris, 1888. V Encyclopédie des sciences religieuses de Lichtenberger contient un article de Le Savoureux : Massore, t. viii, 1880, p. 774-786.

    1. LESCALOPIER Pierre##

LESCALOPIER Pierre, jésuite français, né à Paris le 27 octobre 1608, mort à Dijon le 6 août 1673. Après avoir professé les humanités à Charleville et à Pont-à-Mousson, la rhétorique à Reims, il professa pendant treize ans l’Écriture Sainte à Dijon. Il nous reste de lui un pieux et savant commentaire sur les Psaumes : Scholia seu brèves elucidationes in librwni Psalmorum in usum et commodum omnium qui Psalmos cantant vel récitant, ut quse difficilia sunt intellîgant. Adduntur scholia in Cantica Breviarii romani, auctore Stephano Thiroux Societatis Jesusacerdote. Lyon, 1727. Quelquesuns ont cru que l’ouvrage entier était du P. Thiroux, mais l’explication seule des hymnes du bréviaire lui doit être attribuée. P. Bliard.

    1. LÉSEM##

LÉSEM (hébreu : Lésém ; Septante, manque dans l’édition sixtine ; Complute : Aserév ; Alexandrinus : AEeré[/., A^aevêâv), forme particulière du nom de Laïs, appelée depuis Dan, dans Jos., xix, 47, où on la trouve deux fois. Voir Dan 3, t. ii, col. 1240.

    1. LÉTHECH##

LÉTHECH (hébreu : lé(ék), mesure de grains. L’étymologie de ce mot est inconnue. Il n’est mentionné qu’une fois dans la Bible, Ose., iii, 2 : « Je l’achetai (une femme) quinze sicles d’argent, un hômér. d’orge et un léiék d’orge. » Les Septante ont traduit : véêeX oïvou, « une outre de vin ; » la Vulgate : « un demi-cor d’orge. » Josèphe ne cite pas cette mesure dans ses ouvrages. Saint Jérôme, / »  » Ose., i, iii, t. xxv, col.842, se contente de dire : « Pour une outre de viii, on lit en hébreu : léthech seorim, mots que les autres interprètes ont traduit T)(j.(Kopov d’orge, c’est-à-dire la moitié d’un cor, ce qui fait quinze boisseaux. » Dans son Demensuris ac ponderibtis, saint Épiphane, t. xlhi, col. 273, lui attribue aussi la valeur de quinze boisseaux ; selon lui, le mot léthech signifie Eîtapua, « élévation, » parce qu’un jeune homme peut lever quinze boisseaux et les placer sur un âne. Il dit encore qu’on appelle égale ment cette mesure le gomor, ou plutôt le grand gomor, car le petit gomor ne vaut d’après lui que douze boisseaux. Cf. Frd. Hultsch, Metrologicorum scriptorum reliquise, Leipzig, 1864-1866, p. 260-261. Les rabbins ont vu dans le léféh la moitié du hômér et répété les explications de saint Épiphane sur le sens de ce mot, mais de plus ils l’ont assimilé à Vardeb arabe qu’ils appellent ardôb. Waser, De antiquis mensuris Hebrœorum, Heidelberg, 1610, p. 85-87. Partant de cette assimilation et de la valeur relative qui lui est généralement attribuée, M. E. Révillout, dans la Revue ègyptologique, t. ii, 1882, p. 190, voit dans le léfék la mesure hébraïque correspondant, pendant la période des Ptolémées, à la grande mesure thébaine ardeb, qui est la moitié du double ardeb, comme le léthech’est la moitié du cor, mais cette opinion n’est qu’une hypothèse. En tout cas, le léfék ne rentre pas dans le système^ sexagésimal qui est à la base du système des mesures.