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PALESTINE


Dahy et du Djebel fuqû’a. Djérasch est au-dessus de Naplouse. Es-Salt, ’Amman, Khirbet Sdr, El-Al, Hesbdn, Mâdeba, restent, en la surpassant le plus souvent, dans l’altitude des sommets qui vont de Beitîn à Bethléhem. Cependant la partie du plateau de Moab qui correspond au massif hébronien n’égale pas celui-ci en hauteur ; mais, tandis que ce dernier s’abaisse graduellement au sud, vers Bir es-Seba’et Khirbet el-Milh, le premier remonte vers Kérak et plus loin. Si la ligne montagneuse qui ferme la vallée du Jourdain et la mer Morte à l’est est plus abrupte que celle de l’ouest, les deux pentes cependant sont fendues par des torrents assez courts. On trouve à l’est et à l’ouest, tendant vers le Ghôr, de profondes crevasses, comme les ouadis ScherVat el-Menâdiréh, ez-Zerqa, Modjib, el-Kelt et en-Nâr. Enfin des deux côtés nous avons rencontré des sources thermales. D’où viennent ces caractères communs ? Quelle est l’origine de cette double région ? C’est ce que la géologie nous apprendra.

Les principaux ouvrages à consulter, au sujet de la description physique, sont : Pour la Palestine cisjordane : The Survey of Western Palestine, Memoirs of the topography, orography, hydrography and archseology, 3 vol. in-4°, Londres, 1881-1883, avec la liste des noms, Arabie and english Name Lists, in-4°, Londres, 1881 ; E. H. Palmer, Thè Désert of the Exodus, 2 in-8°, Cambridge, 1871, t. ii, p. 349-428. Pour la Transjordane : The Survey of Eastern Palestine, in-4°, Londres, 1889 ; G. Schumacher, Der Dscholan, dans la Zeitschrift des Deutschen Palâstina-Vereins, Leipzig, t. ix, 1886, p. 169-368 ; traduction anglaise, The Jaulân, in-8°, Londres, 1888 ; Across the Jordan, in-8°, Londres, 1886 ; Ergebnisse meiner Reise durch Haurân, Adschlûn und Belqa, dans la Zeitschrift der Deut. Pal. Ver., t. xvi, 1893, p. 72-83 ; 153-170 ; J. G. Wetzstein, Reisebericht ûber Hauran und die Trachonen, in-8°, Berlin, 1860 ; L. Oliphant, The Land of Gilead, in-8°, Edimbourg et Londres, 1880 ; H. B. Tristram, The Land of Moab, 2e édit., in-8°, Londres, 1874. Pour les deux régions : E. Robinson, Physical Geography of the Holy Land, in-8°, Londres, 1865 ; F. Buhl, Géographie des atten Palâstina, in-8°, Leipzig, 1896, p. 9-51. Nous n’indiquons que les ouvrages les plus essentiels, en quelque sorte les plus techniques ; ceux que nous aurons à signaler plus tard renferment souvent les mêmes détails géographiques, mais épars au milieu de récits de voyage, de questions historiques et de discussions archéologiques. Pour les monographies concernant, en particulier, le Jourdain, le lac de Tibériade et la mer Morte, voir, au point de vue bibliographique, les articles relatifs à ces noms.

iv. géologie. — i.Les terrains. —.4) Roches primitives. — La Palestine proprement dite n’offre qu’un petit spécimen des roches primitives, qui constituent le massif sinaïtique, les bords du golfe d’Akabah et une partie de la chaîne montagneuse située à l’est de l’Arabah. Dans toutes ces régions, la roche fondamentale des massifs cristallins est le granité ; celui des montagnes de l’Idumée appartient généralement à cette variété qu’on appelle granité oriental, le marmor syenites des anciens. Il est recouvert par des schistes cristallins qui débutent par un gneiss à petits grauïs^et composé de feldspath gris, de quartz et de mica noir ou bronzé. Ces formations ont été traversées, depuis leur dépôt, par des roches éruptives, telles que les granités pegmatites, porphyres quartzifères, diorites, porphyrites. La série de ces schistes anciens se termine généralement par des couches de conglomérats polygéniques, c’est-à-dire de cailloux parfois anguleux, le plus souvent roulés, de granité, de porphyre, de diorite, de gneiss, de schistes cristallins, de pétrosilex, etc. Le dernier prolongement de ces massifs cristallins et schisteux qui, du Sinaï, s’en vont en montant du côté de la

Palestine, se trouve au bord sud-est de la mer Morte. On a rencontré dans l’ouadi Safiyéh, tout autour de dykes de porphyrite, un conglomérat composé de granités à grains fins, de porphyre quartzifère rouge, de porphyre pétrosiliceux d’un brun rougeâtre avec cristaux blanchâtres de feldspath, de diorite et d’une roche épidotifère. Tout près, le base du Djebel Schomrah ou Schomar est formée des mêmes éléments. Voir fig. 530, d’après E. Hull, Memoir on the Geology and Geography of Arabia Petrsea, Palestine, in-4 « . Londres, 1889, p. 38.

J5) Carboniférien à cénomanien. — 1° Le grès du désert. — Au granité et aux schistes cristallins est parfois superposée une formaîion assez difficile à déterminer, qu’on appelle le grès du désert. Au Sinaï, M. Bauermann a recueilli dans ce grés le Lepidodendron Mosaicum avec des Sigillaires, et comme, pardessus, il existe des bancs calcaires à Productus avec les genres Rhodocrinus et Poteriocrinus, dont la faune,

Légende

.Felstone pourpre et par â…. Hornblende cristalline.

C.TuPet conglomérat traversés

par des dykes

O….Felstone pourpre. _,

.Cendres et tuf, avec masses spheroïdales.

f* Felstone et porphyre. g Conglomérat volcanique avec cailloux roulés de granité, porphyre et ffneiss rouge ^_

530. — Coupe d’anciennes roches volcaniques sur les flancs du Djebel Schomrah. D’après Hull, Geology, p. 38.

retrouvée au désert égyptien, appartient vraisemblablement au sommet du carboniférien, on croit rationnel d’attribuer au Moscovien ou Westphalien la formation dont nous parlons. On l’a retrouvée dans les mêmes parages que les précédentes, au Khirbet Lebrusch, sur les bords.de Youadi el-Hessi. Là, la roche, d’une épaisseur de 45 à 60 mètres, est composée d’un calcaire dur, gris foncé et brun, avec fossiles, qui repose sur le grès du désert et est surmonté par des couches de grès de Nubie, couronnées elles-mêmes par le calcaire crétacé. 2° Le grès de Nubie. — Cette assise, qui doit son nom à l’importance de son développement en Nubie, est remarquable par la variété de sa coloration, due à la présence d’oxydes de fer, de manganèse, parfois même de carbonate de cuivre. Sa puissance aux’environs de Pétra et les merveilleuses teintes jaune, orange, rouge et pourpre qu’elle y présente pourraient, à défaut de l’épithète reçue, rattacher sa dénomination à ce point célèbre. C’est, en somme, le premier étage bien représenté en Palestine, comme on peut le constater sur la carte. Voir fig. 531. Il forme, avec les massifs cristallins, la chaîne de l’Idumée, puis il se prolonge directement au nord tout le long de la côte orientale de la mer Morte ekmême plus haut. Suivonsen les affleurements, en reprenant la direction du nord au sud. Le grès de Nubie commence à être visible à l’entrée de Youadi Zerqa, puis il se développe du côté de Youadi Nimrin et de Youadi Hesbdn, au pied des montagnes du Belqa. Il constitue en grande partie la base des falaises orientales de la mer Morte, où il se