b) Transjordane. — Le Djolân et le Haurân sont des terrains volcaniques dont nous aurons à nous occuper plus tard. Nous n’avons donc à étudier que VAdjlûn et le Belqa ; nous y rencontrerons, pour la série crétacique, les mêmes éléments qu’à l’ouest du Jourdain. Voir fig. 532 et la carte. Ainsi, entre Sûfet Djérasch, on marche sur des marnes d’un blanc jaunâtre qui renferment, en grande abondance, des Hemiaster Orbignianus, associés à YOstreaflabellata, à une Janire, à un Cardium très voisin du Cardium sulciferum, etc On trouve encore l’Ostrea flabellata au nord de Sûf, dans un calcaire compacte et rosé qui contient également un Pecten de grande taille et, près de ce même point, on voit affleurer des calcaires à plicatules, Plicatula Reynesi. Dans les carrières qui ont fourni les gigantesques matériaux d’Arâq el-Emîr, apparaissent des couches d’un beau calcaire blanc cristallin superposé à des assises de calcaire compact à nérinées et à exogyres. En montant vers El’Al et Hesbdn, qui sont à 900 mètres d’altitude, on traverse des alternances de calcaires et de marnes en lits minces, blanchâtres, très faiblement ondulées et contenant à leur partie supé Srcttee.ru/icie/le
0^-Musa M ! Nebo
Sentiermenant
au MÏNebe
£wttes artificielles 1 *
Source tiède’533. — Coupe des marnes et calcaires crétacés dans le ravin d’Aïn-Mouça, au pied du Nébo. D’après de Luynes, Voyage d’exploration à la mer Morte, Atlas, pî. y, fig. 2.
a Calcaires en bancs minces avec lits de silex. — b Marnes à exogyres. — c Marnes jaunes en lits très minces. — d Calcaire gris jaunâtre à Ostrea flabellata, Cyphosoma Delamarrei. —e Calcaire gris compact avec nombreux débris de rudistes. — f Calcaire compact gris à turritelles, natices gastéropodes de grande taille, Pecten, Holectypus eaxisus ; Janird tricostata, Coq. — g Calcaire subcristallin, blanc un peu magnésien. — h Calcaire dolomitique avec nombreuses empreintes d’Ammonites. — i Marnes grises et jaunes à Ostrea flabellata, Luynesi, Mermeti ; Mermeti, var. sulcata, Holectypus serialis, Hemiaster Fourneli, Heterodiadema Lybicum. — j Calcaire compact avec Cardium Pauli, Combei.
— k Marries blanches. — l Calcaire à Ostrea Mermeti, var. major. — m Grès blanc moucheté de brun et grès blanc veiné de rouge.
rieure de nombreux lits de silex. Un des sites les plus pittoresques de la contrée, ’Ayûn Mûsa, au pied du mont Nébo, est en même temps plein d’intérêt au point de vue géologique pour la superposition et la disposition des assises crétacées qu’on y remarque et leur richesse en fossiles. Voir fig. 533.
Le Zerka Ma’în coule également sur des lits alternés de marnes et de calcaires assez fossilifères et dont la succession est particulièrement aisée à étudier. Cf.L.Lartet, Géologie, dans l’ouvrage du duc de Luynes, Voyage d’exploration à la mer Morte, Paris, s. d., t. iii, p. 64-65, et Atlas, pi. vi, fig. 9. On peut voir dans le même volume les’coupes de Ycuadi Héidân, de Youadi Modjib (cf. Arkon, t. i, col. 1020), du Djebel Schihân, de Youadi Modjib à Ke’rak et de Kérak à la
mer Morte, p. 68-74 ; Atlas, pi. v, fig. 4, 5, 6 ; pi. vi, fig. 8. Comme dans la Cisjordane, la partie supérieure de ces terrains appartient au sénonien. On voit ainsi, à l’est de la mer Morte, au-dessus du grès de Nubie, une puissante assise de cénomanien, qui affleure comme une bande irrégulière, projetant ses ramifications le long des principaux ouadis et couronnée ailleurs par des couches sénoniennes beaucoup moins épaisses. Cf. Blanckenhorn, Zeitschrift des Peut. Pal. Ver., t. xix, carte géologique de la mer Morte et de ses environs, pi. ii, iii, iv.
2° Calcaire nummulitique. — Dans plusieurs endroits de la Palestine, les calcaires crétacés sont recouverts par des calcaires à nummulites. Ainsi, en Samarie, entre Sébastiyéh et Naplouse, on a trouvé la Nummulites Guettardi d’Archiac répandue en abondance dans des calcaires blanchâtres assez tendres. A Naplouse, les blocs accumulés au pied du mont Garizim en sont pétris ; ce calcaire est gris clair, dur, compact, à cassure esquilleuse, cireuse et translucide sur les bords ; les nummulites font saillie sur les surfaces de la roche exposées depuis longtemps aux agents atmosphériques. On a également rapporté des environs de Jérusalem la Nummulites variolaria. Cf. O. Fraas, Ans dem Orient, Stuttgart, 1867, p. 82. Voir cependant
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ërés calcaire dePhilistia
ê coquillages
534. — Coupe prise à Tell Abou Haréiréh à travers le grès calcaire de Philistie et les couches plus récentes de graviers à coquillages. D’après Hull, Geology, p. 61.
Blanckenhorn dans la Zeitschrift des Deutschen Palàstina-Vereins, t. xxvilt, 1905, p. 96 sq. On rencontre la même formation dans les environs de Tell el-Milh et dans le massif auquel appartient’Ain Qedis. Elle forme, en outre, depuis le Carmel jusqu’au-dessous de Bersabée, une bordure dont la limite est difficile à déterminer.
3° Grès calcaire de Philistie. — À la base des collines qui forment le plateau central de la Palestine, et principalement dans l’ancien pays des Philistins, on a reconnu une formation particulière, à laquelle on a donné le nom de grès calcaire de Philistie. Cette couche se compose, en général, de grains de quartz cimentés par du carbonate de chaux taché de jaune, en raison de la présence d’oxyde de fer. La roche, parfois plutôt massive, est généralement poreuse, disposée en lits distincts, et de caractère uniforme. Elle est recouverte immédiatement par une couche de gravier à coquillages, d’époque plus récente, comme on l’a constaté à Tell À bu Haréiréh, près de Youadi esch-Scheri’ah. Voir fig. 534. Le grès de Philistie se rencontre ainsi jusqu’aux environs de Ramléh, puis on le retrouve auprès et au-dessus de Jaffa, au-dessous de Qaisariyéh, et entre le Carmel et la mer. E. Hull, Memoir on the Geology and Geography of Arabia Petrxa, Palestine, Londres, 1889, p. 63-66, le rapporte, au moins par conjecture, à l’éocène supérieur. Mais Blanckenhorn, dans la Zeitschrift des Deut. Pal. Ver., t. xix, p. 19, note 2, rejette cette hypothèse et attribue au diluvium les dépôts de la plaine côtière.
D) Pliocène à postrpliocène et récent. — 1° Dépôts marins. — Il y a, sur les bords de la Méditerranée, une formation marine qui correspond à une véritable plage soulevée et, à certains endroits, se poursuit assez loin