Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/1028

Cette page n’a pas encore été corrigée
1995
1996
PALESTINE


t. H, col. 1802. Plus haut, deux autres sont sur la pente septentrionale du Djebel Fuqû’a : la première, ’Aïn el Maïtéh, a la source morte, » ainsi appelée par ep Arabes depuis qu’à la suite d’un éboulement elle semblait avoir disparu, coule au pied de la colline où se trouve Zér’in, l’ancienne Jezraël, vers le nord-est. La seconde, ’Aïn Djalûd, est à une demi-heure plus loin, vers le sud-est. Toutes deux sont assez abondantes pour créer le Nahr Djalûd, qui descend vers le Jourdain. La dernière est la plus importante et correspond bien à la fontaine de Harad, près de laquelle campa Gédéon. Jud., vii, 1. Voir Harad, t. iii, col. 421. Sur les flancs de la montagne opposée, c’est-à-dire le Djebel Dâhy, on en voit autour d’El-Fûléh, de Sôlâm, de Naïn et A’Endôr. Dans les montagnes de Samarie, elles paraissent à Tell-Dothân, à Djeba’, à Fendaqumiyéh, et dans les environs ; V’Aïn el-Far’a jaillit de terre en formant immédiatement un ruisseau très abondant, dont une partie s’en va dans l’ouadi du même nom, qui descend vers le Jourdain. Mais c’est Naplouse et le territoire avoisinant qui sont le plus remarquables sous ce rapport. On compte unç quinzaine de fontaines dans l’intérieur de la ville ; d’autres coulent en dehors et arrosent de magnifiques jardins. À l’est, au pied du Garizim, on rencontre 1’'Aïn Dafnéh, puis V’Aïn Baldfah ; plus loin, au pied de l’Hébal, V’Aïn’Askar ; enfin, à l’entrée de la vallée qui se dirige vers l’antique Sichem, le Puits de Jacob, Bîr Ya’qûb, ou le Puits de la Samaritaine. Joa., iv, 6. À l’ouest, le pays n’est pas moins favorisé. En descendant vers Jérusalem, signalons V’Aïn Séilûn, près de l’antique Silo, et les deux sources de Sindjil ; plus bas, V’Aïn el-Haramiyéh, aux eaux fraîches et entourées de verdure, les sources qui avoisinent Béitin, l’ancienne Bélhel ; la fontaine d’El-Biréh, etc. Dans un rayon qui va de ce dernier point au nord jusque vers Khirbet Téqu’a, l’ancienne Thécué, au sud, et Yâlô, l’ancienne Aïalon, à l’ouest, les environs de Jérusalem, quoique pierreux et dénudés, comptent encore un certain nombre de sources : à El-Djib, Qariet el-Énab, Bittir, ’Aïn Karim, ’Aïn Lifta, Aïn el-Haùd, à environ 1600 mètres et au-dessous de Béthanie, etc. La ville sainte n’a que deux sources d’eau potable : la première est celle qu’on appelle’Aïn Umm ed-Deredj ou encore’A in Sitli Mariam ou « Fontaine de la Vierge », l’antique Fontaine de Gihon, située sur le flanc oriental de la colline d’Ophel. Voir Gihon, t. iii, col. 239. La seconde est le Bir Éyûb ou « Puits de Job », l’ancienne’En-Rogel, III Reg., i, 9, situé au confluent des deux vallées du Cédron et de Hinnom ; encore est-ce un puits plutôt qu’une source proprement dite. Il faut aller au sud de Bethléhem pour trouver l’eau vive qui, au moyen d’aqueducs, alimentait Jérusalem ; elle venait de Râs el-’Aïn ou’Aïn Saléh, de Y Aïn Moghâret plus loin vers Hébron, et de V’Aïn Arûb plus loin encore dans la même direction. Les belles eaux de VAïn’Urtds se rendaient jadis, par un canal dont les restes sont visibles en plusieurs endroits, jusqu’au Djebel Fttreidis, l’antique Hérodium. Voir Aqueduc, t. i, col. 797. À mesure qu’on avance vers le sud, le nombre des sources diminue. À deux heures au nordd’Hébron, dans les environs de Beit-Sûr et de Halhûl, il y en a plusieurs, en particulier Y’AïnDirûéh, qu’une ancienne tradition regarde comme la fontaine de saint Philippe. Act., viii, 26-39. Voir Bethsur 1, t. i, col. 1746. À une heure à l’ouest de la même ville, sur le chemin de Dura, est V’Aïn Nunkùr ou Unqûr, qui descend d’un petit plateau dans une riante et fertile vallée. El-Khalil en possède quelques-unes dans son voisinage immédiat, entre autres’Aïn Qeschqaléh au nord, et’Aïn el-Djedîd à l’ouest. Plus bas, vers le sud-ouest, Vouadi ed-Dilbéh offre une provision d’eau assez rare, surtout dans cette partie de la Palestine ; il y a là trois groupes de sources qui pourraient bien représenter « les sources

supérieures et inférieures » ajoutées par Caleb au patrimoine de sa fille. Jos., xv, 19. Voir Dabir 2, t. ii, col. 1197. Fait plus singulier encore, sur les confins du désert, la région A" Aïn Qedîs est arrosée par quatre sources dans un rayon d’une petite journée, ’Aïn Muêïléh, ’Aïn Keséiméh, ’Aïn Qodeirat et’Aïn Qedîs. — La vallée du Jourdain surtout est admirablement pourvue par endroits. Sans parler des origines du fleuve, qui présentent ce qu’on peut rêver de plus frais, il y a, depuis le Merdj’Ayûn jusqu’au lac Hûléh, une succession de sources qui surgissent du pied des montagnes occidentales : ’Aïn Talhah, ’Aïn edh-Dhaheb, ’Aïn Harb, ’Aïn el-Beldtah, ’Aïn el-Mellâhah, etc. Sur les bords du lac de Tibériade, on trouve’Aïn et-fabaghah, ’Aïn et-Tîn, ’Aïn el-Medaûuarah, ’Aïn el-Fûliyéh. Elles se multiplient aux environs et au sud de Béisdn ; il y a, en particulier à deux heures et demie au sud de cette ville, à El-Fâtûr, Ed-Deir, El-Beda, un groupe remarquable, qui fait placer en cet endroit l’Ennon (Alvivv, araméen : ’Enâvân, « lessources » ) où baptisait saint Jean. Joa., iii, 23. Voir Ennon, t. ii, col. 1809. Elles reparaissent lorsque la plaine, un instant rétrécie, reprend de la largeur, au nord et au sud de Qam §artabe’h ; un peu au-dessus de Khirbet el-Fasâîl, l’ancienne Phasaélis, une source jaillit du sein des rochers, se partage en deux ruisseaux et fertilise ce coin de la vallée. Quelques minutes au-dessous de l’endroit où Vouadi Nua’iméh débouche des collines occidentales, sont deux sources très abondantes : la première, appelée’Aïn en-Nua’iméh, sourd de terre avec une grande force et forme immédiatement un ruisseau, qui coule dans l’ouadi du même nom ; à quinze pas au sud, jaillit la seconde, ’Aïn ed-Dùkoa Dûq, dont le nom rappelle celui de Doch. I Mach., xvi, 15. Voir Doch, t. ii, col. 1454. À une petite distance au nord-ouest du village actuel de Jéricho, au pied d’un monticule qui se rattache au Djebel Qarantal, on voit V’Aïn es-Sul{ân, dont l’eau claire coule en abondance dans un vieux bassin de pierres de taille. Jadis elle alimentait plusieurs aqueducs, qui partaient de là pour répandre au loin dans la vallée la fertilité et la vie. On l’appelle encore Fontaine d’Elisée. Voir Elisée (Fontaine d’), t. ii, col. 1696. Plus bas dans la plaine est V’Aïn Radjlah, qui jaillit au milieu d’un petit bassin de forme circulaire, qu’environne un fourré de broussailles et d’arbres nains ; le ruisseau qu’elle forme était autrefois canalisé et fertilisait le sol où elle se perd maintenant. Voir Bethhagla, t. i, col. 1685. Sur le bord occidental de la mer Morte, se trouvent plusieurs sources : V’Aïn el-Feschkhah, dont l’eau est claire, mais un peu chaude, saumâtre et sulfureuse, V’Aïn el-Ghuéir, VA ïn et-Terâi >éh. Mais la plus remarquable est " Aïn Djedi, V ancienne Engaddi, Jos., xv, 62, etc., qui naît sous un rocher presque plat et peu épais, el dont les eaux, très pures, ont une température de vingt-sept degrés. Voir Engaddi ; t. ii, col. 1796. On en rencontre également plus bas, autour de la Sebkhah, et sur les bords de Vouadi el-Djeib. Plusieurs de celles qui avoisinent la mer Morte sont chaudes, comme celle d’El-Rammàm, au sud de Tibériade. Voir Émath 3, t. ii, col. 1720.

D) Le littoral méditerranéen. — Cet ensemble de géographie physique ne serait pas complet si nous n’examinions le littoral méditerranéen, qui a bien son caractère à part. Du Nahr el-Qasimiyéh au Carmel, il est dentelé, avec des pointes peu proéminentes, mais assez saillantes pour former deux parties opposées. Au nord et au sud des promontoires Rds el-Abiad et Râs en-Naqùrah, deux de ces pointes avancées ont servi d’assiette à deux villes célèbres, Tyr et Saint-Jeand’Acre. La première, Jjâtie d’abord sur un rocher séparé du continent, est depuis Alexandre réunie à la terre ferme par un isthme artificiel, qui en fait une presqu’île. Voir Tyr. La seconde s’élève sur une langue